L’apprentissage, une filière en plein renouveau

Électricien, céramiste, boulanger, ingénieur… Les formations à ces métiers sont aujourd'hui accessibles par la voie de l’apprentissage. Une filière en plein développement qui se résume en une phrase : « on apprend en travaillant et on travaille en apprenant ». La formule semble enfin fonctionner, puisque le nombre de contrats signés devrait passer la barre du million en 2022.

société

Du CAP au BTS en passant par le bac professionnel ou le brevet technique, le Centre de formation de la bourse du travail (CFBT), à Marseille, forme à 30 diplômes reconnus sur le marché de l’emploi, dans près de 15 filières professionnelles. Le centre accueille chaque année 600 apprentis et propose de nombreuses formations exclusives, à l’image du BTS « optique-lunetterie » ou du BTS « prothèses dentaires » en apprentissage, voire du certificat professionnel « toilettage canin ».

Stéphane Maria, le directeur du CFBT, accueille des jeunes âgés entre 16 et 29 ans. Avec son siège social implanté à Marseille depuis 1892 et son CFA rue des Convalescents près de la gare Saint-Charles, ouvert en 1922 – qui fête donc ses 100 ans cette année -, le CFBT a déjà formé des dizaines de milliers de Provençaux. Plus encore ces dernières années, avec trois nouveaux sites de formation à Marseille (1), Aubagne et La Ciotat.

Des structures qui proposent des formations continues aux salariés, aux jeunes, aux adultes en reconversion… avec des débouchés chez les artisans, dans les TPE-PME, les industries, les collectivités… « L’idée est de faire se rencontrer cette diversité dans le fonctionnement », indique Stéphane Maria, soulignant que « la pandémie a amené beaucoup de gens de la région à ne plus vouloir continuer dans la frénésie professionnelle. » Résultat: « de plus en plus de personnes nous sollicitent, prêtes à autofinancer leur formation sur des filières variées telles que la céramique, l’ébénisterie, les métiers d’art ou ceux tournés vers la prothèse dentaire ou le toilettage canin. »

Sur le plan national, on rappellera que les mesures exceptionnelles prises par le gouvernement pour booster l’apprentissage prendront fin le 30 juin prochain. Décidées dans le cadre du plan de relance pour soutenir l’offre d’apprentissage, les aides accordées pour le recrutement d’un apprenti mineur (5000 €) ou majeur (8000 €) ne seront plus disponibles à compter de cette date.

On rappellera également que depuis 2019, la formation en apprentissage peut être assurée par tout organisme de formation et par des CFA d’entreprise. L’activité de formation en apprentissage s’est ainsi libéralisée avec la fin de la tutelle administrative et financière des régions.

Les conditions pour signer un contrat d’apprentissage ont ainsi été assouplies, avec un rehaussement de la limite d’âge de l’apprenti de 25 à 29 ans, une embauche possible tout au long de l’année, des abaissements de la durée minimale du contrat d’un an à 6 mois et de la durée d’enseignement minimum de 400 à 150 heures – soit 25 % de la durée totale du contrat ou de la période d’apprentissage. Les conditions de travail des apprentis ont été également améliorées, avec la possibilité de déroger aux durées maximales de travail hebdomadaires et quotidiennes des apprentis mineurs, fixées jusqu’à présent à 35 et 8 heures maximum.

De même, le recours obligatoire au conseil de Prud’hommes pour rompre le contrat d’apprentissage au-delà de la période d’essai de 45 jours a été supprimé. Enfin un nouveau mode de financement des contrats a été acté. Il est assuré par les opérateurs de compétences, selon « un niveau de prise en charge préalablement déterminé par la branche, ou à défaut par accord collectif interprofessionnel. Il a été mis fin à la logique de subventionnement par les collectivités régionales, et ce pour « garantir un financement identique sur tout le territoire ».

Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère du Travail, le nombre de contrats d’apprentissage signés est passé de 525 600 à 730 000 entre 2020 et 2021. Pour 2022, la barre des 800 000 apprentis serait déjà dépassée et le cap du million devrait être atteint en fin d’année. « La libéralisation et les aides accordées aux entreprises dans le cadre du plan France Relance ont multiplié les possibilités de devenir apprentis, que ce soit pour les différentes branches d’activités et pour les formations supérieures », poursuit Stéphane Maria, expliquant que « en l’espace de trois ans, nous sommes passés de 980 CFA dans le pays à plus de 2500. Dans notre région et sur la même période, les CFA ont progressé de 80 à un peu plus de 300. Le nôtre fait partie des CFA historiques. Nous avons toujours un temps d’avance sur les autres. La libéralisation a permis à tout le monde de pouvoir ouvrir une offre de formation. Mais pour être efficace, il faut savoir accompagner à la fois les candidats et les entreprises. Et, sur ce plan là, il faut du savoir-faire et de l’expérience. » Cela tombe bien : c’est précisément ce que viennent chercher les apprentis, du savoir-faire et de l’expérience.

  • (1) : Il est implanté au 26, rue Duverger, dans le IIe arrondissement de Marseille.

Photo de Une :  Stéphane Maria, directeur du Centre de formation de la bourse du travail à Marseille, devant son établissement rue des Convalescents (à proximité de la gare Saint-Charles). ©BA 

cet article vous a plu ?

Donnez nous votre avis

Average rating / 5. Vote count:

No votes so far! Be the first to rate this post.

Partagez vos commentaires.