Marseille se prépare à accueillir le monde pour ses premiers Jeux Olympiques (1/5)

Du 24 juillet au 11 août 2024, Marseille accueillera les Jeux Olympiques pour la première fois de son histoire. L'ensemble des épreuves de voile de la compétition et dix matches de football des tournois féminin et masculin se disputeront en rade sud, au départ de la nouvelle Marina du Roucas-Blanc, et au stade Vélodrome. Les deux premiers matches de football ouvriront d'ailleurs le cycle des compétitions, deux jours avant la cérémonie d'ouverture à Paris, le 26 juillet, qui verra défiler les 204 délégations sur la Seine.

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Cédric Dufoix, le responsable des sites olympiques à Marseille, l’annonçait dans un webinaire organisé le 10 mars dernier par Provence Tourisme : « Nous avons déjà fait ensemble le Mondial 1998 de football sur le site de Marseille, mais les JO, c’est une dimension supérieure. Je veux d’ailleurs m’arrêter sur un chiffre, celui des journalistes accrédités pour l’événement. Ils seront 20 000 et peut-être même 25 000. L’engouement médiatique sera donc considérable. Ce sera du jamais vu ici et dans tout e pays. La grande différence avec les autres compétitions internationales comme la Coupe du monde de football, la Coupe du monde de rugby ou les championnats du monde d’athlétisme, c’est que nous nous apprêtons une nouvelle fois à accueillir le monde, mais cette fois-ci un à travers nombre d’épreuves très ramassé sur 15 jours. A titre de comparaison, une Coupe du monde de rugby dure 6 semaines minimum, une Coupe du monde de football un mois. »

Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 veut « marquer l’histoire des Jeux et notre pays avec des émotions spectaculaires »

 

 

L’annonce des premiers Jeux en phase avec un budget maîtrisé, un côté très durable, inclusif et solidaire

Du 24 juillet au 11 août 2024, Marseille accueillera ainsi toutes les épreuves de voile et dix matches de football, mais ne sera pas le cadre des Jeux paralympiques qui se dérouleront entièrement sur Paris et le département de la Seine-Saint-Denis, du 28 août au 8 septembre 2024. « Je suis confiant, car les Jeux seront en totale adéquation avec notre territoire », poursuivait Cédric Dufoix durant ce webinaire. Selon lui, « les sondages sur l’organisation des JO en France sont excellents, avec les jeunes comme les moins jeunes qui y adhèrent. C’est pour cela que Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 a choisi une célébration très spectaculaire, généreuse et populaire pour la cérémonie d’ouverture. Ce seront des Jeux en phase avec un budget maîtrisé, avec un côté très durable, inclusif et solidaire, ce qui tranchera avec les derniers Jeux de Pékin que nous venons de vivre et l’esprit voulu pour la Coupe du monde de football au Qatar, du 21 novembre au 18 décembre 2022. Nous allons passer dans des grands rendez-vous internationaux sportifs beaucoup plus responsables et Paris 2024 sera, à ce titre, un tournant pour la suite. »

Tony Estanguet, Président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 à Marseille. @KMSP/Paris 2024

Marie Barsacq, directrice d’Impact et Héritage, souhaite que les JO laissent un « héritage intangible aux français : plus d’éducation, plus de sport, plus d’inclusion et plus de solidarité »

 

Un budget de 3,9 milliards d’euros qui devrait être entièrement couvert par les recettes privées

Le budget des Jeux de 2024 est estimé à 3,9 milliards d’euros et devrait être entièrement couvert par les recettes privées. L’idée retenue est en effet que « les Jeux payent les Jeux », avec 1,1 milliard financé par les entreprises partenaires, 1,2 milliard du CIO, en grande partie issu des droits télé qui sera la contribution du CIO et 1,3 milliard de recettes de merchandising. Le reste sera financé par l’État et servira en grande partie à l’organisation des Jeux paralympiques.

