Le domaine hôtelier « Lou Calen » brille à nouveau sur Cotignac

L’hôtel-restaurant Lou Calen – « lampe à huile » en provençal – se veut différent des autres grands établissements de la région. Son ambition :  associer et les habitants du village voisin à son expansion et son développement. « Dès leur arrivée, les clients posent la voiture pour accéder à pied au centre du village, situé à seulement 100 mètres de l’hôtel. Le domaine s’étend sur plus de trois hectares de nature, ce qui constitue notre particularité par rapport aux autres grands domaines hôteliers souvent isolés et excentrés de la vie locale. »

 » A l’hôtel, nous avons dû un peu repartir de zéro ! « 

Aurore Chainet plante ainsi le décor. La directrice commercial et marketing s’est installée en famille, depuis deux ans et demi, sur Cotignac dans le cadre de sa nouvelle responsabilité. Ancienne cavalière professionnelle, elle a saisi l’opportunité de participer au projet de relancer l’établissement suite à une première expérience personnelle de dix ans dans l’hôtellerie. « J’ai très vite remarqué que beaucoup d’artistes qui découvraient les lieux voulaient rester. De nombreuses personnes à la fibre artistique, rencontrées lors de mes préparatifs pour l’installation de l’hôtel, ne sont jamais reparties de Cotignac », explique Aurore, totalement conquise.

Avant d’expliquer la genèse du projet : « Pour cet hôtel, nous avons dû repartir de zéro ! Il a fallu à la fois créer une identité, des logos, un site internet… Il fallait exactement ce que l’on voulait faire avec autant d’espace et de bâtiments différents. »

 

 » Tout le monde doit s’habituer à la nature… Pas l’inverse « 

Aurore estime avoir été poussée sur le plan professionnel dans cette voie « différente et novatrice » par un propriétaire canadien qu’elle présente atypique. « Il n’avait jamais eu d’hôtel et se positionne clairement sur ce projet par passion. Le business n’est pas sa priorité. Il a son rêve en tête pour le lieu après avoir voyagé dans des centaines d’hôtels à travers la planète. Seulement 10 % du domaine a été aménagé ! Cela montre que la nature est la priorité. Tout le monde doit s’habituer à la nature… Pas l’inverse. Imaginez, on ne coupe pas une branche sans passer par plusieurs validations ! »

L’ambition est de redynamiser « par étapes » l’établissement en y organisant des événements sur toute l’année et durant l’arrière-saison, à l’image du premier festival de musique classique qui se déroulera entre le vendredi 9 et le dimanche 11 septembre prochains. (Lien pour les informations : Classic en Provence : festival de musique classique du 9 au 11 septembre (loucalen.com)

Une histoire liée à celle des studios Miraval à Correns

Des ateliers ouverts aux clients, comme aux résidents du village, sont proposés chaque semaine . Avec des activités « toujours en lien avec la nature », à l’exemple de balades botaniques animées « pour apprendre à se nourrir, se soigner par les plantes sauvages, réaliser un fuseau de lavande… » L’idée est de remettre au goût du jour les savoir-faire ancestraux du territoire varois, en s’associant aux artisans, artistes, commerçants locaux…

« L’hôtel a connu une incroyable histoire » précise Aurore, « c’était un orphelinat qui s’appelait La Providence où les sœurs de Saint Vincent de Paul emmenaient, pendant les deux mois d’été à la fin des années 40, les filles pupilles de la Nation. L’endroit a été, par la suite, longtemps inexploité avant que Huguette Carin, qui habitait à proximité, ne le récupère en 1972 pour en faire un hôtel. Dans le même temps, les Studios Miraval furent créés à côté, sur la commune de Correns. Toutes les stars françaises avaient pour habitude d’y enregistrer : Joe Dassin, Serge Lama, Brigitte Bardot, Henri Salvador, Gilbert Bécaud… et par la même occasion, fréquentaient le  Lou Calen. C’était une période assez folle et Cotignac avait comme surnom : le petit Saint-Tropez du Haut-Var. D’ailleurs, dans les années 80-90, The Cure ou les Pink Floyd, sont venus séjourner ici. »

