Arthur Bauchet, le gamin en or de Grimaud et Serre-Chevalier aux Jeux paralympiques de Pékin

Il avait déjà crevé l’écran il y a quatre ans aux Jeux paralympiques de Pyeongchang (Corée du Sud), alors qu’il n’avait que 17 ans, récoltant quatre médailles d’argent en descente, super-G, slalom et super-combiné. Samedi 5 mars, à Pékin, le champion provençal né à Grimaud dans le Var et licencié à Serre-Chevalier dans les Hautes-Alpes a remporté en descente sa première médaille d’or paralympique et la première de l’équipe de France en Chine. Avant de remporter ce lundi 7 mars matin sa deuxième médaille d'or aux Jeux, s'imposant dans le super combiné. Samedi, après son premier succès, il nous avait consacré quelques minutes.

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Déjà samedi, au bout d’une descente bouclée en 1 minutes 14 secondes et 82 centièmes, Arthur était aux anges. Deux heures après une performance déjà gravée dans l’histoire du sport paralympique français, il répondait à nos questions. « J’avais de très bonnes sensations ce matin avant la course, c’était vraiment fou, j’étais en forme », commence-t-il, « j’ai essayé de me caler sur mes derniers entraînements où j’étais bien et cela faisait trois jours que je m’entrainais sur cette piste olympique. On peut dire que je la connaissais par cœur. Je me suis dit aussi au moment de prendre le départ : allez, il faut envoyer maintenant, ça fait quatre ans que j’attends ça ! C’est fou que je sois arrivé à décrocher l’or et la première médaille de l’équipe de France dès cette première journée… »

Arthur Bauchet, samedi 5 mars matin, au départ de sa descente victorieuse des Jeux paralympiques de Pékin. © G Picout CPSF

« J’aime aller témoigner auprès d’enfants malades pour leur dire de ne pas lâcher »

Dimanche matin, engagé cette fois-ci dans l’épreuve du Super-G, Arthur avait malheureusement commis une faute qui allait le priver du podium, terminant à la 4ème place. Avant de rebondir et se rattraper dès ce lundi, en surclassant ses principaux adversaires dans le super combiné. A 21 ans, le nouveau double champion paralympique, toujours positif et souriant depuis ses débuts dans le sport de haut niveau, peut être fier de lui. Atteint d’une paraparésie spastique, maladie génétique dégénérative affectant les voies nerveuses, Arthur signe à Pékin la plus belle des revanches et délivre une nouvelle fois un message à toutes les personnes souffrant d’un handicap. « Il faut toujours garder le moral, l’envie. J’aime aller témoigner auprès d’enfants malades pour leur dire de ne pas lâcher. Je souhaite à tout le monde de tenter sa chance. Je l’ai fait à travers le sport, où dans la compétition ça peut passer ou casser. Mais le tout est de se lancer quand même ! » Souffrant de crampes et surtout de tremblements fréquents, le sportif provençal a choisi le sport comme remède. Et se donner à fond, tous les jours, dans sa vie comme sur les pistes de Serre-Chevalier.

Arthur Bauchet est devenu ce samedi 5 mars champion paralympique de descente aux Jeux de Pékin. © G Picout CPSF

« Je savais que je pouvais être médaillable en descente », poursuivait-il, samedi, après sa première victoire. « J’ai remporté cette année le globe sur cette discipline, mais si j’avais dû parier sur une première place avant le départ de ces Jeux, cela aurait été davantage sur le slalom et sur les épreuves plus techniques. Concernant la descente, je savais que cela allait être sûrement l’épreuve la plus difficile pour moi… » De quoi rendre encore plus confiants et optimistes ses milliers de fans qui le suivent dans la région et l’équipe de France en Chine.

Le sportif est licencié à Serre-Chevalier. © Arthur Bauchet –Office de tourisme Serre-Chevalier Vallée Briançon.

En course ce dimanche 6 pour le super-G, avant de se frotter au super combiné, au géant et au slalom

Le roi Arthur peut encore prétendre à deux podiums de plus sur ces Jeux : sur le slalom géant (jeudi 10 mars matin), et sur le slalom (samedi 12 mars). « Je suis carrément libéré pour la suite, ça change beaucoup de choses pour les autres épreuves », avouait le champion ce week-end, après avoir déjà décroché deux titres mondiaux cette saison. « J’étais un peu stressé vendredi soir quand j’ai regardé mes collègues de l’équipe de France défiler lors de la cérémonie d’ouverture, confie-t-il. Samedi matin encore, j’avais un peu la boule au ventre, mais tout a disparu au départ de cette première course. Et je me suis dit alors : Arthur, c’est ton moment ! Je vais continuer à tout donner dans les autres épreuves. Maintenant, je n’ai plus rien à perdre. J’espère que je donnerai tous les jours des belles choses à cette belle équipe de France, qui le mérite. »

Le champion en tenue de l’équipe de France. © Arthur Bauchet –Office de tourisme Serre-Chevalier Vallée Briançon.

Un grand bonheur du côté du service du professeur Brigitte Chabrol à l’AP-HM

Dès ce week-end, à Marseille, du côté de l’AP-HM, l’équipe du professeur Brigitte Chabrol, à la tête du pôle de pédiatrie, à la fois centre de référence des maladies héréditaires du métabolisme et des maladies neuromusculaires de l’enfant, a dû éprouver un grand bonheur en apprenant la première victoire olympique d’Arthur. Le sportif avait été pris en charge dans ce service durant toute son adolescence, alors qu’il souffrait de vives douleurs aux jambes. Confrontée à l’inefficacité des premiers traitements, l’équipe du Pr. Cabrol avait redoublé d’efforts pour diagnostiquer le mal. Une découverte qui avait pu relancer Arthur sur les skis. Et offrir aujourd’hui à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Briançon-Serre-Chevalier et toute la France un magnifique champion.

 

 

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