Emprunter après un cancer : CNP Assurances rend l’assurance emprunteur accessible

La Caisse Nationale de Prévoyance, CNP Assurances met fin aux surprimes et exclusions de garantie pour les personnes ayant eu un cancer de la prostate, du testicule ou du sein, et leur permet d’accéder à une assurance emprunteur classique dès la fin de leurs traitements.

Economie
La vidéo ressemble à une visite immobilière classique : une maison lumineuse, deux chambres, un jardin, une cuisine moderne. Puis le message apparaît : « Cette maison n’est pas à vendre aux hommes ayant eu un cancer de la prostate ou des testicules ». La scène est fictive, mais elle illustre une réalité que vivent encore de nombreux anciens malades : obtenir une assurance emprunteur après un cancer reste un parcours du combattant.https://youtu.be/at2c6_lxMRw

Avec son initiative « PAS À VENDRE », lancée à l’occasion de Movember, CNP Assurances choisit de mettre un coup de projecteur sur cette injustice encore trop peu connue et d’y apporter une réponse concrète, qui dépasse le cadre légal actuel.

Quand la maladie continue d’influencer un dossier d’assurance emprunteur

« À 31 ans, j’ai eu un cancer du testicule. Quelques années plus tard, alors que j’étais en rémission complète, nous cherchions à acheter une maison. Et là, la double peine : déclarer mon cancer dans le questionnaire médical, puis recevoir un devis avec majoration de prix. » Le témoignage d’Olivier Jérôme, président de l’association CERHOM, reflète une situation fréquente chez les emprunteurs ayant connu un cancer.

Traditionnellement, lorsqu’un emprunteur déclare un antécédent de cancer récent, l’assureur estime qu’il existe ce que la profession appelle un « risque aggravé », c’est-à-dire une probabilité statistiquement plus élevée de décès ou d’invalidité. Cette estimation débouche généralement sur une surprime, autrement dit un supplément de cotisation appliqué au tarif standard. Dans certains cas, l’assureur ajoute des exclusions de garantie : il accepte de couvrir l’emprunteur, mais refuse de couvrir les conséquences du cancer déclaré.

Ces mécanismes, ont pour conséquence de pénaliser durablement des personnes pourtant guéries, les empêchant d’accéder à la propriété dans les mêmes conditions que les autres.

Le droit à l’oubli, une avancée encore insuffisante

Depuis 2022, le droit à l’oubli permet à une personne guérie d’un cancer de ne plus déclarer sa maladie lorsqu’elle souscrit une assurance de prêt immobilier. Mais cette règle ne s’applique qu’à une condition précise : cinq années doivent être passées depuis la fin du protocole thérapeutique, c’est-à-dire depuis l’achèvement des traitements comme la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie. Tant que ces cinq années ne sont pas révolues, l’emprunteur doit déclarer son cancer, avec toutes les conséquences que cela implique sur son tarif ou ses garanties.

Une étude OpinionWay commandée par CNP Assurances montre d’ailleurs l’ampleur du manque d’information : 73 % des personnes interrogées ignorent que des difficultés spécifiques existent pour les cancers masculins, et 63 % ne connaissent pas le droit à l’oubli. Ce déficit de connaissance contribue à ce que beaucoup découvrent ces obstacles seulement au moment de monter leur dossier de prêt.

CNP Assurances prend les devants et va au-delà de la loi

Face à cette situation, CNP Assurances a décidé d’aller plus loin que la réglementation. Depuis mai 2025, l’entreprise supprime toutes les surprimes et exclusions liées à un cancer de la prostate ou du testicule dès la fin du protocole thérapeutique, sans attendre le délai de cinq ans imposé par le droit à l’oubli. Cette décision constitue une première sur le marché français.

