Un jour, c’est le choc. Tu prends la réalité en pleine face : ton père n’est plus en capacité de gérer son quotidien. Il oublie de manger, il ne se change plus, ou bien il n’arrive plus à faire ses courses. Pas question pour autant de le faire entrer dans une maison de retraite – ah pardon, une résidence seniors – car son équilibre et son bonheur sont liés à son chez-soi. Et il n’est pas impotent, non.
Mais il a besoin d’aide. Alors tu commences à passer chez lui tous les soirs, puis le matin aussi, à faire les courses, le ménage, gérer ses vêtements parce qu’il perd un peu la boule et confond l’usage du frigo et du lave linge… Bienvenue dans le monde épuisant des aidants !
De plus en plus vieux, mais pas plus autonomes
Ce serait le quotidien de 8 millions de Français. Il y en a même 500 000 qui assurent un rôle officiel de tuteur, curateur ou d’habilité pour leur proche âgé ou en situation de maladie, de handicap. Bon, d’accord, rien de nouveau sous le soleil : de tout temps les conjoints ou les enfants ont aidé leur époux qui perd pied ou leur maman épuisée.
Mais la société a changé. On vit moins près de ses aïeux. Et on est sans doute moins enclins à sacrifier quasiment tout son temps libre pour ses parents vieillissants. Et puis c’est une vague qui arrive : effets conjugués du baby-boom d’après-guerre et des progrès de la médecine, on vit de plus en plus nombreux et plus vieux. Mais pas nécessairement de façon plus autonome.
Mobilisés plus de 20h par semaine
« Pour environ 2 millions de Français, cette responsabilité d’aidant demande plus de 20 heures par semaine, précise Augustin Bellet qui a fondé l’application Pupil. Or ces aidants, bien qu’essentiels, ne sont pas préparés à cette responsabilité. Ils font face à un manque de lisibilité concernant les démarches à réaliser et les interlocuteurs vers qui se tourner. »
Selon le jeune créateur d’entreprise associé à un super technicien, Abraham Tewa, cela entraîne des conséquences déstabilisantes voire potentiellement dévastatrices pour l’aidant, sa vie et son entourage. « Il doit consacrer un temps important à cet engagement et peut se retrouver face à des ruptures de parcours et des difficultés d’accès aux droits. On a peur du juge, du cadre juridique qui semble compliqué, des nouvelles obligations légales… L’aidant est vite gagné par l’épuisement émotionnel, physique et psychologique. »
Diagnostic de la situation et démarches à effectuer
L’ambition de Pupil est de palier ces dysfonctionnement en guidant les familles dans le parcours administratif du handicap, de la maladie ou de la perte d’autonomie. Objectif : établir un diagnostic complet de la situation afin de définir une liste personnalisée de démarches auxquelles le patient est éligible. Modèles de courriers, tutos vidéo, contenus juridiques alimentent l’appli . « Nous voulons ainsi permettre de centraliser toutes les informations nécessaires dans un seul outil intuitif et complet« , résume Augustin Bellet.
Pupil se veut donc un phare dans la jungle qui attend bon nombre de proches de personnes devenues dépendantes. Qui est sérieusement préparé à un tel tsunami ? Une situation d’autant plus stressante à affronter si on n’est pas suffisamment fortuné pour payer des structures d’hébergement spécialisées et – on le répète – qui ne sont pas toujours la bonne solution.
Born in Puyricrad !
L’appli propose un modèle hybride via une première offre gratuite avec des contenus d’experts sur les sujets comme le mandat de protection ou l’obtention d’une aide-ménagère, des articles sur les évolutions juridiques et les aides sociales, plus un groupe d’échange sur WhatsApp pour poser des questions (lien https://redstartfrance.typeform.com/newsletter). Une seconde offre complète coûte 15 euros par mois et associe une palette de professionnels.
Née sur les bancs de l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE – Aix Marseille Université) à Puyricard où le jeune expert a fait ses classes, l’appli Pupil est accompagnée par l’incubateur Eurasénior implanté à Arras, spécialisé dans les enjeux liés au vieillissement.
cet article vous a plu ?
Donnez nous votre avis
Average rating / 5. Vote count:
No votes so far! Be the first to rate this post.