CartoonNext consacre Marseille comme place forte du film d’animation

Reconnue mondialement dans le domaine de l’animation, la France arrive en troisième position en termes de commande de programmes d’animation, après les États Unis et le Japon. Elle se taille même la part du lion en Europe, et la Région Sud, déjà en pointe pour l'accueil de tournages de cinéma et de télévision, n'est pas en reste dans un secteur aujourd’hui en pleine expansion. A Marseille, le Cartoon Next imprime un nouvel élan à cette filière de l'animation

culture

Très sollicitée pour les tournages de cinéma et de télévision, qu’il s’agisse de productions françaises ou étrangères, la Région Sud dispose aujourd’hui d’un écosystème professionnel reconnu, de la formation initiale aux métiers de l’image jusqu’à la réalisation de longs-métrages. Plusieurs écoles prestigieuses sont implantées sur le territoire, notamment le MOPA d’Arles et l’École des Nouvelles Images d’Avignon.

La région concentre aujourd’hui une main d’oeuvre très qualifiée dans tous les métiers de la production audiovisuelle. C’est d’ailleurs ce qui a décidé l’association bruxelloise Cartoon, créée en 1988 pour fédérer la filière de l’animation, de poser ses valises à Marseille pour la première édition du Cartoon Next, un nouvel événement dédié aux professionnels de l’animation, qu’ils soient producteurs, distributeurs et diffuseurs…

Conférence de presse du lancement du CartoonNext avec Mathieu Morfin et Christian Davin@MM

Les dates à retenir

Programmé du 12 au 15 avril au World Trade Center de Marseille, cet événement doit rassembler plusieurs centaines de professionnels autour d’une série de conférences, de rencontres one-to-one et de tables rondes sur le thème de l’animation. Tous les genres (long, court, série, jeu vidéo, réalité virtuelle…) et toutes les techniques (animation 2D, 3D, stop motion, motion design, vfx) seront abordés au cours de ces journées.

« La filière est soutenue depuis 40 ans par les tutelles en France, et le jeu vidéo est le premier média aujourd’hui au plan mondial », rappelle Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille en charge du dynamisme économique, à l’occasion de la présentation de l’événement.

Deux journées seront consacrées aux étudiants des écoles d’animation, avec une après-midi coaching le 11 avril (pour 50 étudiants présélectionnés) et une journée pitching le 15. A l’issue de cette journée, le lauréat du meilleur mini-pitch sera sélectionné pour participer au Cartoon Springboard de Madrid, qui permet à des jeunes de présenter leur projet devant des professionnels. Une résidence d’écriture sera également offerte au lauréat par la Région.

Notez que le 15 avril après-midi, le CartoonNextOff permettra aux lycéens de découvrir les métiers de l’animation. La rencontre sera suivie par la projection de « Même les souris vont au paradis », un film réalisé par Alexandre Charlet et produit à Marseille par les Films du Cygne, avec le soutien de la Région Sud, avant d’être nommé aux Césars 2022.

Marseille, the place to be

Selon Christian Davin, président de l’association Cartoon, «il y avait un rattrapage à faire pour développer cette filière locale en Région. Il fallait absolument venir ici, à Marseille. Avec Sudanim, notre partenaire, on a inventé Cartoon Next pour cette raison, poursuit-il, regrettant que trop d’étudiants quittent la région pour exercer ce métier ailleurs ».

Financé par la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Ville de Marseille, le Cartoon Next devrait se dérouler sur un cycle de 3 ans, avec un budget de 100 000 euros annuels. « Il est le fruit d’une volonté commune portée par toutes les tutelles confondues, avec le soutien de l’Europe», se réjouissent les organisateurs.

Il s’agit aussi « de montrer l’énorme potentiel de cette terre fertile », complète Alexandre Cornu, le vice-président de Sudanim, une association née en 2021 et qui regroupe les professionnels de l’animation et du jeu vidéo en Région Sud. « nous avons ici un pôle d’excellence dans l’animation et le jeu vidéo, ainsi que de nombreux talents, insiste-t-il, rappelant que le cinéma d’animation français représente 32,7% des entrées des films d’animation, et que 77 œuvres de ce genre ont été fabriquées dans la région. » 

Une filière en expansion et une multiplicité de métiers

« Nul besoin d’être un geek pour travailler dans ce secteur », assure Chrystel Poncet, secrétaire générale de Sudanim. Et il y a de la place pour de très nombreux profils. Entre 2010 et 2019, le nombre d’entreprises de production d’animation et d’effets visuels a en effet progressé de 19,8 % et l’emploi de  54,0 % avec la création de 2 685 postes supplémentaires. Il s’agit en majorité de petites structures de moins de 5 salariés, qui représentent 61.7% des entreprises du secteur. De quoi susciter de nouvelles vocations dans des métiers d’avenir.

Diane Vandermolina

En une, de gauche à droite : Stéphane Rizzo, Thomas Demachy, Florian Cabane, Laurent Lhardit, Chrystel Poncet, Mathieu Morfin, Christian Davin, Solange Biaggi, Alexandre Cornu © Sudanim

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