Nous pouvons épargner 10 000 vies par an en France

Le chiffre paraît énorme. Il est bien réel. Chaque année 17 500 personnes décèdent d'un cancer colorectal. Or, dépisté tôt, il se guérit très bien. Problème : la plupart des Français négligent de faire ce test indolore. Du 1er mars au 15 avril, MProvence et ses partenaires conduiront une action de sensibilisation auprès du public intitulée "Plus Bleu le Printemps !" Conférences, course et campagne d'information vont scander ces deux mois pour arriver à sauver 10 000 vies, peut-être la vôtre. Voilà tout ce qu'il faut savoir.

Santé

 

Rappelez-vous la France des années 70 : c’est une hécatombe routière. En 1972, on dépasse les 18 000 tués dans des accidents. A l’époque, j’habitais au bord de la nationale 7. J’étais minot et pourtant je me souviens de ce ballet incessant des estafettes rouges de sapeurs-pompiers ramassant des blessés et des morts, là, sous nos yeux.

50 ans plus tard, on est descendu à 3 260 tués (estimations 2022). Quelque 15 000 vies épargnées chaque année, soit à ce même rythme 750 000 vies sauvées en un demi-siècle. Quasiment l’équivalent d’une ville comme Marseille ! Cette volonté farouche des pouvoirs publics pour réduire la mortalité routière a porté ses fruits.

2 Français sur 3 âgés de 50 à 74 ans ne réalisent pas le test

Comparaison n’est évidemment pas raison. Mais cet exemple démontre que, lorsqu’on veut, on peut. Alors justement, peut-on imaginer une réduction similaire en ce qui concerne le cancer colorectal ?

Les chiffres, parce qu’ils sont voisins par leur ampleur – plus de 17 500 décès annuels en France – donnent envie de l’imaginer. Il faudrait pour cela convaincre les presque 70% de Français âgés de 50 ans à 74 ans encore indifférents ou réfractaires au dépistage. Il est réalisé via un test très simple, indolore, à faire à la maison. On pourrait croire que tout le monde y consentirait de bonne grâce. Mais non !

Le test est pourtant proposé gratuitement par les Centres régionaux de coordination de dépistage des cancers (CRCDC). Vous savez, c’est cette lettre que l’on reçoit le jour de ses 50 ans, nous invitant à réaliser un prélèvement de selle. Une relance est effectuée tous les deux ans si on n’a pas répondu… Sachez que dans 96% des cas, le test ne révèle rien d’anormal. Il rassure.

 photo d''un polype en gros plan.
photo d »un polype en gros plan.

Le test détecte les lésions précancéreuses

Cheville ouvrière de ce combat, le professeur Jean-François Seitz est gastro-entérologue à la Timone à Marseille (APHM). En tant que vice-président du CRCDC Sud-Paca, il milite pour informer nos concitoyens et estime qu’on peut arriver à sauver au moins 10 000 vies par an. Dans 90% des cas, un cancer qui est repéré très tôt (grâce au dépistage donc !) se guérit très bien.

« Ce cancer tue 17 500 personnes chaque année, déplore le Pr Seitz. Il n’est pas genré. Il atteint chaque année environ 23 000 hommes et 20 000 femmes. Il est presque aussi meurtrier que le cancer du sein chez la femme et plus que le cancer de la prostate chez l’homme. Or la plupart des ces morts sont évitables. Le test de dépistage sur les selles (Test Immunologique Fécal) proposé aux hommes et aux femmes à partir de 50 ans a prouvé son efficacité à la fois pour réduire la mortalité de ce cancer mais aussi pour le prévenir puisqu’il détecte aussi et surtout des lésions précancéreuses, les polypes ou adénomes que les gastro-entérologues savent enlever au cours d’une coloscopie et ainsi éviter l’apparition ultérieure d’un cancer. »

Des progrès médicaux énormes depuis 30 ans

Cheffe du service d’hépato-gastro-entérologie et oncologie digestive à la Timone, le professeur Laetitia Dahan rappelle que « les progrès dans les traitements des cancers du côlon et du rectum à des stades avancés ont été immenses ces 30 dernières années : progrès de la chirurgie, de la chimiothérapie, apparition des thérapies ciblées et, plus récemment, des immunothérapies, grâce auxquels on guérit maintenant près de 7 patients sur 10 tous stades confondus. »

Avec le CRCDC Sud-Paca et la Fédération francophone de cancérologie digestive (FFCD), notre média MProvence orchestre la campagne « Plus Bleu le Printemps! » Elle est une extension de la traditionnelle opération Mars Bleu d’information et de sensibilisation au dépistage.

