Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, s’est rendu en montagne au col Bas. Il a été accueilli sur l’exploitation de Marc Savornin à Seyne-les-Alpes, un dîner avait été organisé dans la bergerie où il a pu voir de ses propres yeux les dégâts engendrés par le loup avec des brebis blessées mais également ceux causés par les chiens de protection qui, parfois, mangent les oreilles des agneaux.
Lors du dîner les convives ont pu revenir de manière plus approfondie sur les sujets abordés lors de la table-ronde : la lenteur des indemnisations après les attaques, les délais interminables de remboursement des mesures de protection qui les laissent exsangues, la nécessité de doter les chiens de protection d’un statut officiel pour éviter aux éleveurs de se faire traiter comme des criminelles en cas de morsures, etc.
Un chamois mais pas de loup
Le dîner terminé vers 22 h le ministre a pris la direction du col Bas dans la neige pour rencontrer le berger et discuter avec Patric Borel, président des Lieutenants de louvèterie des Alpes-de-Haute-Provence. Celui-ci lui a fait essayer les anciennes monuclaires dont ils étaient dotés avant les jumelles offertes par le Département qui sont beaucoup plus confortables. Il a également pu voir les carabines que la préfecture a fourni aux lieutenants de louvèterie.
Malheureusement Marc Fesneau n’aura ni vu ni entendu de loup malgré la présence avérée d’une meute à proximité immédiate. Il aura juste aperçu un chamois avant de redescendre dormir à la préfecture de Digne-les-Bains…
Marc Fesneau à l’écoute et curieux
À l’issue de cette visite Marc Savornin, coprésident de la Fédération départementale ovine (FDO 04) reconnait que le ministre a été « à l’écoute et curieux, posant beaucoup de questions ». « Maintenant nous verrons s’il arrive vraiment à nous aider. Il nous a semblé très ouvert même s’il n’a pas promis grand-chose et qu’il a dit qu’il ferait tout pour nous aider, confie l’éleveur. Sur la Convention de Berne il a révélé que ce serait très compliqué car il fallait recueillir la majorité des voix et qu’on en était encore loin. Il a dit qu’il essayerait de travailler sur la directive habitat et le statut du chien de protection. Il a eu un discours franc. Nous lui avons demandé de simplifier les démarches de déclaration des attaques pour que tous les membres d’un groupement pastoral puissent signer le constat et pas seulement le propriétaire des victimes. Nous avons également demandé que la Brigade loup reste chez nous et que l’on ne fasse pas de nos territoires la zone refuge du loup. »
Promesse ministérielle tenue donc, mais aucune annonce, juste un espoir pour la profession d’être entendue et de voir les choses changer dans les mois à venir. Une affaire à suivre donc…
Alexandra Gelber
cet article vous a plu ?
Donnez nous votre avis
Average rating / 5. Vote count:
No votes so far! Be the first to rate this post.