Il y a plusieurs bonnes nouvelles dans l’approche du cancer de la prostate en 2025 en France. D’abord il se soigne très bien, avec un taux de survie record tous cancers confondus de 93% cinq ans après la découverte de la maladie. Ensuite, plus de 30% des 60 000 nouveaux cas annuels sont jugés indolents, peu actifs, et désormais placés sous surveillance active au lieu d’être traités d’emblée. Cela permet notamment aux hommes de conserver leurs fonctions sexuelles pleines et entières (et ça c’est sacrément important à 50 ou 60 ans, voire jusqu’à 75-80 ans pour certains gaillards !).
Autre nouvelle encourageante : la multiplication des voies de traitement, que ce soit sur le plan chirurgical, ou avec des rayons ou bien des médicaments, notamment avec l’hormonothérapie. Bref, ce cancer est plutôt bien cadré et encadré, si chacun accepte de s’en soucier en temps voulu. L’Institut National du Cancer (INCA) rappelle dans son Panorama des cancers 2025 que « 80% des cancers sont diagnostiqués alors qu’ils sont encore localisés à la prostate« , à un âge médian de 69 ans. Toutefois, quand il survient entre 50 et 60 ans, le cancer est souvent agressif.
Pas de symptômes, c’est le danger
Attention donc, ce cancer est toujours aussi fréquent, et mortel : 9 228 hommes en sont décédés en 2023 en France (source : INCA). On considère qu’il touchera un homme sur 8 au cours de sa vie. On pourrait faire un parallèle avec le cancer du sein qui frappe la même proportion de femmes, totalise 61 000 cas annuels, se guérit lui aussi très bien s’il est dépisté tôt (88% de survie à 5 ans) mais a encore tué près de 13 000 femmes en 2023. Le dépistage de ces cancers doit donc faire partie de nos préoccupations à partir de 45-50 ans.
Le problème est celui du diagnostic. Le cancer de la prostate n’entraîne pas de symptômes ni de complications graves durant plusieurs années, jusqu’à provoquer des troubles urinaires. Donc il peut progresser tranquillement, silencieusement, jusqu’au jour fatidique.
Le diagnostic à 45 ou 50 ans pour tous les hommes
Les médecins déplorent ainsi de voir arriver en consultation des patients porteurs d’un cancer de la prostate déjà bien évolué. Ils ne se sont jamais souciés de ce risque auparavant. Pourtant, les recommandations des autorités de santé sont claires à partir de 50 ans (ou de 45 ans en cas d’origine africaine ou caribéenne ou si vous avez des antécédents familiaux de ce cancer) :
Premièrement, faire pratiquer annuellement une prise de sang en laboratoire d’analyses avec dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate) pour détecter une augmentation de ce marqueur. Mais si le taux de PSA (au-delà de 4 nanogrammes par millilitre en général) peut constituer une alerte de cancer, il ne suffit pas, ni à caractériser la présence d’un cancer, ni à évacuer ce risque en-deça du fameux chiffre 4. En effet, dans près de 10% des cas il peut arriver qu’un taux de PSA reste normal, en dessous de 4, même en présence d’un cancer.
Le toucher rectal est indispensable
C’est pourquoi un toucher rectal est préconisé en complément du dosage du PSA. Le médecin généraliste ou l’urologue palpe la prostate en introduisant son index (protégé par un gant) dans le rectum afin de vérifier le volume, la surface et la consistance de la prostate. Si elle a un aspect dur, irrégulier, pierreux, le médecin suspecte la présence d’un cancer.
Saviez-vous même que « lorsqu’il y a eu 3 cas de cancer dans la famille, ou deux cas mais avant 55 ans, il faut se faire dépister de façon précoce, avant 45 ans » ?, prévenait le public marseillais à l’automne dernier la Dr Jennifer Campagna, urologue à l’Hôpital Nord de Marseille (APHM). Il s’agit de repérer le plus tôt possible une évolution préjudiciable de la petite glande séminale située sous la vessie.
L’alimentation peut favoriser le cancer
Comment prévenir ce cancer ? On a évoqué le dépistage, et le risque important lié aux antécédents familiaux. Il convient d’ajouter l’impact de l’obésité et, plus largement d’une alimentation déséquilibrée et dense en graisses saturées comme le beurre, les viandes grasses, les viandes reconstituées ou le lait entier. « Cela apporte une espèce d’inflammation métabolique, et donc fait le nid de cellules transformées pouvant être à l’origine du développement d’un cancer, affirme la Dr Campagna. Une alimentation riche en antioxydants limite le risque de développer un cancer. »

Attention, il ne s’agit pas de bannir tous les produits laitiers. « Les produits laitiers entiers sont à éviter au maximum. Mais les produits laitiers apportent du calcium indispensable à tous, ils sont absolument nécessaires à notre alimentation« . On peut privilégier le lait et les yaourts demi-écrémés ou allégés. Idem avec les céréales complètes qui ont une action riche en fibres qui améliore le microbiote intestinal et évite le relargage inflammatoire.
Privilégiez les antioxydants
Toutefois aucun aliment n’a prouvé d’effet scientifiquement bénéfique contre ce cancer. En revanche tous les aliments antioxydants et anti-inflammatoires permettent d’avoir un système immunitaire plus vigoureux et de combattre éventuellement une transformation cellulaire qui aboutirait à un cancer. Il faudrait également ajouter l’activité physique – 30 à 40 minutes de marche par jour -, prépondérante en matière de prévention des cancers.
Avec les hôpitaux de la région, l’association de patients AnamaCap et la Ligue contre le Cancer, plus le soutien de l’Association Française d’Urologie, d’Aix Marseille Université, de la Région Sud, de la radio ICI Provence, du journal La Marseillaise, nous vous proposons 5 conférences publiques et gratuites exceptionnelles auxquelles participeront 50 médecins et soignants à Marseille, Saint-Raphaël, Nice, Avignon et Toulon pour tout savoir de ce cancer : le prévenir, le combattre et le soigner.
5 conférences publiques en novembre
Conférence à Marseille jeudi 6 novembre à 18h, amphi Gastaut, Aix Marseille Université, jardin Emile-Duclaux (Pharo), 58 Bd Charles Livon, 13007 Marseille. parking Q-Park en face du jardin.
Conférence à Fréjus-Saint-Raphaël, mercredi 12 novembre à 18h, à l’Estérel Arena, 170 Bd Pierre Delli-Zotti, 83700 Saint-Raphaël.
Conférence à Nice lundi 24 novembre à 18h, à la salle de spectacles Le Stockfish, 5 avenue François-Mitterrand, 06000 Nice. Tram ligne 1, arrêt Vauban.
Conférence à Avignon mercredi 26 novembre à 18h, à l’Institut du Cancer Provence Sainte Catherine, 250 chemin de Baigne-Pieds, 84000 Avignon.
Conférence à Toulon jeudi 27 novembre à 18h au salon VIP du Palais des Sports Jauréguiberry, 420 avenue Amiral Aube, 83000 Toulon.
Entrée libre et gratuite partout. Venez poser vos questions !

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