Guillaume Bottazzi, plasticien de la lévitation au bonheur

Guillaume Bottazzi, né à Lyon, est tombé rapidement amoureux de la Provence. Aujourd'hui reconnu dans le monde entier pour la réalisation de ses fresques murales géantes, il est depuis juillet à l'honneur à Marseille, avec des nouvelles œuvres inaugurées. Ces dernières feront partie d'un parcours à l'art moderne proposé dans le programme officiel des Journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre 2022.

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En 2019, après avoir étudié 900 publications de différentes revues spécialisées, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissait pour la première fois à l’art un pouvoir bénéfique pour la santé mentale et physique. Dans son rapport, l’Organisation expliquait notamment que l’art « permettait de gérer des problèmes de santé pénibles ou complexes comme le diabète, l’obésité… »

Guillaume Bottazzi, un pionnier de la « neuro-esthétique »

Une reconnaissance attendue avec impatience par Guillaume Bottazzi, pionnier dans l’univers de la « neuro-esthétique ». L’artiste s’est fait connaître pour la réalisation de fresques réalisées sur les murs de grandes villes. Ainsi, le plasticien, qui redessine le milieu urbain depuis 1990, a déjà réalisé plus de 100 œuvres dans l’espace public ! Autant dire qu’il est convaincu de ce pouvoir relatif à l’art.

L’OMS est donc venue confirmer ce qu’il pressentait depuis des années : « bien avant ce rapport, des expériences scientifiques avaient été effectuées au contact de mes œuvres. Plusieurs personnes avaient été testées en les contemplant. Une première conclusion avait été tirée : elles favorisaient le bien-être du public, avec des neurones sollicités qui s’activaient clairement. J’ai été rassuré, car pour moi l’art a toujours participé à notre bonne santé mentale. Il permet de se sentir moins seul, car on le contemple souvent comme une personne que l’on aime ! »

L’artiste en action sur le chantier de l’une de ses nombreuses fresques géantes réalisées depuis 1990 en France et dans le monde. Crédit : Guillaume Bottazzi

Fier d’avoir réalisé la plus grande peinture exposée au Japon

De Lyon à Nice, dans un premier temps, puis Marseille, La Ciotat, Paris – où il compte dans le quartier de La Défense six grands tableaux qui auraient été vus par près d’un milliard de personnes – Bruxelles, New York, Tokyo… L’artiste, qui aime peindre en altitude et si possible devant le public pour expliquer l’inspiration de ses œuvres, s’est bâti une solide réputation.

Attiré par le Sud de la France, où il se déplace régulièrement dans ses ateliers, Guillaume Bottazzi est réputé sur le plan international grâce à ses œuvres « monumentales », de 12 à 20 mètres de haut – comme à Martigues ou Nice. « Elles me servent à valoriser un territoire, à réaliser des choses qui durent avec et dans le temps, en utilisant pour cela des matériaux pérennes et toujours en harmonie avec le site choisi. »

Un premier livre pédagogique qui explique les mouvements de l’art moderne aux enfants de 7 à 13 ans

Pendant le confinement, Guillaume s’est tourné vers les enfants, un public qu’il estime « en grande souffrance, d’autant plus après avec la crise sanitaire (…) A chaque fois que j’interviens auprès d’eux, en collaboration avec l’Education nationale, j’essaye de leur apporter, au travers de l’art, de la joie et du rêve. Pour compléter mon travail, j’ai décidé d’écrire un livre pédagogique , le tout premier expliquant les mouvements de l’art moderne aux 7-13 ans. Il est selon moi très important de se pencher sur l’enfance et commencer très tôt à se familiariser avec l’art. »

Le livre pédagogique à l’adresse des enfants pensé et écrit par l’artiste durant la crise sanitaire. Crédit : G.B

Marseille, toile urbaine de Guillaume Bottazzi

En plus de cette actualité, l’artiste était en juillet, à Marseille, pour inaugurer cinq nouvelles œuvres, dont deux réalisées en verre et mesurant chacune trois mètres de haut. Les trois autres sont des tableaux exposés, boulevard de la Corderie et sur l’avenue du Prado. Ils feront partie d’un parcours labellisé dans le cadre des Journées européennes du patrimoine des 17 et 18 septembre.

« La taille a toujours été essentiel dans mon travail. Toutes mes peintures ont des courbes qui font le plus grand bien à notre cerveau », insiste l’artiste qui aime choisir ses couleurs en fonction des lieux, s’estimant chanceux d’avoir « carte blanche ».

La peinture de Guillaume Bottazzi qui s’étend sur une superficie de plus de 900 m², au Japon, sur la façade du musée international d’art Miyanomori, à Sapporo – Crédit / Hokkaido, Japon ©

Un départ dans l’art compliqué…

Guillaume Bottazzi (51 ans) s’était lancé dans l’aventure artistique à l’âge de 17 ans, « le plus important a toujours été les rencontres et le fait de montrer et d’expliquer en même temps aux gens ce qu’on est en train de réaliser. Cela procure toujours une meilleure compréhension de l’œuvre ». Aujourd’hui, un public le suit davantage que les autres : « les 20-30 ans ! Cela me fait plaisir au regard de mon parcours. J’étais parti au départ à Florence, en Italie, pour étudier la peinture, je n’avais alors pas d’argent et devais dormir dans la rue. J’ai pu ensuite rejoindre New-York pour progresser. Attention, je ne cherche pas à m’apitoyer, mais davantage témoigner qu’il est possible d’avoir des rêves et de les réaliser. »

Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine :

A l’occasion d’une inauguration en présence d’enfants, une autre fresque géante réalisée par l’artiste sur la la façade d’un immeuble. Crédit : G.B

Vingt-huit œuvres de l’artiste ont été retenues par le ministère de la Culture pour participer aux Journées européennes du patrimoine. Six se trouvent à Marseille, une à Martigues et deux à Mandelieu-la-Napoule.

Marseille 6ème – Deux œuvres de trois mètres de haut rose renoncule à deux pas de Notre-Dame-de-la-Garde

Ouverture au public : du 16 au 18 septembre, visible depuis l’extérieur
Accès : 40 rue du Docteur François Morucci et 2 rue Fénelon, Marseille 6ème
Événement sur l’agenda du ministère de la Culture :

Marseille 7ème – Trois tableaux aériens à voir dans le quartier de la Corderie

Ouverture au public : les 16 et 17 septembre, de 8h à 14h et depuis l’extérieur en dehors de ces horaires
Accès : Bâtiments A, B et C, boulevard de la Corderie, 13007 Marseille

Marseille 8ème – Fresque au Prado

Ouverture au public : les 16 et 17 septembre, de 8h à 14h
Accès : 50 boulevard Edouard Herriot, 13008 Marseille

Martigues – Fresque poétique dans le quartier historique

Ouverture au public : du 16 au 18 septembre

Mandelieu-la-Napoule – Deux œuvres corail

Ouverture au public : les 16 et 17 septembre de 8h à 14h et depuis les grandes baies vitrées en dehors de ces horaires
Accès : Absolu Mandelieu, 578 avenue de Cannes, 06210 Mandelieu-la-NapouleÉvénement sur l’agenda du ministère de la Culture :https://openagenda.com/jep-2022-provence-alpes-cote-dazur/events/deux-oeuvres-evanescentes-et-corail-de-guillaume-bottazzi-a-decouvrir-a-mandelieu-la-napoule 

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