Coeur et artères : le mois de janvier peut tout changer !

Janvier, mois des bonnes résolutions. Justement, si vous preniez celle d'agir sur la santé de votre coeur et de vos artères ? C'est à la portée de tout le monde et cet engagement, à MProvence, nous le prenons avec des médecins du CHU Timone, du CHU de Nice et des hôpitaux de Toulon et Gap. Nous invitons la population à se faire conseiller par les plus grands spécialistes lors de conférences dans ces villes du 18 au 31 janvier. Et bien sûr nous allons vous informer abondamment sur notre site et avec France Bleu Provence. Le changement ? C'est maintenant !

Santé

Dry January, inscription en salle de sport, se coucher plus tôt (sus aux écrans!), arrêt du tabac, et même promesse de visites à sa belle-mère… En janvier, dans l’euphorie des bulles de champagne, on prend tous des bonnes résolutions… qu’en général on ne tiendra guère. Les (mauvaises) habitudes reprennent vite le dessus, la flemme aussi. Avec des médecins, et notamment les professeurs Gabrielle Sarlon et Jean-Claude Deharo de l’hôpital de la Timone (Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille), le Pr Lefthériotis au CHU Pasteur de Nice, les docteurs Jean-Noël Poggi à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon et Jacques Quilici à l’hôpital de Gap (CHICAS), on fait le pari du contraire et pour une très grande cause.

Pr Sarlon : « Nous sommes face à une pandémie de maladies cardiovasculaires »

Nous voulons faire de janvier le démarrage de petites modifications de comportement accessibles à tous. Pourquoi ? Parce que nous sommes face à une « pandémie de maladies cardiovasculaires« , prévient la Pr Sarlon, qui évoque « une bombe à retardement« . Chaque jour en France, elles sont la cause de 400 décès. Et pas de jaloux ! 200 hommes et 200 femmes. C’est la première cause de mortalité chez les plus de 65 ans et chez les femmes tous âges confondus, la 2e cause chez les hommes.  « Elles sont aussi une cause importante de maladie et décès précoces, souligne le Dr Quilici depuis les Hautes-Alpes. Mais ces maladies ne sont pas une fatalité ! »

Ainsi 80% des maladies cardiovasculaires seraient évitables avec une meilleure hygiène de vie, de la prévention et une prise en charge précoce. Cela vaut le coup d’y réfléchir, histoire de vieillir en meilleure santé. Les chiffres sont astronomiques. Les infarctus, l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux ou l’insuffisance cardiaque font partie des principales causes de morbidité et de consommation de soins dans notre pays. Plus de 15 millions de personnes sont traitées pour maladie, risque cardiovasculaire ou diabète (qui est un autre facteur de risque cardio-neurovasculaire).

Malbouffe, tabac, stress, sédentarité : les comportements qui tuent

La Pr Gabrielle Sarlon est spécialiste de l’hypertension artérielle au CHU de la Timone. Pour elle, il n’est jamais trop tard pour adopter de bonnes habitudes, car les maladies cardiovasculaires sont réversibles. « Ces habitudes de vie sont simples : garder une alimentation équilibrée et peu salée, ne pas fumer et éviter le tabagisme passif, faciliter une activité physique quotidienne et limiter les comportements sédentaires, limiter la consommation d’alcool. » Elle rapporte en outre que le stress est dévastateur pour nos artères et notre coeur (nous y reviendrons spécifiquement).

Rien d’insurmontable cependant. Mais à condition sans doute de voir son médecin traitant pour qu’il réalise un dépistage des risques et vous aide à les réduire. Pr Sarlon : « Le repérage et la prise en charge des facteurs de risques cardiovasculaires des personnes cibles sont aussi fondamentaux : dépister l’hypertension artérielle, le diabète, la dyslipidémie, l’obésité, le tabagisme. Ces maladies chroniques sont souvent difficiles à appréhender par le patient car elles sont initialement silencieuses. L’éducation thérapeutique joue ainsi un rôle fondamental pour leur bonne acceptation et une bonne observance des traitements. »

En effet combien d’hypertendus qui s’ignorent ! Faites-vous prendre la tension à la pharmacie. Une tension élevée peut déclencher un AVC fatal en une minute, alors que les médicaments endiguent remarquablement ce risque. Et combien de patients ne prennent pas régulièrement leurs médicaments, jouant ainsi avec le feu ? C’est tout cela que doit corriger l’éducation thérapeutique qui est, dans notre pays, au niveau des pâquerettes…

Pr Deharo : chacun peut se prendre en main facilement

Le Marseillais Jean-Claude Deharo dirige un service au 9e étage de la Timone. Il est une référence mondiale en matière de rythme cardiaque. Lui aussi est engagé dans cette campagne de sensibilisation et il participera à la conférence finale du 31 janvier à Marseille (voir le détail des 4 conférences en fin d’article). Il milite pour que chacun d’entre nous se prenne en main.