Brad Pitt, Georges Clooney… Les stars recréent l’ambiance des années 70

Brad Pitt, propriétaire du château Miraval depuis 2011, est d’ailleurs en train de rouvrir ces célèbres studios, fermés depuis 1998. Le Lou Calen a repris du même coup des contacts réguliers avec le domaine Miraval afin de recréer ce lien passé. « L’acteur a de grandes ambitions sur Correns, il veut concurrencer les studios Abbey Road de Londres. Il faut également savoir que Georges Lucas est à Châteauvert (il est le propriétaire du Château Margüi), George Clooney a acheté le domaine du Canadel sur Brignoles, Sofia Coppola est installée chez sa belle-famille sur Villecroze (au Château Thuerry, qui appartient au beau-père de la réalisatrice, Jean-Louis Croquet)… On se dirait revenu dans l’effervescence des années 70. Croyez-moi il y a du beau monde qui passe par ici ! »

En prévision : un restaurant, un bistro, un bar à pastis, un SPA, et surtout un hôtel de ville 3 étoiles

Le village de Cotignac n’a plus compté d’hôtel pendant de nombreuses années et la renaissance du Lou Calen donne des idées à de nouveaux chefs d’établissements. D’ailleurs, Graham Porter, épris de culture, avait acheté en 2015 un garage abandonné au milieu du cours du village pour en faire un centre d’art : La Falaise. Au final, il a donné son accord pour une brasserie artisanale en 2019 : Le Tailleur de Bière, où l’on fait la bière de Cotignac.

En 2021, sont venus s’ajouter un restaurant, et les premières chambres d’un hôtel en plein centre. La renaissance ne va pas s’arrêter là puisqu’un autre restaurant est programmé, mais aussi 12 nouvelles chambres, un bistro, un bar à pastis et un SPA. Sans parler d’un nouvel hôtel 3 étoiles qui proposera deux offres à la clientèle et permettra au Lou Calen de bénéficier de 60 couchages.

Des restaurants haut de gamme rejoignent « Le Jardin Secret » sur Cotignac

 » Auparavant les touristes venaient se balader dans le village pour faire l’excursion du rocher et aussi vite ou presque repartir. Nous avons eu l’idée de leur proposer des alternatives pour rester dans le village. Ce sont les commerçants locaux qui en profitent et des restaurants haut de gamme s’installent pour rejoindre le nôtre (né au printemps 2021 : « Le Jardin Secret », avec à sa tête le chef étoilé Benoit Witz), à l’image des deux nouveaux : l’Union et Picotte Provence. Nous en sommes ravis, car nos clients sont demandeurs d’une telle diversité. »

Un recrutement « local » et des accords avec les artisans du cru

Le personnel de l’hôtel, au nombre de 25 en arrière-saison, monte à 40 cet été. Pour cela, Le Lou Calen entend recruter local. Idem pour les fournisseurs qui sont des artisans de Salernes, Varrages ou Entrecasteaux. « On se veut un lieu d’expérience avant d’être un hôtel » résume Aurore, « en 2023, le domaine se séparera en deux pour accueillir à la fois une clientèle de court et de long séjour. Nous sommes en train de construire un deuxième espace piscine avec un coin réservé aux enfants et familles. » Avant de conclure :  » Cotignac est différent des autres villages. Il s’y dégage une énergie particulière. Nous bénéficions, avec l’hôtel, de cette bulle de nature en plein cœur du village. C’est un vrai lieu de repos et de déconnexion. »  Un endroit à découvrir, comme client ou simple curieux, et davantage quand on a la chance d’habiter en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Photo de Une : Aurore Chainet, la responsable commercial et marketing de l’hôtel Lou Calen, sur la terrasse de l’une des suites donnant sur le village de Cotignac. © B.A

Brad Pitt redonne vie aux studios de musique Miraval

Fermés depuis 1998, les studios Miraval doivent rouvrir leurs portes les prochaines semaines grâce aux efforts conjugués de Brad Pitt (propriétaire du Château Miraval) et du musicien Damien Quintard. Les nouveaux studios devraient s’articuler autour d’un « sound desk » dessiné par le duo, tout en conservant les équipements originels qui fonctionnent toujours.

Le « studio one » dispose d’une régie de 100 m2 et d’une salle d’enregistrement de 320 m2 pour conserver l’acoustique réputée « légendaire » de la salle de percussions, conçue par le fondateur des lieux en 1977 sur Correns, le pianiste français Jacques Loussier. Cabines d’enregistrement, synthétiseurs vintage, postes de travail consacrés au montage audio et vidéo… Tout doit être aménagé pour produire les différents styles de musique, du pop-rock au rap en passant par le classique. Les artistes seront hébergés sur place et pourront profiter, comme leurs illustres prédécesseurs, des services offerts par Lou Calen.