Ce budget d’organisation de 3,9 milliards sera complété par un autre investissement de l’Etat ; à savoir 3,2 milliards consacrés pour l’essentiel aux nouvelles infrastructures de transports publics, comme le prolongement du tramway et du métro sur Paris et le département de la Seine-Saint-Denis. Une petite partie de ces 3,2 milliards financeront les nouvelles installations sportives, la plupart de celles qui seront utilisées étant déjà construites.   « Les JO d’hiver d’Albertville en 1992 avaient permis à la Tarentaise de devenir une Mecque du ski mondial grâce aux nouveaux équipements réalisés pour l’occasion », rappelait ainsi Cédric Dufoix. De là à penser que Marseille fera de même avec la voile…

La volonté de commencer à s’attaquer au sport-business

Les Jeux de Paris – et Marseille – pourraient d’ailleurs être un tournant et marquer la rupture avec la démesure constatée ces trois dernières décennies dans l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver et d’été. Pour Tony Estanguet et le COJO de Paris 2024, la volonté est de marquer l’histoire olympique et sportive en mettant un terme à la toute-puissance des marques et des médias, qui auront peu à peu terni l’image des compétitions olympiques, poussant le CIO à revoir enfin sa copie. L’ambition du COJO français est ainsi de « proposer le premier événement de niveau mondial à intégrer pleinement les changements que nous sommes en train de vivre dans notre nouvelle société, à savoir l’attention aux priorités devenues essentielles : moins de gaspillage, moins d’impact carbone, plus d’attention aux autres, plus d’inclusion… »

En France, les collectivités territoriales ont d’ailleurs été poussées par le COJO et l’Etat « à prendre en mains » ce projet de jeux durables et responsables. Pour Marseille et son territoire, c’est déjà gagné, puisque le COJO admet que le département des Bouches-du-Rhône « a fait la course en tête » en faisant adhérer 72 communes au label « Terre de Jeux ».

Tony Estanguet, Président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 et Benoît Payant, maire de Marseille. @KMSP/Paris 2024

Brigitte Henriques, Présidente du CNOSF s’exprime sur les conditions de la réussite des Jeux de Paris 2024

 

Un esprit écologique qui se voudra aux antipodes des Jeux de Tokyo et du prochain Mondial au Qatar

Un engagement en forme de programme pour la Provence, auquel souscrivent les autres grandes collectivités comme la Région, la Métropole et la Ville de Marseille. Leur ambition commune est en premier lieu de réduire l’impact carbone de l’organisation de ces Jeux, en divisant par deux l’empreinte carbone des derniers JO d’été. D’où le choix d’utiliser au maximum les équipements et infrastructures existants pour la tenue des épreuves.

Les plus gros investissements concernent ainsi le village olympique des athlètes en Seine-Saint-Denis, la nouvelle piscine olympique et deux arénas. Pour le reste, à l’inverse de ce qu’on a pu observer en Chine ou au Qatar, c’est la rénovation/modernisation des infrastructures existantes qui a prévalu, à l’image de la base nautique du Roucas-Blanc, qui sera la Marina olympique dédiée aux épreuves de voile à Marseille.

Pour Alexandre Mars, ambassadeur de Paris 2024, ces Jeux sont en phase avec les évolutions de la société et auront un impact social et sociétal

 

Les grands monuments parisiens comme théâtres des épreuves

Paris concentrera les épreuves dans des lieux emblématiques : Le Grand Palais pour l’escrime et le taekwondo, l’aréna éphémère au Champ de Mars pour le judo et la lutte, la Concorde pour les sports urbains, l’esplanade des Invalides pour le tir à l’arc, l’arrivée du marathon et le départ de la course cycliste de contre-la-montre, le stade du Trocadéro, au pied de la Tour Eiffel, pour le beach-volley, les jardins du Château de Versailles pour quatre épreuves du pentathlon, le Stade de France pour l’athlétisme et le rugby à 7, Roland-Garros pour le tennis et la boxe, le Parc des Princes pour le football, l’Arena de Bercy pour la gymnastique artistique, le trampoline et les phases finales de basketball. Enfin, l’aviron aura pour cadre la Seine.

780 centres de préparation aux Jeux devraient être référencés d’ici 2024 pour engager 415 collectivités territoriales

Si Paris et la Seine-Saint-Denis accueilleront la plupart des épreuves, d’autres villes ou collectivité d’outre-mer ont été choisies pour « décentraliser » l’organisation des JO : le surf à Tahiti, les tournois de football masculin et féminin à Marseille, Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, Nice, Nantes, le handball à Lille. D’autre part, 780 centres de préparation aux Jeux devraient être référencés d’ici 2024 pour engager 415 collectivités territoriales labellisées « Terre de Jeux 2024 » qui accueilleront des délégations sportives internationales dans le cadre de leur préparation aux Jeux.

