Nawyr Haoussi Jones initie les jeunes aux médias et au journalisme

Un projet né du terrain de jeu de Nawyr Haoussi Jones

C’est dans les locaux de l’association AMPIL (Action Méditerranée pour l’Insertion Sociale par le Logement) que le fondateur du Phoenix Studio nous reçoit chaleureusement avec un goûter d’accueil. C’est un lieu associatif du quartier de Belsunce qui reçoit des personnes discriminées dans leur accès au logement (origine, âge, orientation sexuelle, handicap…). Il nous explique que c’est grâce à son réseau qu’il a pu bénéficier de ce lieu pour se réunir en fin de journée avec les membres de sa team et parler audiovisuel, cinéma, journalisme… Et même organiser des ateliers.

Dans sa démarche de rendre visibles les talents des quartiers prioritaires de la ville, Nawyr entreprend de nombreux projets depuis plusieurs années. Son but : documenter l’environnement dans lequel il a grandi.  Il prend donc des initiatives, comme celle de filmer des manifestations ou encore de réaliser une série narrative sur le quartier de Belsunce et les élections municipales, comme la série :  La Dernière Année.

Plus tard, c’est par le programme « Les Déterminés » qu’il forgera son esprit entrepreneurial et son désir d’être utile. Il se constitue aussi son réseau auprès de la Ciné Fabrique, une école supérieure de cinéma professionnalisante et gratuite à Marseille. Il en était le responsable de la « classe d’orientation et de préparation » et il y a notamment découvert une frontière commune entre le journalisme et le cinéma.

Devenu réalisateur, dessinateur et entrepreneur social, il se donne pour mission d’ouvrir des perspectives aux jeunes « invisibles » des structures sociales . Ainsi, en mai 2020, l’idée d’une école de journalisme germe dans son esprit et, après un long travail de maturation, l’école Mojo est lancée en décembre 2024.

Former autrement : entre théorie et immersion

La pédagogie de Mojo repose sur deux temps forts. D’abord, « le nid », trois semaines intensives très théoriques, avec des séances de 18h à 20h en semaine, et des séances plus pratiques le samedi avec des intervenants du métier. Ensuite, « l’envol », qui sert à consolider les bases et approfondir la formation, se déroule sur deux soirs en semaine, toujours avec beaucoup de pratique le samedi. Les travaux produits durant la formation alimentent le média Mojo, un média traitant de divers domaines comme la culture et le sport.

Un projet soutenu, en pleine expansion 

Soutenu par la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et la CAF sur un projet d’éducation aux médias et au numérique, Mojo a également, depuis plus d’un mois, obtenu la certification Qualiopi, qui atteste de la qualité de la formation. Toujours en quête de financements pour pérenniser son action, Mojo prépare déjà sa deuxième promotion, prévue pour septembre 2025, avec un matériel renouvelé et de nouveaux intervenants. L’école Mojo a aussi pour objectif d’intervenir dans plusieurs établissements scolaires de la ville pour éduquer plus largement et plus efficacement les jeunes au journalisme. Selon Nawyr, tout citoyen est journaliste.

Avec Mojo, Nawyr Haoussi Jones souhaite faire émerger une nouvelle génération de conteurs, de journalistes de proximité, capables de faire entendre leur voix dans un monde où l’information est partout… mais pas toujours accessible à tous.

A découvrir ici : https://www.instagram.com/phenix_studio_marseille/