La professeure Gabrielle Sarlon est sur le pied de guerre. Cette experte de nos artères à l’APHM a fait de la prévention des maladies cardiovasculaires chez les femmes un combat majeur. Elle n’accepte pas de voir trop de patientes débarquer tardivement, quand l’artériopathie, l’athérosclérose ou l’hypertension non traitées ont déjà causé tant de dégâts au coeur et aux artères que la vie en est définitivement amoindrie. Quand ce n’est pas la mort qui terrasse des femmes de 50 ans qui ont négligé tous les signaux d’alerte, et que personne de leur entourage n’a détectés, pas même le médecin traitant…
Femmes – Hommes : l’inégalité crève les yeux
Car c’est une constante : on n’imagine pas forcément qu’une femme qui se tient la poitrine, qui dit avoir mal au bras gauche ou dans la mâchoire, fait un infarctus. Alors que si c’est un homme, notre réaction sera sans doute bien plus alarmiste, y compris parmi le corps médical. Et que dire de la femme qui fait un malaise ? Il est « certainement » vagal, dû au fameux « surmenage » dont les dames sont coutumières, n’est-ce pas ? Si c’est un homme, l’alerte rouge « infarctus » est déclenchée et les secours alertés.
Or les chiffres sont sans appel : chaque jour 200 femmes meurent de maladies cardiovasculaires en France, soit autant que d’hommes. C’est pour sensibiliser à cette urgence épidémiologique que l’association Agir pour le Coeur des Femmes organise des campagnes de sensibilisation du public et fait tourner un bus de dépistage dans toute la France (il s’est arrêté 3 jours à Marseille en octobre dernier et a permis de dépister plus de 300 femmes). En 3 ans, ce dispositif a ainsi concerné près de 10 000 personnes dans toute la France, dont certaines ont été dirigées en urgence vers l’hôpital en raison d’un risque imminent de rupture d’anévrisme par exemple. Beaucoup d’autres se sont simplement vu prescrire des conseils en matière d’hygiène de vie et certaines sont reparties avec un rendez-vous pour organiser une prise en charge médicale.
AFFICHE COEUR DES FEMMES MARSEILLE2 journées pour dépister et éviter des drames
La prévention est essentielle pour chacune d’entre vous, Mesdames : dans 8 cas sur 10, l’accident cardiovasculaire est évitable.
Gabrielle Sarlon et son service de médecine vasculaire et hypertension artérielle de l’APHM sont le fer de lance de cette mobilisation dans la 2ème ville de France. Et pas la peine d’attendre le bus en ce mois de mars ! En partenariat avec l’Assurance Maladie, l’AP-HM accueille la Journée du Coeur des Femmes ce mercredi 6 mars de 9h à 17h, le hall de l’hôpital de la Timone, qui se transformera en vaste stand d’information et de dépistage. Jeudi 7 mars de 9h à 17h ce sera au tour de l’hôpital Nord.
Prise de tension, bilan lipidique, électrocardiogramme…
Comment ça se passe concrètement ? Les femmes intéressées se feront prendre la tension, on verra si elles présentent des symptômes d’alerte cardiovasculaire, puis ce sera l’analyse du risque métabolique (poids, taille, périmètre abdominal, dosage de la glycémie, bilan lipidique…), le tout débouchant sur un électrocardiogramme si nécessaire, avant un entretien de gynécologie car les deux sujets sont souvent liés, et enfin synthèse de son état de santé avec un médecin. Un rendez-vous pour un examen complémentaire sera alors proposé si besoin.
L-artere-des-facteurs-de-risque-115-outil
https://www.calameo.com/aphm/read/006242955f79968a6b705
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