On lit les appels à la mobilisation de l’Etablissement Français du Sang (EFS) et… on plonge la tête dans le sable ! On fait l’autruche en se disant que ça passera bien encore une fois sans que j’ai à offrir ce petit sacrifice à la collectivité… Eh bien désolé de vous bousculer, mais il arrivera un jour où ça ne passera plus. Espérez que ce jour-là, ce ne soit pas vous la victime…
Avec l’organisation des Jeux Olympiques qui s’ajoute au départ en vacances des donneurs locaux réguliers, à l’arrivée des touristes et de comportements plus à risque en été, les hôpitaux redoutent de manquer de poches de sang en juillet et août. D’où le coup de clairon lancé cette semaine par l’EFS : « La fréquentation des collectes est trop basse et la mobilisation est nécessaire avant les JO« .
10 000 dons de sang nécessaires chaque jour !
« L’EFS invite toutes les personnes en capacité de donner à se mobiliser dès à présent. Les besoins en sang sont quotidiens, notamment car les produits sanguins ont une durée de vie limitée (7 jours seulement pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges)« . Et de rappeler que 8 427 rendez-vous pour un don de sang sont encore à pourvoir en région Sud-PACA d’ici au 15 juillet !
Mais au fait, à quoi sert-il de donner du sang ? D’abord à soigner 1 million de personnes par an en France. Chaque jour 10 000 dons de sang sont nécessaires. La plupart des gens l’ignorent, mais la majorité des transfusions (47%) est effectuée dans le cadre du traitement de maladies du sang ou de cancers. 37% des patients transfusés le sont lors d’interventions chirurgicales.
Certaines opérations saignent beaucoup
On pense traditionnellement à l’hémorragie consécutive à un accident de la route, mais c’est minoritaire. Une opération classique de l’abdomen peut nécessiter plusieurs poches de sang, tout comme un accouchement. Ces hémorragies sont rarement programmées; alors l’anesthésiste doit réagir en extrême urgence pour commander les poches et ne pas mettre la vie du patient en danger. Il ne faut pas dépasser 30 minutes.
« En cas d’hémorragie il faut procéder à une transfusion de globules rouges. Ils assurent le réapprovisionnement en oxygène des organes comme le coeur ou les poumons, précise l’EFS. Quand une personne perd beaucoup de sang lors d’une intervention, elle reçoit aussi des plaquettes qui contribuent à arrêter le saignement. Dans certains cas, du plasma peut être transfusé; il permet de transporter les cellules sanguines et les nutriments tout en défendant l’organisme contre les infections. »
Remplir les frigos en vue des JO
A l’échelon national, il faut trouver 105 000 poches d’ici 12 jours ! Cet objectif permet d’anticiper la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques et d’être parés en cas de grosses affluences, d’accidents ou d’attentats. Il s’agit donc de remplir les frigos. « Et le compte n’y est encore pas« , souligne Hervé Meinrad, directeur de la collecte et de la production de l’EFS. Problème : comment convaincre de nouveaux donneurs ?
A écouter Benjamin, 20 ans, l’information n’atteint pas sa génération. « Je passe devant la Maison du Don rue de la République à Marseille tous les jours depuis janvier pour aller en stage, c’est ce qui m’a donné l’idée. Sinon je n’en entends jamais parler. Seulement par l’intermédiaire de ma famille parce que ma belle-mère est chirurgien. Une fois, un camion est venu sur le parking de mon école de commerce pour faire des prélèvements mais on l’a appris trop tard. Il n’y a pas grand-chose sur ce sujet sur les réseaux sociaux de ma génération. »
Benjamin, 20 ans : « Mes amis en ont peur »
« J’ai choisi de donner mon sang car il est important d’aider les autres, on sauve 3 vies en donnant son sang car il contient des plaquettes, des globules rouges et du plasma, comme on me l’a expliqué avant le prélèvement. Ce sont 3 composants transfusés à des patients différents. Ce n’est ni douloureux, ni fatiguant. Cela prend 40 minutes au total entre l’entretien avec le médecin pour vérifier si on n’est pas contre-indiqué et le goûter qu’on nous offre pour se requinquer. Les gens sont très gentils. »
Bon, alors convaincu à 100% Benjamin ? « C’est juste que je n’ai pu faire de la musculation pendant 24 heures, sans doute le temps que mon sang se reconstitue. Autour de moi des proches ont potentiellement déjà eu besoin d’une transfusion, et peut-être que j’en aurai besoin un jour. Donc je me sens concerné. Mais c’est pas tellement tendance de dire qu’on donne son sang ! J’en ai parlé à mes amis, ils me disent qu’ils ont peur ou que ça les dégoûte. C’est un manque d’éducation et de sensibilisation. Je leur ai dit que c’est important de le faire et je recommencerai. Mais je ne pense pas les avoir convaincus. »
De 18 à 70 ans si on est en bonne santé
Il est pourtant enfantin de donner son sang. C’est un acte non rémunéré. Il faut être âgé de 18 à 70 ans, peser au minimum 50 kg, ne pas être enceinte, ni avoir subi une transfusion ou une greffe d’organe, ne pas présenter certaines maladies cardiaques, ne pas s’être drogué par injection intraveineuse, être en bonne santé (pas enrhumé), attendre 4 mois après un piercing ou un tatouage… L’entretien préalable permet opportunément d’évacuer tout risque aussi bien pour le donneur que pour le receveur.
Cet été, 432 points de collecte sont organisés sur toue la région Sud-PACA en plus des 6 Maisons du Don à Avignon, Aix, Arles, Marseille, Nice et Toulon. Pour connaître les collectes près de chez vous et prendre rendez-vous, il suffit de consulter l’appli « Don de sang » ou d’aller sur le site dondesang.efs.sante.fr
cet article vous a plu ?
Donnez nous votre avis
Average rating / 5. Vote count:
No votes so far! Be the first to rate this post.