Ecovelo, la petite chaîne (de vélo) qui monte, qui monte…

A l’image de M6 il y a 35 ans, la start-up Human Concept, créatrice du service Ecovelo, a débuté tout en bas de l’échelle, face aux mastodontes du vélo en libre-service. Et comme la petite chaîne – de télé – montée lentement mais sûrement jusqu’au sommet, elle commence à concurrencer les géants du secteur avec des solutions de bon sens, efficaces et peu coûteuses. Rencontre

Economie

Lancés massivement en juillet 2007 à Paris, les vélos en libre service ont depuis tracé leur route et essaimé dans de très nombreuses villes de France. De très grandes, comme Paris, Lyon et Marseille, où le pionnier français JCDecaux, roi du mobilier urbain, et son plus jeune concurrent Fifteen, né de la fusion de Smoove et Zoov, se partagent l’essentiel du marché. Et de moins grandes comme Reims, Calais et Soissons, où une start-up fondée en 2013, Human Concept, commence à afficher un palmarès de leadership avec son service Ecovelo (1), qui met en œuvre des solutions bien dans l’air du temps.

Des vélos électriques « made in France »

D’abord des vélos à assistance électrique aux faux airs de Solex 2.0, et non plus des chars d’assaut qui transformaient la moindre pente en ascension de l’Alpe d’Huez pour le commun des cyclistes occasionnels. Qui plus est  des vélos « made in France », fabriqués par Arcade Cycles à La Roche-sur-Yon. Ensuite une application qui permet  de tout gérer sur son smartphone, en temps réel, de la  disponibilité des vélos au guidage vers les stations, en passant par le niveau de charge des batteries ou la facturation.  Enfin, la mise à disposition prochaine de vélos-cargo électriques en libre-service va  permettre aux commerçants de transporter des objets volumineux ou aux familles de se balader avec de jeunes enfants.

Stations éphémères et recharge pratique

Très légères en infrastructures, les stations Ecovelo peuvent être installées dans n’importe quel environnement, y compris de façon éphémère, pour répondre aux besoins ponctuels d’un événement. ©DR

Côté collectivités, Ecovelo propose également des solutions futées, plus souples que celles mises en œuvre par la plupart de ses concurrents. Notamment des stations qui ne nécessitent pas de travaux lourds sur la voirie et qui peuvent même devenir virtuelles, ou se passer de raccordement électrique. « Dans ce cas des stations autonomes en énergie, explique Sébastien Bourbousson, le président et fondateur d’Ecovelo, le vélo se recharge sur des batteries-tampon placées dans la station ou bien sur une autre station lors de futurs déplacements. Les vélos n’ont pas besoin d’être branchés pour être détectés et apparaître sur l’application, et ils ont plus de 60 km d’autonomie » C’est le câble antivol avec lequel on accroche le vélo à la station qui fait fonction de câble de recharge. Autre originalité, la collecte permanente de données par le système, qui analyse à chaque instant les déplacements, les évolutions et les difficultés des usagers. Il  peut ainsi prévoir les conditions de  trafic et aider à l’exploitation.

Les élus de Soissons très satisfaits

Le câble antivol qui permet d’accrocher son vélo n’importe où le temps d’une course, fait également fonction de câble de recharge des batteries. ©DR

Des caractéristiques qui ont séduit les élus de la communauté d’agglomération de Soissons, qui se félicitent d’avoir choisi Ecovelo début 2021 pour la mise en place d’une centaine de vélos électriques en ville et dans quelques communes périphériques. « Cette souplesse pour l’implantation des stations, c’est ce qui a fait la différence pour nous, assure Olivier Engrand, l’élu en charge de la mobilité. Elles ne coûtent pas cher à installer et on a même déjà eu recours à des stations éphémères, à l’occasion d’événements comme la fête du haricot ou un forum Pôle emploi, pour que les gens puissent y venir en vélo et en repartir très facilement. » Selon lui, cette particularité permet aussi d’ajuster le tir si la localisation d’une station ne donne pas satisfaction. « Parfois, insiste l’élu, le fait qu’une station réponde à un besoin ou pas, ça se joue à 10 ou 20 mètres près. » Quoi qu’il en soit, il ne regrette absolument pas le choix d’Ecovelo, « qui nous donne entière satisfaction, au point même qu’on le recommande », insiste-t-il.

Entretien et disponibilité des vélos très surveillés

Parmi les autres points forts d’Ecovelo aux yeux d’Olivier Engrand, il y a aussi « le niveau d’entretien des vélos, qui sont toujours très propres et très rarement en panne », de même que leur disponibilité aux stations les plus prisées de la population. Une qualité de service rendue possible par les partenariats locaux, comme ceux  mis en place avec le groupe La Poste ou avec Cykleo, le service de vélos urbains filiale de la SNCF. « Cykleo est habitué à gérer d’importantes flottes de vélos dans les grandes villes, explique Sébastien Bourbousson. C’est donc avec eux que nous pouvons proposer la maintenance des futurs vélos électriques en libre-service. Avec La Poste, nous déléguons aux facteurs une partie du travail de logistique urbaine. Cela nous permet d’améliorer la disponibilité du service, de réduire l’empreinte carbone et de consolider des emplois locaux. »

Très mal classées au plan national pour leur politique (voire, pour certaines, leur absence de politique) vis-à-vis du vélo, les villes de la région vont devoir s’y mettre sans mollir pour rattraper leur retard. A écouter le patron d’Human Concept, Ecovelo sera là, prêt à les y aider, étape par étape.

Hervé Vaudoit

(1) : Reims, Saint-Nazaire, Bourg-en-Bresse, Troyes, Soissons, La Baule, Marseillan, Agen, Tarbes, Lourdes, Laon, Paris-Saclay, Nantes-Chantrerie, Louviers, Calais, Niort… etc.

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