Sans doute serons-nous d’accord pour convenir que nous vivons dans une société largement impudique. Ce n’est pas un jugement moral mais un simple constat.
Alors pourquoi, lorsque l’on évoque le cancer de la prostate, les hommes ont-ils la plupart du temps un rire gêné ? Comme si leur sexualité était subitement mise sur la place publique et leur virilité menacée par la seule évocation de cette maladie potentiellement mortelle.
Elle tue en effet prématurément plus de 8 000 Français chaque année, soit un homme chaque heure. Elle frappera inévitablement 1 homme sur 7. Heureusement, tous n’en mourront pas et parmi les 50 000 cas détectés chaque année – c’est le cancer le plus fréquent chez l’homme -, la plupart sont guérissables.
Un doigt dans les fesses, la belle affaire !
Ce cancer se soigne très bien s’il est détecté suffisamment tôt. C’est tout l’intérêt d’en parler ouvertement et c’est le parti pris par MProvence à travers sa campagne de sensibilisation « Soyez Prostache » : briser le tabou qui entoure le dépistage. Car nous savons bien ce qui met ces Messieurs mal à l’aise. Ce sont au moins trois choses :
1- la prostate est une glande qui intervient dans la fabrication du sperme, donc envisager qu’elle soit malade est pour beaucoup déjà une agression intolérable contre leur masculinité toute-puissante
2- le dépistage suppose que l’on fasse une simple prise de sang pour doser le taux de PSA, mais il doit être complété par un toucher rectal : le médecin vous met un doigt dans l’anus – deux phalanges de l’index, on se calme ! – pour vérifier que la prostate qui est la voisine du rectum n’y fait pas une induration, une grosseur palpable au doigt, et qui serait une tumeur cancéreuse
3- se faire retirer la prostate malade peut provoquer des problèmes d’érection (contre lesquels il existe des solutions) : comme les hommes de 60 à 70 ans particulièrement concernés sont toujours des athlètes de haut niveau au plumard (c’est bien connu!), certains préfèrent jouer à la roulette russe avec leur vie plutôt que savoir s’ils courent un risque fatal et donc la nécessité d’une opération pouvant affecter leur puissance érectile.
Et puis il y a la peur, la honte de parler des problèmes intimes, alors que les toubibs en ont vu tellement d’autres ! Tous oublient juste une chose : la peur n’évite pas le danger.
4 ans d’espérance de vie en cas de diagnostic tardif
Voilà donc la belle affaire qui fait pousser des cries d’orfraie à la gent masculine ! L’ennui, c’est qu’à force de jouer les Rambo, de se prendre pour des mecs pour qui la virilité mal placée ne s’accommode pas d’un toucher rectal, on risque de finir au cimetière fissa.
Car l’Association Française des Urologues partenaire de la campagne de MProvence est formelle : un homme dépisté tardivement n’a plus que 4 ans d’espérance de vie. Sachant que ce cancer survient en moyenne autour de 65 ans (mais parfois dès 50 ans), vous pouvez donc disparaître avant 70 ans si vous contractez ce cancer. C’est ballot : car il se soigne très bien s’il est repéré tôt.
Charlotte Mantet et Huguette Nkurunziza, deux brillantes étudiantes de master 2 Cosan de l’Ecole de Journalisme et de Communication d’Aix-Marseille, sont parties interroger les Marseillais sur leurs connaissances de la prostate à l’occasion de notre campagne et de ce mois de novembre consacré à la prévention des cancers masculins.
Vous ne serez pas déçus par les réponses obtenues. C’est savoureux, parfois hilarant. Et très instructif ! C’est l’essentiel. Et au passage merci aux hommes qui ont accepté dans ce reportage de parler de la prostate !
2 conférences à Aix et Marseille avec les plus grands médecins
Vous voulez en savoir plus ? Connaître comment prévenir, lutter et vaincre ce cancer, comment on vit après ? Lisez les nombreux articles dédiés à cette campagne sur MProvence. Et rendez-vous aux conférences publiques qui réuniront les plus grands spécialistes :
– Jeudi 24 novembre à 18h à Aix-en-Provence, à l’Hôpital Privé de Provence, avec les docteurs David Barriol, Élisabeth Bossi et David Coeffic.
– Mardi 13 décembre à 17h au Palais de la Bourse à Marseille (9 La Canebière), avec les Professeurs Eric Lechevallier (CHU Conception) et Cyrille Bastide (CHU Nord), le docteur Géraldine Pignot (IPC), les docteurs Xavier Muracciole et Jean-Laurent Deville (CHU Timone).
Réservation gratuite mais conseillée (en raison du nombre limité de places) sur l’adresse : contact@dstmedition.com
Micro-trottoir réalisé par Huguette Nkurunziza et Charlotte Mantet, étudiantes en master 2 Cosan à l’Ecole de journalisme et communication d’Aix-Marseille.
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