Gestion des déchets : la Métropôle récompense les gestes citoyens

On sait qu’à Marseille la gestion des déchets ne se résume pas à un bouton « signaler ». Cela dit, l’outil « Adoptez le réflexe » de la Métropôle Aix-Marseille a le mérite d’impliquer tous les citoyens : vous signalez une incivilité, vous prenez rendez-vous pour un enlèvement d’encombrants, vous commandez un composteur, vous consultez les infos de collecte… et, désormais, vous pouvez être récompensé. C’est lisible, immédiat, et ça parle aux habitants. L’essentiel, ensuite, c’est ce qui se passe derrière l’appli : les équipes, les filières, les équipements et la pédagogie, sans lesquels rien ne tient bien longtemps.

Ce que propose l’appli, très concrètement

Sur Android et iOS, l’application sert de guichet unique : signalements (propreté, tri, voirie), prise de rendez-vous pour les encombrants, commande d’équipements (bacs, composteurs), guides de tri, localisation des déchèteries et des points utiles. Le 0 800 94 94 08 (appel gratuit) reste la porte d’entrée pour confirmer un rendez-vous, poser une question pratique ou être orienté vers la bonne solution de proximité. L’idée est simple : accélérer la prise en charge tout en valorisant le citoyen qui joue le jeu.

Réemploi : réparer, donner, racheter

On l’oublie trop souvent : le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. La Métropole a multiplié les espaces de réemploi en déchèteries et via une déchets’tri mobile, avec des partenaires locaux qui récupèrent, réparent, contrôlent et remettent en vente. Côté habitants, on trouve aussi des bornes textiles et l’accès aux bonus réparation (électroménager, textile/chaussures) via des réparateurs labellisés. Au passage, ce n’est pas qu’un geste « vert » : c’est de l’économie locale et de l’insertion. Une trajectoire est posée d’ici 2030 (ressourceries supplémentaires, réseau solidaire, temps forts de sensibilisation)

👉 En pratique : liste des ressourceries, dates de tournées et consignes textiles directement sur le portail déchets

Biodéchets : bornes, bio-seau gratuit et compostage à la carte

Un tiers de nos poubelles, ce sont des déchets alimentaires. Sur le territoire, la Métropole déploie des bornes de collecte : chaque foyer en zone couverte peut obtenir un bio-seau gratuit et déposer en vrac ou en sac kraft. Les biodéchets sont compostés et reviennent au sol comme fertilisant. Hors zone de borne ? On passe au composteur individuel (participation 10 €), au compostage collectif en résidence, ou au lombricompostage en appartement. Les guides détaillent l’équilibre “humides / secs”, l’aération, la température, et expliquent comment récolter le lombricompost et le “thé de vers”

👉 En pratique : Mais où sont elles ?! Rendez-vous sur l’application pour trouver ces points de tri.

Déchets verts : broyage gratuit, paillage et moins d’allers-retours

Plutôt que d’encombrer les bennes (ou, pire, de brûler), la Métropole organise des opérations gratuites de broyage : on vient avec ses branchages (≤ 15 cm), on repart avec du broyat pour pailler son jardin. Résultats : volume divisé, sols plus sains, moins d’arrosage et moins d’engrais. Les docs précisent aussi quels végétaux ne se broient pas (palmier, bananier, yucca, etc.) et donnent les bons réflexes (essences adaptées, mulching, compostage)

👉 Bon plan : dates/lieux des opérations et conseils jardin regroupés sur le portail déchets

Valoriser l’initiative et agir

Dire que l’appli change tout serait exagéré ; dire qu’elle ne sert à rien serait faux. Elle facilite, elle récompense, elle crée un réflexe — et dans une ville vaste, contrastée, touristique, c’est déjà beaucoup. Mais la propreté tient au tempo des interventions, à la continuité des filières, au travail patient dans les immeubles et dans la rue. C’est là que l’outil numérique doit rester un levier au service du terrain : une alerte mieux qualifiée, un rendez-vous plus fluide, une consigne plus claire, un geste citoyen qui compte et qui se voit.

Sur ce point, récompenser les écogestes a un vrai potentiel : ça fidélise, ça réduit la distance entre l’habitant et le service public, ça valorise les bons comportements et ça met en lumière les filières (réemploi, compostage, broyage) qui font la différence dans la durée. La clé, désormais, c’est de mesurer : dépôts sauvages en baisse ? volumes de tri et de réemploi en hausse ? satisfaction riverains ? À Marseille, on aime les preuves par le réel.

A suivre…