À Pleins Poumons
Le cancer du poumon demeure l’une des formes de cancer les plus mortelles en France, avec plus de 53 000 nouveaux cas détectés et 30 400 décès chaque année1. Malheureusement, les symptômes de ce cancer sont souvent peu visibles au début, ce qui signifie que le diagnostic est souvent posé à un stade avancé de la maladie, réduisant ainsi les chances de survie.
Cependant, la recherche et les innovations dans les technologies de santé avancent, et un dépistage précoce peut faire toute la différence. En effet, lorsque le cancer du poumon est détecté tôt, les chances de survie à long terme sont beaucoup plus élevées, atteignant jusqu’à 53 % à cinq ans, comparativement à seulement 4 % aux stades avancés2.
Pour cette raison, il est crucial de mettre en place des programmes de dépistage organisés et systématiques, comme il en existe pour le cancer du sein, le cancer de la prostate ou le cancer colorectale, par exemple.
En effet, le cancer du poumon est plus meurtrier que la combinaison de ces trois cancers, comme le précise le Dr Ilies Bouabdallah : « Le cancer le plus fréquent chez l’homme c’est la prostate, le plus fréquent chez la femme c’est le sein, le plus fréquent chez les deux réunis c’est le colorectal. Vous additionnez le nombre de morts lié à la prostate plus celui lié au sein plus celui lié au colorectal, les trois réunis ça fait moins que le poumon à lui tout seul ».
Dans le cadre du cancer du poumon, ces programmes permettraient de détecter la maladie chez des personnes qui ne présentent pas encore de symptômes mais ayant des facteurs de risques liés à l’âge et au tabac notamment, et qui pourraient développer un cancer du poumon.
En effet, le tabac reste le facteur de risque principal du cancer du poumon. Il est responsable de 8 cancers du poumon sur 101.
La sensibilisation et la prise de conscience des dangers liés au tabac est primordial dans la lutte contre le cancer du poumon.
Nouvel horizon pour un dépistage plus efficace
Fin janvier 2025, l’institut national du Cancer a fait un communiqué de presse sur le dépistage du cancer du poumon. Le projet IMPULSION a été désigné comme lauréat du programme pilot visant à mettre en place le dépistage précoce organisé du cancer du poumon.
Ce projet est porté par un consortium coordonné par les Prs Marie-Pierre Revel (radiologue à l’AP-HP) et Sébastien Couraud (pneumologue aux HCL), qui rassemble 29 structures partenaires réunissant l’ensemble des spécialités et compétences nécessaires à sa mise en œuvre, avec un financement de 6 millions d’euros par l’institut national du cancer (INCA).
Pour mener à bien cette recherche, le projet IMPULSION nécessite l’inclusion de 20 000 participants. Il s’adresse aux personnes de 50 à 74 ans, fumeurs et ex-fumeurs sevrés depuis moins de 15 ans avec une consommation tabagique cumulée d’au moins 20 paquets/années. Le projet repose sur la lecture d’un scanner thoracique à faible dose. Les participants seront appelés à réaliser deux scanners à un an d’intervalle puis tous les deux ans (les risques sont limités à plus de 50 ans).
Le projet sera déployé progressivement dans les régions à partir du 2ième semestre 2025, en tenant compte de leurs particularités et des organisations décidées par les agences régionales de santé (ARS) concernées.
Un remboursement intégral des examens et de soins sera pris en compte par l’Assurance maladie pour offrir une prise en charge globale et accessible.
Parlez-en à votre médecin et/ou demandez votre bilan prévention.
https://www.ameli.fr/assure/sante/mon-bilan-prevention
Un dépistage précoce pour de meilleures perspectives de traitements
Le dépistage précoce peut ouvrir la voie à un plus large éventail d’options de traitement, comprenant la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux.
La chirurgie est souvent le traitement de choix pour les stades précoces du cancer du poumon. Elle implique généralement l’ablation de la partie du poumon contenant la tumeur. Bien que cela puisse sembler intimidant, il existe plusieurs types d’interventions chirurgicales, certaines plus invasives que d’autres.
Lorsque les cancers sont détectés à des stades précoces, les technologies de santé permettent de recourir des chirurgies moins invasives, de mieux prendre en charge la douleur, et permettent aux patients de présenter des séquelles moins importantes améliorant ainsi leur qualité de vie, aux différentes étapes de leurs parcours de soins.
Dans le cadre du cancer du poumon le dépistage ne devrait pas se limiter à la détection de la tumeur chez le sujet fumeur ; il devrait aussi être le moment pour insérer le patient dans un parcours de soin adapté pour la prise en compte de son addiction, et un accompagnement global sur l’amélioration de son hygiène de vie.
Ensemble, en sensibilisant à l’importance du dépistage précoce et en offrant un soutien continu aux patients, nous pouvons faire une réelle différence dans la lutte contre le cancer du poumon.
Sources :
- Panorama des cancers 2024 – Institut National du Cancer.
- https://www.e-cancerPrise-en-charge-therapeutique-du-cancer-du-poumon-non-a-petites-cellules-synthese-des-recommandations; Prise en charge thérapeutique du cancer du poumon non à petites cellules; 2010; p.4 .fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/
- Communiqué de presse de l’Institut National du cancer le 23 janvier 2025 ; « Dépistage des cancers du poumon : l’Institut national du cancer annonce le projet lauréat du programme pilote ».
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