Concrètement, l’emprunteur doit toujours déclarer son antécédent de cancer dans le questionnaire de santé, mais cette information n’a plus aucun impact sur son tarif ni sur ses garanties. L’assureur couvre l’individu comme s’il n’avait jamais eu ce cancer. La mesure s’applique pour des prêts immobiliers allant jusqu’à trois millions d’euros, avec possibilité d’adhérer jusqu’à 80 ans et d’être couvert jusqu’à 85 ans. Elle inclut également les situations de surveillance active pour le cancer de la prostate, lorsque aucun traitement lourd n’est prévu.

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Dans la continuité de l’initiative pour le cancer du sein

En mars 2024, CNP Assurances avait déjà supprimé les surprimes pour les femmes ayant eu un cancer du sein dès la fin des traitements. Plusieurs centaines de personnes en ont déjà bénéficié, et l’assureur estime qu’en année normale, environ un millier de femmes pourraient profiter de cette mesure chaque année. Avec l’extension du dispositif aux cancers masculins, CNP Assurances applique désormais une logique cohérente entre les différents types de cancers les plus fréquents.

Ces décisions comportent un enjeu statistique majeur, car le cancer de la prostate touche environ 60 000 hommes par an et demeure le cancer le plus diagnostiqué chez les hommes. Le cancer du testicule, bien que plus rare, est le cancer le plus fréquent chez les hommes jeunes.

Une campagne choc qui utilise les codes de l’immobilier

Pour rendre visible cette discrimination assurantielle habituellement dissimulée dans les conditions générales de contrat, CNP Assurances a déployé une campagne de communication particulièrement marquante. À Marseille, une bâche de 90 m² affiche un message volontairement provocateur : « Prochainement : résidence PAS À VENDRE aux hommes ayant eu un cancer de la prostate ou du testicule ». En détournant ainsi les codes graphiques des programmes immobiliers, l’assureur provoque une prise de conscience immédiate.

Cette opération se décline dans plus de 210 vitrines d’agences immobilières, ainsi que sur des plateformes d’annonces en ligne comme SeLoger et Logic-Immo. Ces fausses annonces renvoient vers des contenus explicatifs et vers le témoignage d’Olivier Jérôme, permettant au public de comprendre la logique du dispositif. La campagne est également relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux afin de toucher un large public masculin.

Mutualiser pour mieux protéger

Derrière cette campagne, il y a aussi un choix économique fort. Supprimer les surprimes signifie renoncer à des recettes qui, jusqu’ici, compensaient ce que les assureurs qualifient de « risque aggravé ». Pour financer cette mesure, CNP Assurances s’appuie sur la mutualisation, un principe fondamental de l’assurance selon lequel les coûts liés à un petit nombre de situations plus risquées sont répartis sur l’ensemble des assurés. Cette approche correspond à la raison d’être de l’entreprise : garantir une protection plus inclusive et accessible.

Pour Guillaume Kuch, directeur des activités emprunteur, cette décision représente pour cette structure un coût de plusieurs centaines de milliers d’euros par an pour les cancers masculins, et plusieurs millions pour le dispositif paral­lèle sur le cancer du sein. Ce choix illustre une volonté de l’assureur d’élargir concrètement l’accès au crédit, au-delà des contraintes actuarielles habituelles du marché.

Un enjeu humain avant tout

Pour de nombreux anciens malades, accéder à la propriété représente un tournant essentiel dans la reconstruction de la « vie d’après ». Les surprimes et exclusions pouvaient les priver de cette possibilité ou repousser leurs projets pendant plusieurs années. En levant ces obstacles dès la fin des traitements, CNP Assurances envoie un message clair : la guérison doit permettre de se projeter, de construire et de retrouver un horizon, sans être freinée par des barrières techniques ou financières.

Vers un Movember qui agit réellement

En lançant cette initiative lors de Movember, CNP Assurances démontre qu’un grand groupe peut dépasser le cadre de la sensibilisation symbolique. En modifiant concrètement ses pratiques, l’entreprise ouvre la voie à une transformation plus profonde du secteur de l’assurance emprunteur. Pour des milliers d’hommes touchés par un cancer de la prostate ou du testicule, cela change déjà la possibilité de construire leur avenir.

 

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