Jeu, Classico et tifo pour l’OM

Ambiance de feu et de folie dans un Vélodrome transformé une fois encore en volcan avec 65894 spectacteurs, un record historique.

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Le Classico bis, 18 jours après le premier round en Coupe de France et la victoire 2 buts à 0 de l’OM, a tourné à l’avantage du PSG dimanche soir. Deux buts de Mbappé et un autre de Messi ont tué le match. La défense olympienne, privée de Mbemba et de Gigot, a pris l’eau et a soufflé le froid sur le Vélodrome. Au propre comme au figuré. Le spectacle marseillais était en tribune pas sur le terrain. Et il a été magnifique. On vous raconte.

Le coup d’envoi est donné par Fabrizio Ravanelli, un ancien joueur de l’OM, pendant que les South Winners déploient un incroyable tifo en 3D dévoilant les monuments urbains et emblématiques de Marseille.

Du sommet de Notre-Dame de la Garde au palais Longchamp en passant par le Mucem, la Major et bien sûr le stade Vélodrome, la ville s’installe dans le virage sud.

Ce tifo monumental a demandé des centaines d’heures de travail à des dizaines de supporters bénévoles venus tracer, peindre, assembler, coudre l’ensemble dans le froid d’un hangar du parc Chanot pendant une semaine.

Artistes et artisans 

Dans une ambiance quelque peu surréaliste, digne d’une série Netflix, les Winners triment jour et nuit pour ce spectacle éphémère d’un soir. Artistes et artisans à la fois.

Leur travail est millimétré sur des dizaines de mètres carrés de géotextile. Pendant que les petites mains roulent des feuilles de papier A3 bleues et blanches qui seront levées en tribune, d’autres peignent, en chaussettes sans claquettes, au pinceau ou au compresseur ce tableau géant.

Rachid, le boss du groupe, donne de sa voix de capo chef les consignes. Haut et fort. Personne ne bronche. Tout le monde écoute dans un silence de hall de parc des expositions baigné dans la pénombre.

Deux étages plus haut, le designer Sidou, projette au sol l’œuvre qu’il a conçue. Avec fierté, précision et minutie. Le graphiste vient de s’installer, avec sa famille, à Marseille. Il a quitté Alger, où il travaillait pour le Mouloudia Club, « l’un des plus populaires d’Algérie, qui ressemble beaucoup à l’OM pour sa ferveur ».

« Hissez haut »

Avant le grand soir, ce dimanche 26 février, il y a la mise en place du chef d’œuvre. Il faut l’accrocher à des filets tirés par des cordistes. Deux jours avant, c’est la répétition générale dans une ambiance tendue par la concentration. Le décor de théâtre se déroule sous nos yeux dans un stade Vélodrome vide. Il faut que tout le monde soit accordé comme un violon pour que la magie opère. Il faut trouver le rythme et le tempo donnés par Djamel, le neveu de Rachid, le boss en second.

 » Hissez haut », paroles d’un célèbre chant marseillais prend tout son sens. Non sans quelques ratés dans l’engrenage, vite ajustés. Après avoir déroulé, on enroule jusqu’à dimanche soir.

En attendant, direction le centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus, samedi après-midi, où les Olympiens s’entraînent à 17 h. Deux heures avant, des supporters sont déjà présents répondant à un appel lancé le matin même sur Twitter pour venir encourager les joueurs avant le Classico.

La foule bon enfant s’agglutine contre les barrières. Les plus jeunes improvisent une partie de foot. D’autres envahissent terre-plein et bas-côté de la route. Les minutes passent en refaisant le match, les matches de cet OM en pleine gloire, qui fait plaisir et en prend sur le terrain.

JPP et chat noir passent la barrière

Un premier  » Aux Armes  » résonne au moment où Jean-Pierre Papin, légende du club et nouveau conseiller du président Longoria, passe la barrière. Sa voiture populaire fait sourire dans les rangs. Humble, elle lui ressemble.

Puis, un chat noir entre lui aussi. De bon ou de mauvais augure ? S’affranchissant des vigiles et de la sécurité, on se dit que c’est la « chatte à Tudor » référence à la chatte à « DD », Didier Deschamps, présent au Vélodrome dimanche soir.

De clins d’œil en petites blagues et en analyses de match, la foule grossit. Elle chante aussi. Et attend la sortie des joueurs. Il faut renforcer le service d’ordre pour assurer une sortie dans de bonnes conditions de sécurité. Les minutes s’allongent.

Puissance de feu

Et magie, après 19 h, la barrière s’ouvre pour une grosse voiture, puis deux… Isaa Kaboré a droit à une sortie triomphale sous les clameurs, les chants, la liesse, la ferveur et les fumigènes. Le ciel s’embrase de rose. En apothéose.

Les téléphones sont levés et la vidéo de ce moment de grâce fait le tour des réseaux sociaux et est vue plus de 100 000 fois en moins de 24 heures sur Twitter signée, avec fierté et en toute modestie, par celle qui écrit ces lignes. Ici se mesure la puissance de feu de toute la communauté olympienne de Marseille et d’ailleurs. 

Menés 3 buts à 0, à la 85e minute avec un doublé de Kilian Mbappé et une réalisation de Lionel Messi, les virages du Vélodrome continuent à chanter, à pousser à l’unisson. Comme un seul homme, un douzième homme, qui n’aura pas suffi en ce dimanche soir glacial.

Mais qui reste essentiel. Mercredi, c’est Annecy. Un obstacle de plus à franchir pour, enfin, ramener une coupe à la maison.

 

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