Partager une photo de la Commanderie un 31 décembre au petit matin. Une autre d’un Olympien qui franchit la barrière dans sa grosse voiture en le saluant. Celle de l’arrivée d’une nouvelle recrue sur le tarmac de l’aéroport de Marignane. C’est signé Titi. A peine publiée sur ses réseaux sociaux, l’image fait le tour de la #TeamOm en quelques minutes. Likée et republiée des milliers de fois.
Le boss des supporters compte plus de 100 700 abonnés sur X et plus de 100 000 entre Instagram, TikTok et Facebook. Des chiffres qui ne lui font pas tourner la tête.
Au Vélodrome avec son grand-père et Johan Cruyff
« Je suis un supporter comme les autres et je partage ma passion avec les autres fans de l’OM qui sont loin », explique Titi. Tout simplement. Sa notoriété est indéniable. Il est désormais connu et reconnu. On lui demande régulièrement des selfies devant la Commanderie, le Vélodrome ou à L’Oasis, son QG du boulevard Michelet, situé en face du stade. Une notoriété qui ne le perturbe pas. Conscient qu’elle peut s’arrêter du jour au lendemain. Et tous ceux qui le connaissent peuvent en témoigner.
Ce qui fait tourner la tête de Titi, c’est l’Olympique de Marseille depuis 50 ans. Le 20 octobre 1971, son grand-père l’emmène au stade Vélodrome pour assister au match OM – Ajax, un huitième de finale aller de la Coupe d’Europe des clubs champions. L’OM perd 1 but à 2 devant 50 000 spectateurs. Gilbert Gress ouvre le score pour l’OM. Les Hollandais reviennent avant la mi-temps. Et un virevoltant Johan Cruyff crucifie l’OM à la 59e minute.
L’OM, sa bouffée d’oxygène
Sa passion est née. Elle ne le quittera jamais et c’est elle qui le conduit à s’installer à Marseille « pour la vivre au plus près et à 100 % » afin de lui éviter de longs déplacements.
Titi grandit en Champagne, travaille en région parisienne et s’engage à plus de 30 ans dans la Légion étrangère après son divorce.
Il refait sa vie professionnelle et personnelle en Provence avec son épouse. Cathy. Titi n’aime pas trop parler de lui. Par pudeur. Il évoque plus volontiers les pathologies de son épouse : spondylarthrite ankylosante, maladies de Crohn et d’Hashimoto. Difficile à vivre pour tous les deux. Titi est d’un soutien sans faille pour Cathy, qui va mieux grâce à un nouveau traitement. Mais il lui faut une bouffée d’oxygène. Elle tient en deux lettres : OM. Et lui redonne instantanément le sourire.
Son OM, il le vit toute la semaine au gré des entraînements au centre Robert Louis-Dreyfus, Marignane en période de mercato et le stade Vélodrome évidemment. Titi prend place dans le virage sud chez les Ultras, où il est abonné après un passage chez les Fanatics.
Un défi pour aider les enfants
Titi, c’est la bonté et l’altruisme. Il aime donner le sourire aux autres. Et il le fait en dehors du stade ou de la Commanderie avec son association « Les lueurs de l’espoir ». Il organise des collectes de cadeaux pour aider les enfants hospitalisés ou défavorisés. Titi vient de se lancer un défi : participer au Marathon des sables en octobre 2024 pour emmener en voyage, en Martinique ou au Maroc, une douzaine d’enfants du foyer Bois Fleuri de Marseille et leurs éducateurs. Plusieurs sponsors le suivent dans cette aventure, dont Puma l’équipementier de l’OM. « Il nous faut un budget d’environ 60 000 €. Si nous avons plus, nous trouverons comment faire plaisir. La Région, la Ville de Marseille, OM Fondation devraient nous aider », poursuit le généreux supporter, qui sue sang et eau, guidé dans sa préparation physique par coach Moussa.
Le premier match de la saison ensemble
Le premier match de la saison 2023-2024, j’ai eu la chance de le vivre avec Titi dans un bar de Marseille. C’était Panathinaïkos – OM, 3e tour qualificatif pour la Ligue des Champions. L’OM a perdu 1 à O avant de se faire éliminer au match retour aux tirs aux buts. Mais, c’était un bonheur de partager ses 90 minutes avec Titi, des amis, la famille. La joie de la reprise après deux mois de sevrage olympien. Ses analyses, joueur par joueur sont justes. Mais ce qui compte pour le boss des supporters, c’est le collectif et le club qu’il chérit plus que tout. Quand l’OM gagne, c’est encore meilleur, mais ce qui compte c’est le collectif. Le club, sa respiration quoi qu’il arrive.
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