Construire des bâtiments agricoles : le bonheur est dans le bois !

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Le monde de la construction a bien changé depuis la fable des trois petits cochons et, de nos jours, il n’est plus sot de construire un bâtiment agricole en bois comme se sont attachés à le démontrer la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence représentée par Nicolas Milesi du service Valorisation du Bois et Territoire, Claire Harmand de Fibois Sud, association qui réunit tous les acteurs de la filière bois régionale, et Laurence Mundler, architecte conseil de la Maison régionale de l’élevage qui offre un service de conseil en bâtiments aux éleveurs et aux producteurs.

En présence de Michel Grambert, adjoint au maire de Selonnet très impliqué dans la filière bois et ancien président de l’association régionale des communes fores tières (Cofor), ils ont animé une journée technique regroupant une vingtaine d’agriculteurs venus des deux départements alpins et représentant des domaines aussi divers que les plantes aromatiques, l’élevage, l’apiculture ou les cosmé tiques au lait d’ânesse, dans le but de présenter et valoriser les qualités de ce matériau très bien adapté aux bâtiments agricoles.

Un atout pour le bien-être animal

Dans un contexte de transition énergétique, le bois a, en effet, un rôle majeur à jouer dans la construction en tant que matériau renouvelable qui emprisonne du CO 2 et, mis en œuvre en filière sèche, n’a aucun impact sur l’eau. Il présente de nombreux atouts dans la construction en termes de rapidité d’exécution, de légèreté et de réduction des nuisances du chantier. Il est efficace pour le confort et le bien-être animal grâce à ses qualités thermiques et isolantes, il facilite la ventilation et réduit la condensation, améliore la qualité de l’air, apporte un confort acoustique et permet de maitriser l’intensité lumineuse.

En termes d’esthétique et d’intégration paysagère, sa couleur et sa texture s’intègrent harmonieusement dans les paysages alpins et il ne nécessite aucun entretien. Construit pour durer (il peut tenir des siècles), il est facilement évolutif et, si le bois brûle, sa combustion est lente et il garde ses caractéristiques mécaniques bien plus longtemps que l’acier.

Gestion durable de la forêt

Enfin, et ce n’est pas la moindre de ses qualités, le bois, produit issu de l’agriculture, permet de consommer local en valorisant une ressource abondante dans nos contrées, en incitant les propriétaires à une gestion durable de leurs massifs forestiers et en choisissant de construire avec la filière locale, du coupeur au charpentier en passant par le scieur : un parfait exemple de circuit cour. 

Les exploitants agricoles peuvent donc légitimement s’intéresser au bois pour une construction neuve, mais aussi pour une extension ou une réhabilitation. Et comme ils peuvent se heurter à des questions techniques, financières et d’approvisionnement, quatre visites sur le terrain, deux à Selonnet, une à Turriers et une à Bayons, suivaient la présentation en salle pour profiter du retour d’expérience de ceux qui ont franchi le pas… et ne le regrettent surtout pas !

Gilbert Mathieu

Joël et Lucas Gallice

Joël et Lucas Gallice : reconstruire et passer en bio

Parmi les porteurs de projets présents, Joël Gallice et son fils Lucas venus en voisins de La Bréole. Ce n’est certes pas de gaieté de cœur qu’ils partent sur un projet de nouveau bâtiment, mais par obligation car le précédent a été totalement détruit par un incendie il y a trois mois. En pleine opération de chiffrage de leurs anciens bâtiments (une bergerie en bois lamellé-collé de 800 m 2 entièrement isolée avec système de ventilation, un hangar de 500 m 2 pour le fourrage et le grain et un local de 240 m 2 pour le matériel) pour les assurances, ils réfléchissent à la reconstruction d’une bergerie d’environ 1 500 m 2 avec une amélioration de l’alimentation du foin (pont roulant) et un stockage de fourrage avec des panneaux photovoltaïques en toiture dont le permis de construire est déjà acquis. Les matériaux utilisés dépendront aussi de l’assurance et des devis qui ont été sollicités. La bonne nouvelle c’est que Lucas, moniteur de ski l’hiver, va s’installer et constituer un Gaec à trois avec ses parents. Avec un objectif, passer en bio d’ici un an ou deux…

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