Autre grande nouveauté dans l’histoire des Jeux d’été, pour la première fois la cérémonie d’ouverture, programmée le 26 juillet 2024, n’aura pas pour cadre le stade olympique, mais la Seine, que toutes les 204 délégations sportives nationales remonteront à bord de péniches pour saluer le public présent le long des quais et sur les ponts – 600 000 personnes sont attendues.

Dix matches de football au « Stade de Marseille » durant les JO

A Marseille, qui sera le deuxième site le plus important des JO, l’arrivée de la flamme olympique se fera dans le courant du mois d’avril 2024, avec un passage qui se voudra « très ambitieux et populaire », annonce le COJO.

Il faut par ailleurs noter que les épreuves olympiques débuteront à Marseille avant même la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. Deux matches de football, un féminin et un masculin, se joueront en effet à partir du 24 juillet au Vélodrome, qui sera appelé « stade de Marseille » pendant les Jeux. Une parité qui sera d’ailleurs respectée pour les 10 matches de la phase de poules, les deux quarts de finale et les deux demi-finales programmées les 6 et 7 août, avec autant de matches de filles que de garçons. A cette occasion, Marseille et la France devraient entrer dans l’Histoire de l’olympisme en accueillant pour la première fois le même nombre d’athlète des deux sexes, grâce à l’ajout d’épreuves féminines et mixtes.

Pour la voile, les régates commenceront le 28 juillet 2024, avec un programme sur 14 jours qui se déroulera quotidiennement entre 11 heures et 19 heures jusqu’au 8 août.

Des « tests-events » aux avant-goûts olympiques en juillet 2023

Afin de roder l’organisation et les infrastructures, La Marina olympique accueillera des « tests-events » en juillet 2023, sortes de pré-régates olympiques auxquelles participeront plusieurs centaines de navigateurs, dont une partie jouera sa qualification pour les JO sur ces épreuves. Un premier examen de passage pour la Marina, qui recevra l’année d’après 330 athlètes pour les compétitions olympiques de surf, de dériveurs, de planche à voile…

Proches l’un de l’autre, les deux sites olympiques marseillais sont seulement distants de 15 à 20 minutes à pied.  Le COJO espère d’ailleurs que des flux réguliers se créeront entre les deux sites, afin que le public puisse assister à la fois aux matches et aux régates.

Le site du club privé de la Pelle, sur la Corniche, sera la zone d’hospitalité et de VIP pendant les JO, et sera intégré à une Marina olympique « plus ouverte » sur la rade Sud marseillaise « qui devrait être en totalité impactée par les régates olympiques qui pourront être vues depuis la Corniche et ses plages, avec la possibilité d’aller en mer afin d’assister aux courses à bord de bateaux. »

Tony Estanguet, Président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 à Marseille. @KMSP/Paris 2024

Le ou plutôt les villages olympiques sur Marseille

Après avoir été annoncé un temps au Parc Chanot, sous la forme d’un « hôtel éphémère », le village olympique de la voile aura pour cadre deux hôtels : le Nhow, l’ancien Palm Beach, sur la Corniche, et le Golden Tulip Villa Massalia, à proximité du parc Borély. Quant au village olympique des équipes de football, il est également prévu dans deux hôtels que la FIFA devrait sélectionner dans les prochains mois. Sont toutefois pressentis le Mercure Marseille Centre Vieux-Port et le Golden Tulip Euromed. La plupart des officiels seront, eux, logés au Sofitel Vieux-Port. On trouvera également 4 stades d’entraînement pour les équipes nationales de foot sur Marseille : le stade Roger-Couderc, le stade Delort, le stade de Luminy et un stade de réserve à Saint-Menet. Les sélections qui se rencontreront au Vélodrome logeront donc dans le même hôtel ; une première dans le monde du ballon rond.