Les médecins de l'hôpital Sainte-Anne à Toulon procèdent à une ablation du côlon
Le docteur Yves Rinaldi réalise une résection de polype en mucosectomie ce 21 février à l’Hôpital Européen de Marseille

50% des cancers du côlon évitables par notre mode de vie

Avec le soutien de l’Agence régionale de santé, de l’Assurance maladie, d’Aix-Marseille Université et de la Région Sud-Paca, en partenariat avec les équipes des hôpitaux de Marseille, Aix, Avignon, Toulon, Nice et Gap, des associations de patients, des municipalités, d’autres médias et notamment France Bleu Provence et Vaucluse, et avec le soutien institutionnel de Bayer, nous organiserons 6 conférences publiques gratuites.

Elles réuniront les plus grands spécialistes qui expliqueront comment réaliser le dépistage, feront le point sur les traitements et les progrès de la médecine, donneront des conseils pour prévenir le cancer en matière d’alimentation et de mode de vie. Venez vous renseigner, ça vaut vraiment le coup, car 50% des cas de cancers du côlon sont évitables en agissant sur notre mode de vie.

Conférences à Aix, Marseille, Avignon, Nice, Toulon et Gap

  • Avignon : mercredi 1er mars à 18h à la salle Axel-Kahn de la Ligue contre le Cancer (285 rue Raoul Follereau, près de l’hôpital). Avec les docteurs Julie Sigrand, gastro-entérologue au Centre hospitalier d’Avignon, Clémence Lefevre, gastro-entérologue et hépatologue à la clinique Fontvert, Alban Benezech, gastro-entérologue et hépatologue au CH d’Avignon, Laurent Mineur, oncologue radiothérapeute à l’Institut Sainte-Catherine, Jean-Luc Vidal, médecin généraliste, Clémence Mugica-Casemajor, enseignante en activité physique adaptée à Sainte-Catherine. Attention : nombre de places limité, inscription sur masanteprovence@gmail.com
  • A noter qu’une 2e conférence aura lieu mercredi 8 mars à 18h30 à l’amphithéatre de l’Institut Sainte-Catherine (250 chemin de Baigne-Pieds à Avignon) avec les Dr Mineur, Sigran, Toullec et Boustany (inscription obligatoire sur https://marsbleu.isc.org et 04 90 27 60 50).
  • Toulon : lundi 20 mars à 18h à l’Hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne (2 Bd Sainte-Anne).
  • Aix-en-Provence : jeudi 30 mars à 18h (lieu à préciser).
  • Nice : jeudi 6 avril à 18h au Centre Universitaire Méditerranéen (65 Promenade des Anglais).
  • Marseille : mercredi 12 avril à 18h, amphithéâtre Gastaut, présidence d’Aix-Marseille Université, jardin du Pharo (58 Bd Charles Livon).
  • Gap : jeudi 13 avril à 18h au Centre hospitalier des Alpes du Sud (1 place Auguste Muret).

L’inscription est recommandée sur masanteprovence@gmail.com en indiquant vos nom, prénom, numéro de téléphone, la ville où vous assisterez à la conférence et le nombre de personnes.

Plus de 1 000 coureurs le 12 mars, et vous ?

MProvence soutient également la course Mars Bleu parrainée par Basile Boli et qui s’élancera du parc Borély à Marseille dimanche 12 mars au matin. Plus de 1 000 participants sont attendus pour les 5 km chronométrés (10€), les 2,5 km (5€) et la course enfants (gratuit). Pour s’inscrire : www.kms.fr, contact : marsbleu13@depistage-cancers-sud.org

Retrouvez chaque semaine des informations et des conseils sur notre site, dans la rubrique « Plus Bleu le Printemps ! »

 

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