Une grande cuisine, un salon, une salle de sport, un coin coiffure et maquillage. Ici ça danse, ça sent bon, ça papote. Ici ça entre et ça sort, jusqu’à 400 visiteurs par mois. Ici on vit avec le cancer, on l’apprivoise, on le combat et souvent on gagne la partie. Bienvenue à « Ma Maison bien-être » ouverte dans l’une des artères les plus vivantes du centre-ville de Marseille, la rue Francis Davso !
La maladie isole
Depuis 3 ans, sur l’impulsion de son président Pierre Garosi, la Ligue contre le cancer des Bouches-du-Rhône y a installé son centre névralgique sur 400m2. Des bureaux et surtout des salles d’activité pour les bénéficiaires. A écouter Magali Maugeri, la directrice, venir dans ce cocon change leur vie.
« Déjà, on parle d’adhérentes et pas de malades. Les gens viennent pour partager des moments de convivialité car la maladie isole. On est une passerelle vers le retour à la vie, pour se reconstruire. Nous avons des personnes qui sont en soins et qui viennent pratiquer des activités. Nous ne sommes pas un lieu médicalisé, et c’est important pour elles de se décentrer de leur maladie. »
Le programme d’accompagnement dure généralement une année. Il est gratuit – une adhésion annuelle de 20 euros est demandée si c’est possible – grâce à la générosité des 14 000 adhérents de la Ligue dans les Bouches-du-Rhône et à l’implication des 100 bénévoles. On peut venir faire de l’activité physique, comme du yoga ou du yoga assis si on est empêché, des Pilates, du cardio adapté. Les intervenants sont tous diplômés en activité physique adaptée (APA), la Ligue travaille pour cela avec le club de l’ASPTT.
Le coiffeur et la socio-esthéticienne aident à s’accepter
« L’adhérent doit fournir un certificat médical attestant qu’il est apte à l’APA, souligne Mme Maugeri. Il est vu par notre équipe de psychologues. On aménage des groupes de parole appelés ateliers de convivialité. » L’entraide est la base. Les avis sont unanimes. Beaucoup hésitent à franchir le pas. Aucun ne l’a jamais regretté.
Dans la Maison bien-être, on trouve encore une cabine de coiffure avec un professionnel disponible : « Parfois il faut raser la tête, car avec la chimiothérapie, on sait que les cheveux vont tomber. Une socio-esthéticienne est également formée à la pathologie pour donner des conseils. »
Changer de voie professionnelle, un effet post-cancer
Une belle cuisine permet de préparer ensemble un bon plat, des partenariats ont été noués avec des cinémas et des théâtres pour redonner envie de sortir et de reprendre leur vie là où les malades l’avaient laissée.
L’emploi n’est pas oublié. Un coach – un ex-directeur des ressources humaines – est présent pour parler boulot et envisager une nouvelle orientation professionnelle. Car, souvent, une fois la maladie traitée, les gens n’ont plus du tout envie de faire la même chose qu’avant.
Une aide psy aux aidants
Les aidants – époux-épouse, enfants…- sont également accueillis. « Nous leur proposons des conseils et un soutien psychologique si besoin, pour poser des mots sur ce qu’ils vivent car c’est souvent très dur d’accompagner un malade. »
La plupart des personnes accueillies ici affrontent un cancer du sein. Suivent des cas de cancer du poumon (toujours chez la femme), des leucémies chez des plus jeunes, et quelques-uns présentent un cancer du pancréas qui est de plus en plus fréquent.
Aix, Salon, Martigues et La Ciotat
Si ce lieu absolument incroyable du centre de Marseille est plébiscité, il n’est pas le seul dans le département. Ainsi la section aixoise voit passer cent personnes par mois, idem pour l’accueil de Salon-de-Provence. A Martigues, c’est avec le Centre communal d’action sociale que les activités sont proposées depuis cette année, et un projet est dans les cartons à La Ciotat.
Où sont passés les hommes ?
Il y a encore de la place dans les ateliers pour accueillir des personnes touchées par le cancer et qui ont besoin d’être écoutées, conseillées, accompagnées par un vrai programme sur la durée. Surtout, la Ligue aimerait voir plus de Messieurs. Le public est en effet à 98% féminin. « Souvent les hommes sont dans le déni, ils disent « je vais me débrouiller tout seul« , regrette Magali Maugeri. C’est évidemment beaucoup plus difficile alors…
200 000 euros pour les patients de l’Hôpital Saint Joseph
Par ailleurs, la Ligue multiplie les aides aux hôpitaux. Dernier exemple en date, la convention signée ce 19 juin avec la Fondation Hôpital Saint Joseph et son président Bruno Vergobbi. La Ligue finance à hauteur de 200.000 euros – sur un total de 2,7 millions – des investissements dans le cadre de l’agrandissement et de la modernisation de l’Unité Centralisée de Reconstitution des Cytotoxiques de l’Hôpital Saint Joseph. Il s’agit d’être plus réactif dans la dispensation du traitement pour les patients et de sécuriser la réalisation de produits de chimiothérapie injectables, tout en les préparant dans un environnement stérile et contrôlé.
Pour bénéficier du soutien de la Ligue contre le cancer
Ligue contre le cancer, Ma Maison bien-être, 7 rue Francis-Davso, 13001 Marseille. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h. Renseignements : 04 91 41 00 20. Envoyer un message : cd13@ligue-cancer.net
Espace Ligue Pays d’Aix : 04 42 38 96 00
Espace Ligue Salon-de-Provence : 04 42 48 85 13
Section à Martigues – Espace Santé Autonomie, 40 Bd Louise Michel : 04 86 64 19 91
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