Les premières équipes et fédérations internationales de voile arrivent depuis avril pour s’entraîner

En termes de calendrier, ce printemps 2022 voit déjà arriver les premiers sportifs internationaux et les premières délégations. A Paris, les responsables du COJO viennent ainsi de confirmer que la rade de Marseille était « le seul endroit au monde où les équipes des futurs JO 2024 peuvent d’ores et déjà venir s’entraîner en vue des épreuves olympiques. »

60 nations appelées à disputer les dix épreuves nautiques olympiques en 2024 à Marseille

La Métropole Aix-Marseille-Provence, responsable de la mise en place des deux sites  d’entrainement des équipes nationales, à la Pointe-Rouge et sur le Frioul, doit permettre la bonne organisation de ces sessions d’entraînement de 15 jours pour chaque délégation, entre avril et octobre 2022. Durant les prochains mois, une grande partie des 60 nations appelées à disputer les dix épreuves nautiques olympiques devraient donc se succéder sur le plan d’eau.

La billetterie avec des formules de packs sera connue début 2023

En ce qui concerne le calendrier, 2023 devra préparer les périmètres terre et mer et lancer en fin d’année le programme des volontaires sur Marseille. Les questions et les informations sur la billetterie seront communiquées par le COJO français début 2023. Les contours des différentes formules proposées commencent à se dessiner, avec des packs sur Marseille qui devraient mélanger des places entre le football et la voile. Des packs foot devraient aussi être proposés à la fois Marseille et Nice.

Une ou des fans zones sur Marseille à encore déterminer

Comme pour le recrutement des volontaires, les questions sur la localisation des fans zones sur Marseille n’ont pas encore été tranchées, en partie à cause de la Coupe du monde de rugby qui sera d’abord organisée en France entre le 8 septembre et le 28 octobre 2023 (Marseille et son stade Orange Vélodrome sera le théâtre de 6 matches). Chaque commune des Bouches-du-Rhône ayant adhéré au programme « Terre de Jeux » pourra diffuser sur la place de son village ou dans un endroit bien ciblé et encadré toutes les épreuves olympiques. Chacune des collectivités devra établir et présenter son cahier des charge avant fin 2023 pour obtenir les différentes autorisations administratives.

Sur Marseille, il y aura une grande fan zone principale qui sera accessible gratuitement. Pour le moment, 3 ou 4 espaces d’accueil du public sont envisageables pour pouvoir y répondre : l’Espace Bargemon, le J4 (parvis devant le Mucem), le bas de la Canebière, les plages du Prado.

Bruno Angelica

Photo de une : Une vue aérienne de la future Marina olympique sur le site du nouveau stade de la base nautique du Roucas-Blanc qui devra être prête et livrée dans le courant du second semestre 2023. © Cabinet Carta et associés.

 

Le programme de la voile aux Jeux de Paris 2024

10 épreuves : 4 hommes ; 4 femmes ; 2 mixtes

Planche à voile – iQFoil / Hommes – Femmes

Dériveur solitaire – Laser / Hommes

Dériveur solitaire – Laser radial / Femmes

Skiff – 49er / Hommes

Skiff – 49er FX / Femmes

Multicoque mixte Nacra 17 à foils / Mixte

Dériveur double mixte – 470 / Mixte

Formula Kite – Kitesurf / Hommes – Femmes

Les arguments retenus par le comité de candidature de Paris 2024 pour désigner la future Marina de Marseille – à l’unanimité via son conseil d’administration – le 7 septembre 2015, site olympique pour les épreuves de voile :

  • Un plan d’eau d’une qualité exceptionnelle avec un vent assez constant, une configuration de la côte bien orientée par rapport aux vents dominants, pas de courant, ni de marée, la garantie de conditions tactiques et stratégiques idéales.
  • La possibilité donnée aux athlètes des équipes de France de venir s’entraîner régulièrement sur ce plan d’eau, dans le cadre du Pôle France Voile, sur le Stade Nautique du Roucas-Blanc.
  • Un site au très fort potentiel d’accueil pour pouvoir permettre au public d’assister dans les meilleures conditions de la côté aux régates olympiques.
  • Un savoir-faire international reconnu pour le site marseillais après avoir déjà accueil plusieurs épreuves importantes par le passé.

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