Christopher Pratt, toutes voiles dehors

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Le skippeur Christopher Pratt passe une partie de sa vie en mer, et une autre à raconter son expérience et à coacher les entreprises via sa société Marsail. Après ses stages pour dirigeants, il s’apprête d’ailleurs à reprendre la course au large et sera au départ de la Transat Jacques Vabre, le 7 novembre 

Christopher Pratt a le visage d’un homme heureux. Celui que la mer, le soleil et les embruns de ses aventures en mer ont dessiné depuis plus de vingt ans. Mais lui qui aime tant défier les vagues et le gros temps ne dédaigne pas se lancer aussi d’autres défis à terre.

Depuis 2008, il est ainsi le président fondateur de la société Marsail, dont l’ambition est de mettre la voile et ses bienfaits au service des entreprises pour avancer dans la performance. Avec la formatrice et directrice générale Amandine Deslandes, ils proposent un accompagnement aux entreprises et à leurs dirigeants autour de la voile, en compagnie de régatiers. Leur formation débute par une conférence de Christopher Pratt avant d’être complétée par des animations de coaching menées par Amandine Deslandes. Cette expérience s’étale sur plusieurs mois, le temps nécessaire pour mener à bien le projet.

La voile est évidemment une partie essentielle de la formation. Selon Christopher et Amandine, l’effort au large permet de se ressourcer et de se reconnecter avec la nature, loin de la pression et des objectifs quotidiens. La voile est une thérapie dont il faut profiter pour se poser, oublier les tracas et repartir de l’avant. C’est aussi l’occasion pour un groupe de vivre un moment en commun loin du travail, un instant privilégié pour se retrouver soi-même et partager avec les autres.

Dans le même ordre d’idées, l’association Guérir en mer, créée en juin 2019 par Marine Crest-Guilluy, médecin généraliste, et Jean-Baptiste Bourlard, kinésithérapeute-ostéopathe, propose de sensibiliser les soignants et les patients sur les bienfaits de la voile. Ce sport est un déclencheur de sérénité et ce lieu unique dans les eaux marseillaises offre une liberté régénératrice.

La voile est aussi un vecteur de performance au sein des entreprises. Le skippeur et sa collègue ne voulaient donc pas s’arrêter là.

©Gauthier Lebec/CHARAL 

Un programme entre mer, conférence et team building

Si la mer permet de se ressourcer, elle ne suffit pas à relancer une équipe. C’est pour cela qu’ils ont décidé d’apporter une touche de travail collectif. Christopher, titulaire d’un master en psychologie du sport, organise des conférences pour démontrer que ses expériences de situations extrêmes et de prises de décision spontanées, avec l’obligation de toujours penser à ses coéquipiers, et même à ses adversaires quand ceux-ci vivent un danger, sont en lien étroit avec la gestion d’une entreprise et la cohésion d’équipe.  

Ces conférences permettent d’échanger avec les entrepreneurs sur la prise de risque et la réussite collective. Amandine, elle, s’occupe plus de la partie formation individuelle. Elle laisse la parole aux groupes afin d’aller chercher en chacun de ses membres les émotions et les pensées qui permettent d’avancer ensemble. Elle guide et accompagne, impliquant l’ensemble des participants. Ces séances de « team building » offrent la possibilité d’évaluer la qualité du groupe et de le rendre plus performant. Certains sont parfois bouleversés, et ce sont ces moments de confiance, d’écoute et de partage qui permettent à une équipe de passer un cap et de revenir sur le bon chemin.

La confiance est justement la clé de la réussite pour Christopher et Amandine. Une confiance dans le groupe et dans la formation est essentielle pour se livrer véritablement et repartir avec l’idée du travail accompli. Ces formations aident les équipes en difficulté de communication ou de travail, ou qui veulent simplement partager un moment plus intime afin de se ressouder. La période de télétravail due au Covid a éloigné les collègues les uns des autres, et ce type de formation aide à se retrouver.

Marsail a d’ailleurs signé une convention avec le Club des Entrepreneurs Solidaires et Responsables (CESR), dont Christopher est un ambassadeur, créé par La Mutuelle générale et la Cress Sud. Ce club s’adresse aux « dirigeants de l’Économie Sociale et Solidaire, aux dirigeants d’entreprises à mission et aux décideurs économiques engagés ». C’est un lieu de réseau entre les adhérents où des activités de rencontre sont organisées afin d’échanger et de partager. 

Au départ de la Transat Jacques-Vabre

Le 7 novembre, Christopher Pratt sera au départ de sa 6ème Transat Jacques-Vabre, sa 3ème avec Jérémie Beyou sur Charal. Il a accepté de répondre à quelques questions avant de prendre la mer.

Nous sommes à quelques jours du grand départ de la Transat Jacques Vabre, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis toujours excité et impatient d’être au Havre pour en découdre. On vient de de terminer une grande phase d’entraînement et de préparation à Lorient avec tout le Charal Sailing Team. Là j’ai quatre, cinq jours de récupération à Marseille, à la maison donc hâte de retrouver ma famille, mes proches, mes amis pendant quelques jours. Je vais probablement faire un peu de wing foil ce week-end et profiter du soleil et de la douceur. Ce sont les derniers moments pour se ressourcer avant de de partir au Havre et là on commencera à entrer dans la visualisation, dans la concentration, dans les derniers préparatifs, les derniers ajustements.

C’est important pour vous de se ressourcer avant cette nouvelle aventure ?

Oui bien sûr, on a quand même des rythmes de préparation élevés. On passe des nuits en mer, on a beaucoup de choses à faire sur le bateau, c’est une équipe de quinze personnes qui nous entoure. On est toujours en train d’optimiser, de perfectionner, de progresser. Il y a un moment où il faut aussi savoir optimiser le bonhomme qui va être sur la machine et la récupération, à la fois mentale et physique. C’est important et c’est quelque chose qu’on a aussi tendance à négliger. Donc là, c’était important pour moi d’avoir ces quatre jours de break et d’être à la maison, de voir mes filles et de prendre un petit peu de temps off.

Quelles sont vos ambitions ?

Ça fait trois fois que je fais troisième. Donc, l’idée c’est absolument de tout faire pour gagner la course. Après, ce qui a changé un petit peu par rapport à 2019, c’est qu’on était le premier bateau à foils de cette génération-là à être mis à l’eau. On avait vraiment une avance technologique sur les autres, on allait en moyenne plus vite que la concurrence. Cette avance là s’est vachement effacée avec le temps. Tout le monde a progressé et aujourd’hui, on a sept ou huit, voire un peu plus de bateaux, qui sont capables de gagner. Ça s’est fortement homogénéisé .Ça sera beaucoup plus dur de gagner cette fois, mais on fait quand même partie des favoris.

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