Carrefours de l’entrepreneuriat, quelle visibilité ?

Les carrefours de l’entrepreneuriat sont lancés : deux ministres, un préfet, un haut commissaire, ont annoncé il y a quelques jours le nom des quatre structures lauréates.

Economie

Une procédure très rapide

C’est allé très vite. Quelques semaines avant Noël, l’État lançait deux appels à initiatives pour favoriser « l’émancipation économique » selon l’expression utilisée par le Président de la République, lors de son allocution du Palais du Pharo au début du mois de septembre.

Vous avez dit consortium….?

Doté de plus de trois millions d’euros, ces appels ont été tellement entendus qu’il y a eu pléthore de candidats, Marseille étant une ville où les structures d’accompagnement à la création d’entreprise et à l’insertion se comptent par dizaines. La feuille de route précisant clairement qu’il fallait jouer collectif, ces différents acteurs ont été conduits à s’entendre et se regrouper dans des consortiums, mot bien peu accessible et qui évoque surtout une organisation massive et compliquée….bien loin de l agilité souhaitable.

Une compétition acharnée et surprenante

On peut certes se féliciter qu’au total près de soixante structures différentes contribuent à ce grand effort pour donner des codes, de la formation, des réseaux, et in fine de l’argent à des garçons et des filles porteurs de projets souvent limités, mais c’est déjà très louable, à la création d’une activité unipersonnelle.

Mais il y a une autre lecture de ce foisonnement : un manque de lisibilité total, une compétition surprenante entre acteurs économiques qui devraient jouer collectif.

La rapidité du privé

On observe ainsi que les plus grandes entreprises du territoire regroupées dans le TOP 20 mènent un projet de leur côté en avançant, évidemment, bien plus vite que les institutions. Ainsi, à l’exemple du Crédit Agricole Alpes Provence qui vient d’annoncer, entre autres,,  un partenariat avec Les Déterminés (exemple d’Amel Khemissi), ou du groupe NGE allant à la rencontre des jeunes directement dans les quartiers sensibles d’Arles , des groupes sont déjà à la manœuvre et des sélections ont été faites sans attendre la mise en place de ces carrefours.

A contrario, on peut être surpris que des structures bénéficiant déjà de l’argent public saisissent l’occasion pour capter et orienter de nouvelles mannes financières  au risque de priver des associations ou des acteurs beaucoup moins solides d’une aide financière directe qui leur est indispensable.

Et maintenant, allons-y !

Mais, maintenant que les dés sont jetés, il va falloir avancer. Si on a bien compris le dispositif, ce sont des associations de proximité qui vont jouer les médiateurs et amener dans les carrefours les candidats à la création d’activités économiques, voire d’entreprise. Là, en fonction de la problématique, ils seront reçus par l’une ou l’autre des innombrables structures qui composent les fameux consortiums. Il y a plus simple…

On sait bien qu’en règle générale, les personnes qui cherchent à se mettre à leur compte ont surtout besoin d’un guichet unique , où elles trouvent toutes les réponses à leurs interrogations. Bien sûr, les problématiques sont complexes et personne ne peut se prévaloir de tout savoir mais tout de même,… Cette complexité affichée, cette multiplicité d’intervenants ne sera positive que si, selon l’expression consacrée, il n’y pas de trous dans la raquette.

La première chose est d’assurer la meilleure communication possible sur ce montage très sophistiqué. Il s’agit aussi de prévenir un éventuel découragement chez des jeunes motivés mais pressés et qui n’appréhendent pas forcément bien les systèmes administratifs.

Les quatre carrefours sont les suivants:

L’Epopée (14ème), le Carburateur (15ème), la Friche de la Belle de Mai (3ème), et un établissement de la Chambre de Commerce et d’Industrie (6ème).

 

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