Cancer de la prostate : l’impitoyable tandem du chirurgien et du robot

A l’hôpital Nord de Marseille, les urologues opèrent avec l’aide d’une machine au summum de la technologie. Nous avons suivi une intervention avec l’équipe du Pr Bastide. Au bout de quatre heures, la glande reproductrice qui était malade a été retirée du ventre du patient, qui a pu rentrer chez lui trois jours plus tard. Découvrez notre reportage vidéo.

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La prostatectomie totale robot-assistée curage énergie. La dénomination est aussi complexe que l’innovation est grande. Véritable prouesse technologique et avancée significative dans le traitement du cancer de la prostate, c’est avec admiration que nous avons observé un robot se mouvoir en parfaite harmonie avec la minutie de chirurgiens passionnés. Comme une chorégraphie bien rodée, l’homme et la machine n’ont fait qu’un.

C’est durant quatre heures que nous avons suivi le professeur Cyrille Bastide et son équipe, au service d’urologie de l’hôpital Nord de Marseille (APHM), l’un des principaux centre de chirurgie de la prostate en France. Et qu’on se le dise tout de suite, notre témoignage rassurera les Messieurs concernés, y compris les plus craintifs.

L’installation du robot : première stupéfaction 

L’équipe médicale prépare le patient âgé de soixante-et-un ans, et très vite le robot entre en scène. Doté de longs bras articulés, il permet aux chirurgiens de procéder aux premières manipulations.

En premier lieu, le docteur Lannes, chirurgien assistant du professeur Bastide, installe les trocarts (des sortes de tubes) par des petits trous percés dans l’abdomen. L’un d’entre eux accueillera la caméra. Celle-ci sera placée dans le corps du patient afin de guider l’opération de l’intérieur.

Le robot est ensuite arrimé aux différents trocarts, et le chirurgien s’installe aux commandes de la machine, à quelques mètres de la table d’opération. Il n’est pas en contact direct avec le patient. Le visage enveloppé par un vaste écran haute définition, tel un casque de réalité virtuelle, le docteur Lannes se familiarise avec l’image de la zone à traiter. On se croirait dans le Metaverse. Les autres membres de l’équipe soignante ont les yeux rivés sur l’écran central. Un des médecins reste au contact du patient, dans l’hypothèse où surviendrait un saignement important. Le chirurgien prend en mains les manettes. Les bras du robots suivent ses premiers mouvements de poignet. L’installation est terminée, l’intervention commence…

Une expérience en cinq étapes

Le praticien, à l’aide du robot, s’attaque à la première étape de l’opération : le prélèvement des ganglions. En effet, la zone à traiter est entourée de cellules graisseuses, et l’objectif est de dégager celle-ci. L’étape a duré environ une heure et demie, le temps de prélever l’intégralité du paquet ganglionnaire.

Sachez que plus vous êtes mince, moins cette phase durera longtemps. En l’occurrence le patient était svelte, et nous avons pu passer rapidement à la seconde étape.

D’ailleurs, celle-ci consiste à individualiser la prostate. Elle est alors détachée des tissus qui l’entourent. Une fois malléable, la glande reproductrice qui a la taille d’une mandarine, est ensuite retirée de son emplacement initial. Mais attention ! Elle n’est pas pour autant extraite du corps, mais placée dans un sac stérilisé introduit dans le ventre du patient.

Sachant qu’il reste des zones à traiter, il ne faudrait que les cellules cancéreuses colonisant la prostate se propagent dans le reste du corps. Toutes les précautions sanitaires sont donc prises et rien n’est laissé au hasard. Heureusement nous direz-vous, mais ce fut assez impressionnant pour le souligner.

Durant les deux heures suivantes, nous avons assisté à la procédure de conservation des nerfs, et du muscle responsable de la continence urinaire.

Enfin, à la dernière et cinquième étape, la vessie est cousue avec le canal de l’urètre afin que le patient ne garde pas de séquelles de l’opération, surtout au niveau de la continence urinaire.

Le patient restera hospitalisé deux à trois jours avant de rentrer chez lui. Le professeur Bastide souligne que l’avantage principal du robot est de permettre une intervention chirurgicale moins invasive, par rapport à la chirurgie ouverte.

Nathan Pulvar Iphaine, Emilie Cuer, Laure Martinez, Etudiants en Master 2 Information et Communication des Organisations de Santé et Bien-être à l’EJCAM de Marseille.

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