Du 9 juillet 2025 au 5 janvier 2026, le Mucem consacre sa grande exposition d’été à notre relation millénaire avec le ciel nocturne. Avec « Lire le ciel – Sous les étoiles en Méditerranée », le musée marseillais propose un voyage à travers trois mille ans d’histoires célestes, mêlant sciences, arts et imaginaires populaires. L’occasion de plonger dans une immersion visuelle et intellectuelle, enrichie d’une programmation festive sous les étoiles.
Un Vermeer inédit à Marseille
L’un des attraits majeurs de cette exposition est la présentation, pour trois mois seulement, de L’Astronome de Johannes Vermeer, prêt exceptionnel du musée du Louvre et jamais montré en France hors de Paris. Cette toile, pendant du célèbre Géographe, incarne la révolution scientifique du XVIIe siècle. Elle dialogue ici avec l’Astronome de Luca Giordano, offrant un face-à-face inédit entre deux visions artistiques de la quête de savoir, l’une d’une délicatesse lumineuse, l’autre marquée par les contrastes dramatiques du clair-obscur.
Mais le parcours réserve bien d’autres trésors. On y découvre un globe céleste en argent vieux de plus de deux millénaires, considéré comme l’une des plus anciennes sphères connues. Une fresque de Pompéi figurant Apollon conducteur du Soleil rappelle l’ancrage antique de notre fascination pour les astres. Et le manuscrit enluminé du Livre des étoiles fixes d’al-Ṣûfî témoigne de l’extraordinaire circulation des savoirs astronomiques entre le monde arabo-musulman et l’Europe médiévale.
Trois millénaires d’histoires célestes
L’exposition déroule un récit en six séquences, de la Mésopotamie antique aux images astronomiques contemporaines. On y croise les constellations grecques, les avancées savantes du monde arabo-musulman, les navigateurs guidés par l’étoile Polaire et les prophéties de Nostradamus. Elle montre comment, de l’Antiquité au XVIIe siècle, astronomie et astrologie ont longtemps cheminé ensemble, servant à la fois à comprendre l’univers et à interpréter les destins humains. Et si la science a depuis pris ses distances avec les croyances, l’attrait pour les étoiles, les horoscopes et les influences célestes reste vivace, 40 % des Français déclarant y croire aujourd’hui.
Une immersion au cœur de la nuit
La scénographie, signée par l’agence Nathalie Crinière, enveloppe le visiteur dans un camaïeu de bleus évoluant du sombre au clair, comme une nuit qui s’achève. Des constellations scintillent au plafond grâce à des fibres optiques, tandis que des cimaises arrondies rappellent orbites et trajectoires planétaires. Des dégradés roses et dorés évoquent l’horizon crépusculaire, rappelant que tout, ici, est observé depuis la Terre.
Quand l’art contemporain dialogue avec les sciences
Seize artistes internationaux ponctuent le parcours, offrant un contrepoint actuel aux œuvres anciennes. Etel Adnan évoque les paysages méditerranéens, Abdelkader Benchamma revisite les croyances liées aux comètes, Caroline Corbasson travaille en lien avec l’astrophysique, tandis que Thierry Cohen, avec sa série Villes éteintes, révèle le ciel que l’on verrait sans pollution lumineuse. Ce dialogue constant souligne la continuité d’un héritage méditerranéen commun et la richesse des regards posés sur le firmament.
Des soirées pour vivre l’exposition autrement
En marge de l’exposition, le Mucem propose tout l’été des cinés-étoilés au Fort Saint-Jean, avec en toile de fond la Méditerranée et au programme des classiques comme 2001, l’Odyssée de l’espace, Interstellar ou Le Château dans le ciel. En août, la Semaine sous les étoiles mêle concerts, Full Moon Party, Silent Party sur le toit-terrasse, visites nocturnes et performances artistiques. Une conférence du prix Nobel Didier Queloz viendra éclairer les découvertes récentes sur les exoplanètes. Les plus jeunes ne sont pas oubliés, avec des animations et ateliers programmés pendant les vacances scolaires.
Réfléchir à notre rapport aux étoiles
Si l’exposition offre de quoi nourrir les yeux et l’esprit, elle invite aussi à s’interroger sur notre lien actuel au ciel. Pollution lumineuse, multiplication des satellites, images de conquête spatiale… Autant de phénomènes qui modifient notre regard sur les étoiles. Lire le ciel rappelle que lever les yeux, c’est aussi prendre conscience de la préciosité de notre environnement terrestre, et que comprendre le cosmos, c’est mieux comprendre notre place en son sein.
Infos pratiques
Dates : du 9 juillet 2025 au 5 janvier 2026
Lieu : Mucem – Niveau 2, esplanade du J4, Marseille
Horaires : 10h–20h en été, 10h–19h à l’automne, 10h–18h en hiver
Tarifs : 11 € / 7,50 € – Gratuit le 1er dimanche du mois et pour de nombreux publics
Site : www.mucem.org
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