Damien et Simon Philip sont installés en Gaec avec un autre jeune agriculteur à Arvieux dans le Queyras. Issus d’une famille d’agriculteurs queyrassins Damien et Simon Philip rêvaient de se lancer dans une carrière agricole. Mais l’exploitation familiale détenue par leur grand-père ne leur permettait de s’installer. C’est donc par défaut que l’un et l’autre se sont lancés dans une autre voie.
L’aîné, Damien, dans la charpenterie et Simon, de cinq ans son cadet, dans la menuiserie. Mais ce dernier n’a pas totalement abandonné son rêve et il s’est réorienté vers un apprentissage pendant deux ans sur l’exploitation de Christian et François Blanc, l’ami d’enfance de Damien.
En mai 2019, Simon les rejoint dans le Gaec, puis c’est au tour de Damien de franchir le pas, après une formation d’un an à l’ADFPA pour prendre la suite de Christian qui prend sa retraite. Les deux frères ont donc concrétisé leur rêve d’enfant. Aujourd’hui, ils élèvent une centaine de tarines avec le lait desquelles ils approvisionnent la fromagerie de Château-Queyras pour fabriquer le fameux Bleu du Queyras. « La perspective de l’obtention de l’AOP a vraiment permis de se projeter et d’obtenir une réelle valorisation du produit. Le Bleu a toujours été là, mais maintenant, il s’ouvre au monde, se réjouit Damien Philip. Cette valorisation du produit nous permet vraiment de pouvoir vivre de ce métier, sans compter la fierté que cela procure de faire partie de cette aventure. »
Pour Damien, il semblait impossible de se lancer dans ce métier autrement qu’en Gaec, un système qui permet d’avoir un week-end sur trois et 15 jours de vacances par an.
Pour ce qui est du processus d’installation, il a été beaucoup aidé par François Blanc, qui était déjà passé par là. « Grâce au bouche à oreille, j’ai pu prendre contact avec l’ADFPA qui nous a donné la marche à suivre. Nous avons également bénéficié de l’aide de la chambre d’agriculture pour monter le dossier de DJA, car il ne faut pas le nier, il y a quand même une grosse partie administrative, raconte-t-il. Le jeune qui s’installe tout seul aujourd’hui, je lui tire mon chapeau. La chambre nous a bien conseillés et je sais que je peux les appeler pour avoir des renseignements quand je veux. On s’est vraiment sentis accompagnés, également quand on a fait appel à la chambre pour la conversion en bio. Une technicienne est venue pour faire un audit et nous conseiller. Finalement, on ne rentrait pas dans les critères, donc on a abandonné, mais on n’exclut pas d’y revenir dans quelques années. »
L’Espace Alpin
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