Faire du sport et cuisiner, c’est très efficace contre le cancer

20% des cancers sont dus à un manque d'activité physique. Elle réduit également de 49% le risque de récidive d'un cancer du côlon. Bouger à des vertus incroyables et mesurables pour notre santé, comme l'ont expliqué les médecins de Gap et Briançon lors d'une conférence dédiée à la prévention du cancer colorectal organisée par MProvence. Même cuisiner est une activité doublement bénéfique !

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Les Hauts-Alpins auraient-ils la recette pour prévenir le cancer ? Le docteur Claude Sumian le croit dur comme fer. Cet anesthésiste-réanimateur de l’hôpital de Briançon s’est également spécialisé en médecine du sport. Quand il n’endort pas des malades, il les motive pour enfiler des baskets. Là réside selon lui le secret pour réduire notablement le risque de cancer.

Il en a convaincu jeudi dernier à Gap les participants à la conférence dédiée à la prévention du cancer colorectal, organisée par MProvence. Le Dr Sumian a distillé quelques chiffres stimulants : « 20% des cancers sont dus à un manque d’activité physique.  Et 40% sont évitables car associés à des facteurs de risque maîtrisables par chacun (surpoids, alcool, sédentarité, infections chroniques, malbouffe). »

Mais comment ça marche ?

« L’activité physique permet une accélération du transit et une élimination rapide des substances cancérigènes, détaille le Dr Sumian. Les cellules graisseuses sécrètent des hormones qui favorisent le cancer. Le cancer a besoin de sang et de sucre pour grossir vite. » Il ajoute : « Le muscle sécrète toutes les hormones anti-inflammatoires. C’est ainsi plus dur pour un cancer de grossir. »

Le bon sens étant théoriquement la chose la mieux partagée au monde – selon l’adage certes ironique du bon vieux René Descartes -, pourquoi la France n’est-elle pas plus en forme ? Tout le monde sait bien en effet que bouger est vital, non ?

Une cuisine équilibrée

Le docteur Jean-Guy Bertolino, chef du service de gastro-entérologie du Centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud (CHICAS), rappelle que la prise en compte de l’activité physique et de l’alimentation dans la lutte contre le cancer est une notion assez récente. « Les produits alimentaires transformés créent beaucoup de nos maladies occidentales. Actuellement nous soignons des malades avec des coûts exorbitants alors qu’on pourrait éviter bien des cancers par la prévention et une meilleure hygiène de vie, une cuisine équilibrée et l’activité physique. »

Arme anti-récidive

Vous avez eu un cancer ? Alors les chiffres sont encore plus frappants : l’activité physique réduit de 49% le risque de récidive d’un cancer du côlon, de 43% celui de cancer du sein et ça grimpe à 57% pour la prostate. Sachant que ces 3 cancers touchent plus de 160 000 Français chaque année (en 2023 selon l’Institut National du Cancer, on a recensé 58.885 cas de cancer de la prostate, 47 582 cas pour le côlon et 61 214 cas pour le sein), ça fait des clients potentiels pour les marchands de baskets ! Evidemment la plupart des autres cancers sont également concernés par les bienfaits de l’exercice physique.

« Pendant un cancer, les patients sont fatigués par la maladie et leurs traitements, le seul traitement qui fonctionne pour lutter contre la fatigue, c’est l’activité physique« , insiste le Dr Sumian. Par exemple, elle diminue les effets secondaires de la chimiothérapie souvent très agressive.

Marcher vite et passer l’aspirateur

Question : quelle activité pratiquer ? « Le plus important, c’est la régularité. Il ne sert à rien de faire 2 heures de jogging le dimanche et rien d’autre le reste de la semaine. Il est recommandé une demi-heure d’activité par jour d’intensité modérée à intense pendant 5 jours, sans dépasser deux jours de sédentarité. »

Marcher rapidement – à condition de se sentir essoufflé – est déjà pas mal. Et puis il y a tous ces gestes qu’on peut faire au quotidien : le ménage, privilégier les escaliers à l’ascenseur, se lever toutes les heures – la chaise est l’ennemi de votre santé – et… faire la cuisine ! Oui, vous avez bien lu. Faire sa popote est vertueux. « Quand on cuisine, on bouge les bras, on est debout, on s’agite et c’est de l’activité physique ! Tout geste est donc bénéfique« , explique le médecin du sport.

Merci qui ? Merci les babacools !

Sans compter évidemment que cuisiner permet de se passer des plats ultra transformés qu’on achète prêts à déguster. Consommés fréquemment, ils sont quasiment un poison pour notre organisme. « Dans les Alpes, beaucoup de gens fonctionnent en circuit court pour l’achat de leur viande et de leurs légumes. Bien des gens cultivent encore leur potager. Ce sont des produits de bien meilleure qualité. Nous avons également toute une tradition d’une alimentation équilibrée et respectueuse de la nature, qui remonte à l’arrivée des babacools dans les années 70 dans la vallée du Queyras. Ceux qu’on appelle « les bouffeurs de graines » ont introduit une culture alimentaire bénéfique à notre corps. »

Dernier rendez-vous public le 16 avril à Marseille

La dernière conférence dédiée à la prévention du cancer colorectal « Sauvez 10 000 vies, peut-être la vôtre! » et organisée par MProvence aura lieu mardi 16 avril à 18h au siège d’Aix-Marseille Université, jardin du Pharo, 58 boulevard Charles Livon, 1300 7 Marseille. Entrée libre. En partenariat avec l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille, l’Institut Paoli-Calmettes, l’Hôpital Européen, l’Hôpital Saint Joseph, l’université, la Fondation ARCAD contre les cancers digestifs, le Centre régional de dépistage des cancers, le Conseil départemental de l’Ordre des Médecins, l’Agence Régionale de Santé, et France Bleu Provence. Venez poser vos questions aux médecins.

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