Le petit épeautre de Haute-Provence, une culture millénaire en plein essor

Située aux confins de quatre départements, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Drôme et Vaucluse, la Haute-Provence est une zone de production historique de petit épeautre. Première céréale domestiquée par l’homme en Mésopotamie il y a environ 10 000 ans, elle séduit aujourd’hui de nombreux agriculteurs de la région grâce à ses débouchés variés, sa bonne valorisation économique et ses qualités agronomiques.

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Spécialité ancestrale de la Provence, le petit épeautre est une céréale très rustique, peu sensible aux maladies et très couvrante, ce qui aide à limiter le développement des adventices au sol. Bénéficiant d’une indication géographique protégée européenne (IGP) depuis 2009, le petit épeautre de HauteProvence est aujourd’hui cultivé dans une bonne partie de la région. « Cette année, le syndicat du petit épeautre de Haute-Provence compte près de 90 producteurs, dont une majorité  dans la Drôme et les Hautes-Alpes, ainsi que six transformateurs », énumère Sandie Ricard, animatrice du SPEHP.

Tous les producteurs doivent respecter un cahier des charges strict qui garantit l’origine, la qualité et un mode de production respectueux de l’environnement. Les semences utilisées sont issues d’une variété population, c’est-à-dire un ensemble d’individus génétiquement différents et en constante évolution. Ces semences présentent donc une capacité d’adaptation à leur environnement, à la différence des variétés lignées pures ou hybrides, issues de la sélection variétale.

Un cahier des charges précis pour le petit épeautre

Le cahier des charges de l’IGP impose de cultiver le petit épeautre en première paille dans la rotation. Les prairies temporaires de luzerne ou de sainfoin et les cultures de légumineuses annuelles comme la lentille, le pois chiche, le vesce… etc, sont les précédents les plus adaptés. Ils permettent de faire rentrer de l’azote dans le système, grâce à la fixation symbiotique.

Les dates de semis et de récolte varient en fonction de l’altitude, généralement entre fin août et mi-octobre pour le semis et entre fin juillet et fin août pour la moisson. Le rendement moyen se situe entre 18 et 20 q/ha, ce qui représente un rendement net après décorticage de 11 à 13 q/ha. Le décorticage consiste à enlever l’enveloppe autour des grains, formée des glumes et des glumelles.

De nombreux débouchés

« La richesse de la filière, ce sont ses nombreux débouchés », affirme Jean Champion, conseiller spécialisé grandes cultures bio à la Chambre d’agriculture de la Drôme. Vendu brut, décortiqué, mondé, en farine, en pâtes ou encore en boulgour, le petit épeautre connaît un engouement qui permet de bien valoriser ce produit d’exception. Une croissance en partie liée à sa faible teneur en gluten (jusqu’à 2 fois mois que les blés standard) et au fait que les intolérants semblent souvent mieux digérer son gluten que celui du blé.

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L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

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