A 105 ans, Saint Joseph reste au top de l’offre de soins

L’Hôpital Saint Joseph est tellement cerné par les palissades de chantier depuis des années qu’on s’était habitué à n’en voir jamais la fin et à chercher son médecin au gré d’un fléchage provisoire et complexe. Mais voilà que l’horizon s’éclaircit.

En ouvrant progressivement depuis quelques semaines son nouveau bâtiment de 5 niveaux joliment paré de briques de terre cuite, le plus grand hôpital privé de France à but non lucratif a montré qu’il en avait encore sous la pédale. Et que son 105e anniversaire dans quelques mois serait synonyme d’offensive médicale et en matière d’offre de soins.

Coeur, poumons et oeil : des services d’excellence

Cette ouverture a de quoi renforcer sa réputation d’excellence en cardiologie et chirurgie cardiaque, en pneumologie ou en ophtalmologie. Car ce sont justement ces spécialités qui bénéficient de cette construction beaucoup plus fonctionnelle pour les soignants et les patients. L’accès se fera depuis le parvis de la maternité côté boulevard Rabatau.

28 millions d’euros – dont 5,2 millions d’équipements biomédicaux – ont été injectés dans ce chantier de 5 000m2 imaginé et construit par le cabinet d’architecture AIA Life Designers. Mardi 9 décembre était le jour de l’inauguration, en présence de Yann Bubien, directeur de l’Agence Régionale de Santé. L’occasion pour Bruno Vergobbi, président de la Fondation Hôpital Saint Joseph qui a grandement financé l’opération, et Sophie Dostert, directrice générale de l’hôpital, de rappeler les missions de cet établissement singulier dans le paysage marseillais.

40 unités et la maternité N°1 en Provence

Avec 40 unités et services, il propose quasiment toutes les spécialités médicales et chirurgicale, – dont la plus grande maternité de la région PACA avec 4 679 naissances – servies par un plateau technique de premier plan. Citons le robot de chirurgie orthopédique Mako ou le Humphrey Field Analyzer 3 pour le contrôle rapide du champ visuel. St Jo se targue aussi d’avoir une longueur d’avance dans le traitement de cette maladie oculaire effrayante qu’est la DMLA, sous la houlette du Dr Queguiner. Idem en cardiologie avec des médecins innovants comme Julien Seitz, en pneumologie avec Alain Palot présenté comme le Pape de la BPCO et en chirurgie du poumon grâce au virtuose Ilies Bouabdallah. Tout ce petit monde va désormais graviter dans la nouvelle structure.

L’Institut du Thorax piloté par le Dr Palot en sera un élément de choix. « Sur les maladies pulmonaires, qui sont souvent des pathologies lourdes comme des cancers du poumon et des maladies chroniques comme la BPCO, les patients auront désormais un guichet unique« , résumait récemment le Dr Bouabdallah. La population peut également venir consulter dans cet institut pour les allergies et les troubles du sommeil.

Les nouveaux blocs ouvrent ce lundi

C’est ce lundi 15 décembre qu’ouvrent les blocs opératoires du 3e étage dédiés à la chirurgie cardiaque. L’ensemble est d’ailleurs connecté au bâtiment de Vernejoul existant par une passerelle.

Après la modernisation des Urgences bien plus spacieuses accolées à un centre de consultations quotidiennes de médecins généralistes, après la centralisation de l’imagerie médicale (scanner, IRM, échographie) dans un espace ultra moderne,  Saint Joseph va poursuivre sa mue. Prochaine étape : la restructuration de son accès historique par le boulevard de Louvain, juste après la caserne des marins-pompiers. On en aura alors peut-être terminé avec cette impression de chantier éternel.

Des chiffres impressionnants

Hôpital de proximité pour les quartiers centre et Sud de Marseille, la vénérable institution catholique forte de 806 lits d’hospitalisation draine des patients de toutes les Bouches-du-Rhône, du Var voisin, du Vaucluse et même de Corse. 344 médecins libéraux et 130 médecins salariés y exercent leurs talents parmi 2 900 personnels. En 2024, on a dénombré 39 230 hospitalisations complètes et 27 374 en ambulatoire, et 328 000 consultations toutes activités confondues.

La modernisation et la rationalisation des services devraient doper cette activité. Sans oublier le récent rachat de la clinique mutualiste de Bonneveine qui propulse un peu plus Saint Joseph dans la cour des très grands hôpitaux du Sud de la France.