« L’exercice physique régulier, par exemple, n’est pas seulement bénéfique pour le coeur, il améliore aussi l’humeur et réduit le stress. Une alimentation saine et un poids normal contribuent à une meilleure santé physique mais aussi mentale. » Il rappelle en outre que la prévention réduit fortement les coûts de santé en évitant des hospitalisations, des interventions chirurgicales et des traitements médicamenteux onéreux. C’est bon pour la société toute entière.

50.000 arrêts cardiaques par an, 5% de survie…

Ce spécialiste invite à la détection de pathologies comme « les troubles du rythme cardiaque, ou arythmies, en particulier la fibrillation atriale, qui peuvent se manifester par des symptômes difficiles à reconnaître par les patients. La détection peut, dans certains cas, permettre d’éviter des complications telles qu’un accident vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque ou la mort subite d’origine cardiaque. »

Certains chiffres sont là encore effrayants. 50.000 Français font chaque année un arrêt cardiaque, et moins de 3.000 y survivent. La faute à pas de chance ? Pas que. Détectés pour cette fragilité, et informés sur les facteurs de risque à éviter, bien des patients pourraient échapper à l’accident fatal, sinon le retarder. C’est notamment le cas chez les femmes. « Leurs pathologies cardiovasculaires ne sont pas suffisamment considérées », déplore Mme Sarlon.

Les femmes paient cher

Chez les femmes de moins de 65 ans, les taux d’hospitalisation pour infarctus du myocarde avaient bondi de 25% en dix ans (2002-2013). La mortalité cardiovasculaire continue à augmenter de façon inquiétante chez la femme avant 55 ans. « A âge égal, la mortalité hospitalière du syndrome coronarien aigu chez la femme est plus importante que chez l’homme. »

Les causes ? Elles sont multiples. Les femmes surveillent moins leur coeur, tellement on leur a répété que l’infarctus était principalement une maladie masculine. La poitrine qui serre ? Une douleur qui irradie dans la mâchoire, dans l’épaule ? Ces signes potentiels de l’infarctus sont plus souvent interprétés comme ceux d’un malaise dû à la fatigue. Elles-mêmes et l’entourage s’inquiètent moins, et donc trop tardivement. Elles ont par ailleurs souvent une charge mentale plus élevée que leur conjoint, induisant un stress qui agit comme un poison sur le système cardiovasculaire.

Le Dr Jean-François Renucci milite pour l’Education Thérapeutique du Patient, enseignée depuis plus de dix ans au sein du CHU de la Timone, où il exerce. « Elle comporte 8 séances collectives de 3 heures chacune, 3 séances individuelles et un programme de suivi par une équipe pluridisciplinaire avec des résultats à la hauteur de l’investissement réalisé ». Cette démarche est réservée aux patients à haut risque cardiovasculaire, mais peut se décliner sous une forme allégée pour les autres.

Apprendre à réagir pour soi ou ses proches

« Il faut donc faire de l’information « grand public » en allant vers la population et cette campagne avec MProvence en constitue un très bon exemple, estime le Dr Renucci, comme les actions menées par la fondation « Agir pour le Coeur des Femmes » avec l’emblématique Bus du Coeur qui sillonne la France. »

« Il est important également de connaître les signes annonciateurs d’un problème cardiovasculaire, afin de savoir comment réagir pour soi ou ses proches« , insiste le Dr Quilici à Gap.

On pourrait donc changer la donne et réduire notablement le nombre de décès et de malades. C’est tout l’enjeu de cette campagne de janvier 2024. Nous espérons, avec les médecins, sensibiliser des milliers de personnes et les convaincre que chacun a entre ses mains les moyens d’améliorer nettement sa santé en protégeant son coeur et ses artères. Les vraies bonnes résolutions à haut pouvoir d’efficacité, ça commence maintenant !

Venez vous informer à Gap, Toulon, Nice et Marseille

4 conférences sont organisées dans la région Sud-Paca. L’accès est gratuit et le public pourra interroger les spécialistes. Ils seront une trentaine d’experts mobilisés dans ces villes, avec le soutien des hôpitaux locaux, d’Aix-Marseille Université, de la Ville de Nice et de France Bleu Provence notamment.

Gap : jeudi 18 janvier à 17h30. Amphithéâtre du Pôle universitaire, 2 rue Bayard, 05000 Gap.

Toulon : jeudi 25 janvier à 17h30, salle de conférences de l’hôpital Sainte-Musse, 54, rue Henri Sainte-Claire Deville, 83100 Toulon.

Nice : mardi 30 janvier à 17h30. Centre Universitaire Méditerranéen, 65 Promenade des Anglais, 06000 Nice.

Marseille : mercredi 31 janvier à 17h30. Amphithéâtre Gastaut, siège d’Aix-Marseille Université, jardin du Pharo, 58 boulevard Charles Livon, 13007 Marseille.

Renseignements : 06 33 78 35 79

 

 

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