Le Business Game, une opportunité pour la jeunesse

Le Business Game est orchestré par le club immobilier Marseille Provence et a connu sa 13e édition. Ils sont accompagnés depuis dix éditions par l’ESPI,l’Ecole Supérieure des Professions Immobilières. C’est un jeu-concours avec un chèque de 3000€ à la clé, et une case en plus à mettre sur le CV…, réalisé par les étudiants en master professionnel en aménagement et promotion immobilière.

Selon Nadège Levannier, directrice de l’ESPI du Campus de Marseille, le but de ce concours pour les jeunes participants est de « les ouvrir au monde professionnel » ainsi que de créer leur « réseau ». Pour Romaric Tagbo, le responsable de la Commission Business Game, l’objectif est « d’apprendre en jouant ». Il rappelle que c’est avant tout un jeu et qu’il permet d’avoir une véritable impression du monde professionnel. Jérôme Dentz, président du Club Immobilier Marseille Provence rajoute « C’est pour nous l’occasion de rencontrer et d’encourager la jeune promotion des professionnels de l’immobilier qui vont être sur le marché ».

Cette année, l’objectif pour les étudiants était de partir d’un site, dans le cas où il deviendrait vacant ( en l’occurrence l’hôpital Sainte-Marguerite ) et d’en faire une nouvelle destination dans une perspective de requalification et de mutation urbaine avec diverses contraintes. Il fallait prendre en compte la politique urbaine et respecter la charte de la construction durable de Marseille pour les nouveaux logements. Enfin, l’exercice imposé prévoyait de garder un bâtiment existant et lui trouver un nouvel usage. Parmi dix équipes de sept à huit participants tirés au hasard entre deux classes, seulement quatre se sont retrouvés en finale.

Ce sont les jurys composés de seize membres (75%) et le vote du public (25%) qui les ont départagés. L’équipe lauréate est composée des 8 étudiants suivants : Anne-Julie Saint-Lanne, Cécile Hamon, Coralie Di Gangi, Mathilde Perrotino, Charles Royol, Dov Ayache, Quentin Mace et Théo Lassale. Les équipes sont notées sur le contenu de la proposition, la qualité du support de l’exposé ainsi que le fond et la forme.

Le projet qui a remporté le concours

Leur projet s’intitule Saint’Biose, référence évidente au mot « symbiose » ( association réciproquement profitable ) mais aussi au mot « saint » venant rappeler l’hôpital Sainte-Marguerite. Il est axé sur la mixité sociale inter-générationnelle ainsi que sur la biodiversité.

La mission était d’allier innovation et productivité dans cet ensemble harmonieux.

«  Réunir autour de l’environnement » est aussi l’un des objectifs principaux de l’équipe en formant et sensibilisant les jeunes grâce aux 9700 m² dédiés à l’éducation. De plus, ce projet immobilier sera un véritable hub de mobilité douce en devenant un site sans voiture. Ainsi, le groupe, conscient du temps qu’il faut pour « effacer » la voiture, mettra en place trois « parkings silos évolutifs » vers du commerce, du logement ou même de l’agriculture.

Le mix énergétique sera un point d’ancrage du projet avec des panneaux solaires, thermiques et photovoltaïques. En outre, une collaboration  avec GRDF (Gaz Réseau Distribution France) permettrait de traiter les déchets du site notamment liés à l’agriculture urbaine et de les transformer en gaz verts pour alimenter le système de chauffage. Enfin, un traitement des eaux grises sera effectué pour irriguer les espaces.

Cet endroit accueillera quatre-cent-trente-cinq logements. Les toits seront consacrés à l’agriculture. En effet, l’agriculture urbaine a aussi été placée au centre des préoccupations et vient constituer le véritable fil rouge de ce projet avec plus de trois hectares dédiés. Les jardins seront partagés ce qui contribuera à créer un pôle de loisir éducatif. Un parc intérieur sera aussi intégré avec des espèces locales pour rappeler la richesse de la biodiversité.

Dans cet ensemble immobilier complexe, une tour de quatre-vingt-dix mètres deviendrait immédiatement l’emblème touristique. Cette hauteur n’a pas été choisie au hasard ; le groupe a décidé de ne dépasser ni la tour CMA CGM, ni la tour La Marseillaise et encore moins Notre-Dame de la Garde. Pour répondre à la forte demande touristique des zones hôtelières ainsi que des services de restauration seront créés.

Enfin, 31 500 m² seront alloués aux locaux d’activités de laboratoires et de bureaux.

Le système de tutorat, système gagnant-gagnant ?

Chacune des équipes se voit allouer des coachs tirés au hasard. Ils ont pour mission d’accompagner les étudiants et de les aider dans leurs démarches. Chaque coach a des compétences particulières. Ces échanges sont très intéressants des deux côtés. Les coachs sont de véritables mentors pour les étudiants et partagent leurs réflexions. Romaric Tagbo, coach de l’équipe lauréate, déclare : « C’est une génération qui pousse pour faire changer les choses. » Charles Boumendil ajoute « Ce sont eux l’avenir du métier. Leurs préoccupations ne sont plus les mêmes que celles du passé. »

Le Business Game, plus qu’un simple jeu

Le Business Game permet pour les étudiants d’avoir un véritable cas concret dans les mains. Théo Lassale, lauréat, disait « C’est vraiment représentatif de la réalité ». Il rajoute « Il faut sortir un projet ambitieux en étant cohérent ». Jérôme Dentz souligne « l’occasion de présenter ses capacités […] et séduire des futurs employeurs. Charles Boumendil confiait que certaines équipes avaient déjà été convoquées devant le maire et le conseil municipal pour proposer leur projet.

Ainsi, le Business Game est avant tout un concours permettant d’avoir un premier contact avec le monde professionnel mais aussi une manière de se construire un réseau pour les professionnels immobiliers de demain.