Le Palais des Festivals de Cannes accueille CanneSeries, le grand rendez-vous des séries, du 8 au 13 octobre. Au programme de cette saison 4, les aficionados pourront assister à deux compétitions en parallèle : le longform et le shortform. Jean-Michel Albert, responsable de la sélection shortform, déroule le synopsis de l’événement et décrypte un marché… En pleine explosion. Action !
Jean-Michel, pour le béotien, pouvez-vous expliquer ce qu’est CanneSeries ?
Le CanneSeries est tout simplement un festival international de séries. C’est le Festival de Cannes… des séries ! Pendant près d’une semaine, une dizaine d’œuvres « longform » est en compétition officielle, avec généralement huit à neuf pays qui sont représentés. Nous parlons là d’une exclusivité mondiale. C’est le même principe que le festival du film avec une montée des marches quotidienne.
Une attention toute particulière pour le shortform
En parallèle, se tient la compétition des séries shortform.
C’est un événement qui rassemble des formats de moins de 26 minutes. Nous parlons là de produits avec des financements conséquents et généralement, vous pouvez les visionner sur les chaines de télévision ou sur les plateformes. Nous portons une attention toute particulière à ce festival « shortform » et nous souhaitons vraiment le mettre en avant, ce qui n’est pas forcément le cas dans les autres événements nationaux. Nous estimons que c’est une réelle compétition, avec un vrai jury.
CanneSeries a été décalé dans le calendrier. Pourquoi ce changement de dates ?
Généralement, ce festival se tient au mois d’avril, avec une relation forte avec le MIPTV. Pour des raisons de pandémie, nous avons décidé de déplacer cette édition pour la coupler avec le MIPCom.
Cet événement est-il devenu une référence internationale ?
Dire que nous sommes un rendez-vous incontournable serait très présomptueux, mais il est évident que nous bénéficions de la marque Cannes. Cette ville fait rêver et c’est un formidable plus. Je pense qu’il est encore un peu tôt pour dire que nous sommes ancrés dans le calendrier.
Les séries ont pris le pas sur le cinéma
Le marché des festivals consacrés à la série est-il concurrentiel ?
Face à nous, il y a le Séries Mania de Lille, qui peut être considéré comme une référence. Mais, petit à petit, nous prenons une place importante et les autres s’intéressent de plus en plus à ce que nous sommes en capacité de produire. Parfois, ils en arrivent à caler leur événement en fonction de notre calendrier (rires).
La crise sanitaire que nous venons de traverser a-t-elle influé sur le marché ?
Cette période de pandémie a été un énorme accélérateur pour le business. D’ailleurs, l’un des grands gagnants est l’incontournable Netflix. Aujourd’hui, il semble clair que la série a pris le pas sur le cinéma. Avant cela, nous commencions à assister à un retournement du marché. Aujourd’hui il est bel et bien d’actualité.
La série française est-elle reconnue à travers le monde et appréciée ?
La série française a une très bonne côte à l’export. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le succès d’Arsène Lupin sur Netflix, qui est l’une des plus vues à l’international. Certaines nouvelles séries sont en commande, notamment par Disney. On ne peut pas nier qu’il y a une signature à la française, mais cela reste du « classique », du policier, de la comédie.
Le Sud encore modeste dans le panorama des séries
Notre région est-elle une terre propice à la création de série ? Une source d’inspiration ?
Le Sud reste un terreau assez modeste, à l’exception de certaines séries comme « Plus Belle la Vie » ou « Demain nous appartient ». Malgré cela, on ne pas dire que se sont des références. Pour preuve, la seule œuvre internationale réellement connue reste « Marseille » qui a été diffusée sur Netflix. Il ne faut pas confondre avec le cinéma, qui est beaucoup plus implanté et qui devient une réelle industrie.
Ce CannesSeries sera-t-il un grand cru ? Peut-on s’attendre à de belles surprises ?
Ce sera une très belle édition ! Certes, nous avons eu beaucoup de galères avec cette terrible crise sanitaire qui a engendré un grand nombre de défections au dernier moment. Malgré tout, nous allons présenter de belles choses comme « Le tour du Monde en 80 jours ». Et je ne parle pas de la série « Sissi », qui est déjà une référence mondiale ou « Gomorra », la saison finale.
Peut-on en savoir un peu plus sur la compétition des séries-courtes ?
Sur la série courte, nous avons un niveau très élevé. On organise aussi une masterclass avec Linda Carter, que tout le monde connait comme la Wonder Woman originelle… Évidemment, les Mystères de l’amour vont débarquer et c’est toujours un plaisir. Orelsan va aussi nous présenter sa série…
Une billetterie prise d’assaut dès l’ouverture
Comment est perçu CanneSeries par le grand public ?
C’est un véritable succès ! Nous avons été dépassés par les événements, la billetterie a été prise d’assaut dès son ouverture.
Avez-vous une idée du business généré par un tel rendez-vous ?
CanneSeries est un Festival, donc nous n’avons rien à vendre. Notre mission est de fédérer et de faire rayonner les professionnels de la série. En parallèle, il y a évidemment le business, mais nous ne le gérons absolument pas. Je ne peux donc pas vous donner des chiffres, mais ce que je peux vous dire c’est qu’un grand nombre de contrats sont signés.
Propos recueillis par Greg Mandel
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