L’interdiction progressive d’un certain nombre de produits phytosanitaires, le durcissement de la règlementation et l’évolution des attentes sociétales ont obligé les agriculteurs à modifier leur manière de travailler. Afin de réduire l’usage de produits comme les herbicides, les constructeurs de matériel agricole ont eux-aussi dû s’adapter et concevoir de nouveaux outils plus en phase avec les attentes du moment.
D’autant que depuis plusieurs années, des études ont renforcé l’idée que les sols n’étaient pas juste un support du vivant, mais un écosystème à part entière, riche d’une biodiversité qu’il est indispensable de préserver. Il a également été démontré que le recours au labour profond et le bouleversement des horizons pouvait menacer cette biodiversité.
Un levier de forte réduction des dépenses
Cette prise de conscience a été le terreau du développement des techniques culturales simplifiées qui permettent de protéger les sols, mais aussi d’économiser de l’énergie. L’emploi de ces techniques permet de limiter l’érosion et de préserver l’activité biologique des sols, mais aussi d’économiser du carburant.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui a réalisé il y a quelques années une étude sur la question, a identifié les techniques culturales simplifiées (TCS) comme un levier de réduction des dépenses énergétiques directes dans les exploitations agricoles, tout en contribuant à l’amélioration de la qualité des sols.
L’abandon du labour est souvent complété par l’introduction de cultures intermédiaires dans les rotations et de couverts végétaux, afin de maîtriser les adventices et d’augmenter la quantité de carbone organique stocké dans les sols.
Les TCS peuvent être menées selon plusieurs méthodes de travail du sol qui requièrent un savoir-faire particulier et du matériel adapté, comme le pseudo labour ou le semis direct.
Des alliés du quotidien
Pour mettre en pratique ces techniques, il a fallu que les concepteurs de machines agricoles s’adaptent et que de nouveaux outils fassent leur apparition. Ces avancées technologiques ont été complétées par le développement d’une agriculture de précision et l’apparition de l’informatique embarquée.
Grâce à des capteurs, des drones ou des images satellites, ces outils connectés aident les agriculteurs à prendre des décisions pour leurs cultures, à accroître leurs rendements tout en limitant la consommation des ressources et des intrants. En plus de réduire l’empreinte écologique des exploitations, l’agriculture de précision permet ainsi de rationaliser les coûts de production.
Robotique, intelligence artificielles et objets connectés deviennent les alliés du quotidien des agriculteurs, en leur fournissant de précieuses informations sur leurs cultures, aussi bien au niveau de la croissance que des rendements. Ils permettent une amélioration des performances économiques et énergétiques des exploitations, même si les matériels représentent un investissement conséquent.
La réduction des produits phytosanitaires est un des éléments de cette amélioration globale : en dispensant la bonne dose au bon endroit de manière presque chirurgicale, on économise en effet des sommes importantes. De même quand on pilote l’irrigation de façon très fine, on préserve la ressource en eau et on dépense moins.
Optimiser les interventions
Dans le registre des outils connectés, on citera ainsi les stations météo connectées, les capteurs et les sondes pour la qualité des sols, les images satellites pour ausculter l’état des cultures… Des données qui peuvent ensuite être échangées pour optimiser les interventions dans les cultures.
L’utilisation de tels outils permet également une meilleure traçabilité et un suivi très fin des traitements, notamment en cas de contrôles, mais aussi pour l’historique de l’exploitation. Elle répond aussi à la recherche de transparence des consommateurs en facilitant la communication et l’échange d’informations sur les pratiques culturales avec des données précises.
L’Espace Alpin
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