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Un podcast réalisé avec le soutien institutionnel d’AstraZeneca et MSD
Novembre est devenu le mois consacré à la sensibilisation aux cancers masculins. Ils sont souvent méconnus et il reste malheureusement tabou pour un homme de parler de sa prostate ou de ses testicules. Mais ces organes peuvent être malades comme tous les autres, et leurs cancers peuvent être mortels.
Pour briser le silence et la gêne, et inciter les hommes à s’informer, la docteure Géraldine Pignot, chirurgienne et urologue à l’Institut Paoli-Calmettes, fait le point avec des réponses simples. Elle participera à la conférence publique et gratuite organisée par notre média MProvence ce jeudi 6 novembre 2025 à 18h à Marseille (amphi Gastaut à Aix-Marseille Université, jardin du Pharo, 58 Bd Charles Livon, 13007 Marseille). Cet entretien a été réalisé par Noé Tasse et Liana Zediri, étudiants en master 2 Communication d’intérêt général, dans le cadre d’un projet professionnel tuteuré coordonné par Philippe Schmit.
Quels sont les cancers qui touchent typiquement les hommes ?
Dr Géraldine Pignot : Les deux cancers qui touchent typiquement les hommes sont le cancer de la prostate et le cancer des testicules, qui concernent uniquement les hommes, mais à des âges différents : ce sont vraiment deux cancers très distincts. Le cancer de la prostate survient plutôt après 50 ans, tandis que le cancer du testicule est un cancer de l’homme jeune, touchant principalement les 20 à 35 ans.
Osez l’autopalpation !
Pourquoi ces cancers sont-ils encore peu médiatisés ?
Il reste encore aujourd’hui un tabou autour de la santé masculine, notamment parce qu’elle concerne des organes liés à l’intimité, comme la prostate ou les testicules. L’examen clinique réalisé par le médecin n’est pas toujours agréable, puisqu’il implique une palpation des organes génitaux ou de la prostate afin de détecter une induration ou une anomalie.
Il s’agit donc d’un sujet sensible, d’où l’importance de la sensibilisation. Expliquer aux hommes l’intérêt du dépistage et du diagnostic précoce de ces pathologies est essentiel — notamment pour le cancer du testicule, qui peut être repéré par une autopalpation grâce à des gestes simples de surveillance.

Des cancers curables lorsqu’ils sont découverts à temps
Ces cancers sont-ils graves ?
Oui et non. Le cancer de la prostate peut présenter des formes indolentes, très faiblement agressives, pour lesquelles on privilégie parfois une simple surveillance plutôt qu’un traitement, en raison des effets secondaires possibles. À l’inverse, certaines formes sont beaucoup plus agressives : il est donc essentiel de les diagnostiquer précocement pour les traiter efficacement.
Le cancer du testicule, lui, est de bon pronostic : dans environ 90 % des cas, les patients guérissent. Mais les traitements peuvent être lourds, allant au-delà de la chirurgie pour inclure parfois une chimiothérapie. D’où l’importance d’un diagnostic précoce.
Et si j’ai une boule dans le testicule ?
Quels symptômes doivent alerter et pousser à la consultation ?
Pour le cancer du testicule, il faut être attentif à toute induration, tuméfaction ou boule dure dans le testicule — même indolore. La moindre modification de forme ou de texture doit faire consulter rapidement un médecin.
Lire aussi : Les croyances sur le cancer de la prostate ont la vie dure
Le cancer de la prostate est longtemps silencieux
Souvent, il ne donne pas de symptômes avant un stade avancé. Le diagnostic repose sur le toucher rectal ou le dosage du PSA (Prostate Specific Antigen), un marqueur sécrété par la prostate. Ce test est recommandé à partir de 50 ans.
Le délai avant la consultation est bien trop long…
Pourquoi les hommes attendent-ils trop longtemps avant de consulter ?
Les stratégies de prévention restent limitées en France. Beaucoup consultent uniquement lorsqu’ils ont des symptômes. Pourtant, un suivi régulier permet de détecter des cancers à un stade curable.
Peut-on se faire dépister et si oui, à partir de quel âge ?
À partir de 50 ans, voire 45 ans en cas d’antécédents familiaux. Il ne s’agit pas d’un dépistage de masse, mais d’un diagnostic précoce par dosage du PSA.
Lire aussi : Ce cancer oublié qui menace surtout les fumeurs
Les signes qu’il faut connaître
Quels sont les facteurs de risque à connaître ?
Les antécédents familiaux (père, grand-père ou oncle atteints), certaines mutations génétiques (comme le gène BRCA), ou encore l’origine ethnique (incidence plus élevée chez les populations afro-caribéennes) augmentent le risque. Pour le testicule, un testicule non descendu à la naissance est aussi un facteur de risque.
Le régime méditerranéen réduit le risque de cancer
Peut-on réduire le risque par son mode de vie ?
Oui. Une alimentation équilibrée de type méditerranéenne et une activité physique régulière réduisent le risque de développer un cancer de la prostate ou d’en faire une récidive.

Le vélo ne favorise pas le cancer !
Le vélo ou les vêtements serrés sont-ils à risque ?
Non. Le vélo peut augmenter temporairement le taux de PSA s’il est pratiqué juste avant une prise de sang, mais il ne provoque pas de cancer. On conseille simplement d’éviter le vélo deux jours avant le test. Quant aux pantalons serrés, ils ne sont pas contre-indiqués, sauf en cas de chaleur excessive.
Des traitements très efficaces
Quels traitements sont possibles quand le cancer est détecté tôt ?
Pour le testicule : chirurgie, parfois chimiothérapie. Pour la prostate : chirurgie (prostatectomie totale) ou radiothérapie, avec des taux de guérison élevés. Si la maladie est disséminée, une hormonothérapie permet de la contrôler durablement.
Brisons les tabous !
Quels soutiens sont disponibles pour les patients ?
Un accompagnement psychologique est souvent proposé à l’Institut Paoli-Calmettes, notamment pour les effets secondaires liés à la sexualité. Des oncosexologues peuvent aider à retrouver une vie sexuelle normale après traitement.
Comment en parler avec son ou sa partenaire ?
Les compagnes jouent un rôle essentiel : ce sont souvent elles qui incitent les hommes à faire les examens nécessaires. La prévention est une affaire de couple !
Quel message souhaitez-vous faire passer aux hommes ?
Comme le rappelle l’Association Française d’Urologie : « Brisons les tabous ! » Il faut parler librement de sexualité et de santé avec son médecin. Ce sont des professionnels formés pour écouter et aider.



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