En quinze ans, les chiffres de survie à 5 ans pour les patients atteints d’un cancer colorectal sont passés de 50% à 63%. « Cela va du gros polype dégénéré qui peut s’enlever lors d’une endoscopie, au stade poly-métastatique où le pronostic est moins bon« , précise la professeure Laetitia Dahan au CHU Timone (APHM). Beaucoup de progrès ont été accomplis mais « ces chiffres sont très inférieurs à des cancers fréquents comme le cancer du sein, où l’on est proche de 90% de guérisons. »
2 Français sur 3 jouent à la roulette russe
La frustration pour les médecins, ce sont les 17.500 morts annuels par cancer colorectal en France, un chiffre qu’ils n’arrivent pas à faire baisser. Cela est notamment dû au fait que ce cancer reste longtemps asymptomatique. Il est ainsi souvent détecté tardivement, quand il a essaimé vers d’autres organes digestifs.
La solution serait évidemment que nos concitoyens fassent le test de dépistage gratuit (et indolore) tous les deux ans à partir de 50 ans. Mais seul 1 Français sur 3 s’y plie. Les deux autres ignorent les lettres d’invitation au dépistage et préfèrent jouer à la roulette russe. « Or un petit cancer est un cancer qu’on guérit dans pratiquement 100% des cas« , rappelle Mme Dahan.
Restaurer sa propre immunité anticancéreuse
Heureusement, les techniques chirurgicales et les traitements médicaux ont fait un bond qualitatif impressionnant. « En 25 ans, on est passé de rien du tout comme traitement médical lorsqu’on avait des métastases à un éventail thérapeutique énorme« , se félicite la cheffe de service. Et de détailler l’éventail : « Il y a des chimiothérapies plus modernes, de nouvelles molécules de thérapies ciblées qui sont des molécules intraveineuses ou par voie orale qui ciblent spécifiquement la cellule cancéreuse. Elles reconnaissent un élément de cette cellule. Depuis plus récemment, nous avons l’immunothérapie qui restaure notre propre immunité anticancéreuse afin de permettre à notre corps d’éliminer le cancer. »
A Marseille et Gap pour mieux cerner ce cancer
Ce mercredi 12 avril à 18h, la Pr Laetitia Dahan participera à une conférence ouverte au public : « Vaincre le cancer colorectal, c’est possible ! Dépistage, prévention et progrès thérapeutiques. » Avec le Pr Philippe Grandval (CHU Timone), le Pr Emmanuel Mitry (Institut Paoli-Calmettes), le Dr Bernard Pol (Hôpital Saint-Joseph), le Dr Yves Rinaldi (Hôpital Européen), le Pr Jean-François Seitz (CHU Timone). En présence du Pr Eric Berton, président d’Aix-Marseille Université.
Rendez-vous à l’amphi Gastaut, siège d’Aix-Marseille Université, jardin du Pharo, 58 boulevard Charles Livon, 13007 Marseille (parking public en face). Entrée libre.
Demain jeudi 13 avril à 18h30, c’est la ville de Gap (Hautes-Alpes) qui accueillera une conférence sur le même sujet. Ouverte au public, elle se déroulera à l’Institut Universitaire de Technologie (2 rue Bayard). Entrée gratuite.
Ces conférences sont organisées par MProvence, le Centre régional de dépistage des cancers Sud-Paca et la Fédération francophone de cancérologie digestive. Avec le soutien de l’Agence régionale de Santé, l’Assurance Maladie, le Cancéropole Paca, l’IRAPS Paca, la MSA, la Région Sud, France Bleu, les hôpitaux régionaux et le soutien institutionnel de Bayer, Merck, Servier, MSD et Fujifilm (pour Marseille) et Bayer (Gap).
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