Fumeurs et anciens fumeurs, scannez vos poumons !

On pourrait réduire fortement le nombre de victimes du cancer du poumon en France grâce à la prévention par scanner à partir de 50 ans, et en luttant plus ardemment bien sûr contre le tabac. C'est la conviction du Dr Ilies Bouabdallah, chef du service de chirurgie thoracique à l'Hôpital Saint Joseph de Marseille. Il coordonne la 2e campagne d'information "A pleins poumons contre le cancer" lancée par MProvence et animera une conférence publique le 23 avril à Marseille. On y évoquera aussi le rôle du cannabis, de la pollution et du tabagisme passif dans les causes de la maladie.

Santé

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Le cancer du poumon est le plus meurtrier en France. Il tue plus de 20 000 hommes et 10 000 femmes chaque année. Et le nombre de nouveaux cas dépasse les 52 000 par an avec une proportion croissante de femmes. Ce cancer est grave, on a encore beaucoup de mal à le soigner. On sait que 5 ans après avoir déclaré un cancer, malheureusement, seul un malade sur 5 est encore en vie. Pourtant vous affirmez qu’on peut sauver beaucoup plus de personnes. Comment vous faites ?

Dr Ilies Bouabdallah : C’est vrai que le cancer du poumon a très mauvaise réputation. Tout d’abord parce que dans la grande majorité des cas on le découvre trop tard. Ce qui en fait un des cancers les plus meurtriers en France et dans le monde.  C’est l’équivalent tous les ans de deux villes comme Marseille qui décèdent dans le monde entier. Donc aujourd’hui, on a un vrai problème de santé publique qui n’est toujours pas résolu. Une des solutions, c’est clairement le dépistage et la prévention. C’est le projet de cette campagne qu’on a commencé l’année dernière et qui essaye d’amener des pistes de réponse à ces 2 options que sont la prévention et le dépistage.

20 secondes suffisent pour dépister et être rassuré

L’ambition serait de faire passer un scanner à tous les fumeurs et anciens fumeurs qui ont plus de 50 ans ?

Le projet, c’est effectivement de prévenir et de dépister. Aujourd’hui, la prévention, c’est le sevrage tabagique. Et le dépistage en 2025, c’est un scanner thoracique faiblement dosé, sans injection. Demain, cet examen de dépistage sera peut-être amené à évoluer. Peut-être qu’on aura un peu plus de finesse dans l’outil. Mais aujourd’hui, c’est notre meilleure arme et c’est donc un examen indolore. Qui est remboursé par la Sécurité sociale, qui dure quelques secondes et qui permet d’aller voir des lésions de l’ordre de quelques millimètres, là où la radio thoracique est beaucoup moins performante.

Ça nous permet également de voir d’autres choses. On peut voir des maladies cardiovasculaires, on peut voir de l’asthme. Notre cible, ce sont les patients fumeurs ou anciens fumeurs. Le cancer du poumon n’est malheureusement pas la seule pathologie à laquelle ils sont exposés. Il y a toutes les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires qui peuvent être associées à la consommation tabagique. Et donc cet examen est très utile pour nous. Il permet de voir tout ça lors d’un même et seul rendez-vous.

C’est comme aller chez le dentiste pour vérification

Très clairement, vous recommandez aux gens qui ont une cinquantaine d’années et sont fumeurs ou anciens fumeurs de faire un scanner low dose ?

Ce n’est pas que moi, c’est la littérature. On a deux énormes papiers publiés à l’international dans les plus belles revues scientifiques qui expliquent qu’entre 50 et 75 ans, pour être caricatural, si on a fumé plus d’un paquet par jour pendant 20 ans ou un demi-paquet par jour pendant 30 ans, il faut faire cet examen. Donc retenez que si vous avez commencé à fumer à l’adolescence, ce qui est la majorité des situations, et que vous avez aujourd’hui 50 ans, probablement que vous êtes candidat à ce dépistage. En tant que candidat ou éligible, ce n’est pas une bonne nouvelle hein ! Ça veut dire que justement, pendant toutes ces années-là, vous vous êtes intoxiqué – c’est le terme médical – et que aujourd’hui il est temps d’aller vérifier que tout va bien.

Et j’aime bien voir cet examen un petit peu comme aller chez le dentiste. Pour vérifier que je n’ai pas une carie. Et quand je vais voir mon dentiste tous les ans pour faire le détartrage, je n’ai pas forcément une carie. Quand je vais voir mon dermatologue pour regarder mes grains de beauté, je n’ai pas forcément un mélanome, c’est une attitude de prévention qu’on devrait tous avoir . De la même façon qu’on va faire notre contrôle technique pour la voiture, on n’a pas forcément notre voiture qui est cassée.

2 à 3 cancers sur 100 scanners

J’imagine que dans la majorité des cas vous n’allez pas découvrir un cancer ?

Quasiment pas ! Ça veut dire qu’aujourd’hui, sur 100 scanners qui sont passés, on est aux alentours de 2 ou 3% de cancers. Heureusement, c’est quand même quelque chose de relativement rare au sein de la population nationale. Et l’objectif  est donc de répéter ces scanners tous les ans ou tous les 2 ans. Parce que si quelque chose apparaît, on va le prendre en charge très tôt. C’est quelque chose qui mesure quelques millimètres. Ce qui va nous permettre, excusez l’expression, d’aller lui casser la gueule très facilement. On va pouvoir aller retirer un tout petit morceau ou alors utiliser même des techniques encore plus innovantes, soit le brûler, soit utiliser des rayons.

Quel que soit l’outil à notre disposition, l’idée c’est d’espérer une guérison totale si on a réussi à le diagnostiquer très tôt. Donc non, on ne va pas découvrir un cancer à chaque fois qu’on passe un scanner et on va pouvoir simplement avoir cette ambition de vous surveiller de près, un petit peu comme le lait sur le feu. Et aussi de se dire que s’il y a d’autres pathologies associées au tabac, on pourra les voir. Un autre problème de santé publique est la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive dont 80% des cas sont attribuables au tabagisme, NDLR) : ce sont ces gens qui ont un poumon abîmé par le tabac. Au scanner on peut voir des signes d’emphysème. Je recommande, si au terme de cet examen qui est le scanner on découvre d’autres choses, de poursuivre jusqu’à un spécialiste qui prendra en charge ce qui a été découvert au scanner.

C’est un « bilan du fumeur »

Si on a découvert des calcifications coronaires, il faut aller voir un cardiologue. Si on a découvert de l’ostéoporose, il faut aller voir un rhumatologue. Si on a découvert de l’emphysème, il faut aller voir un pneumologue. En 2025,  il faut voir cet examen qui est le scanner low dose comme un bilan du fumeur. Pour essayer de voir toutes les pathologies liées au tabac.

De plus en plus de femmes déclarent un cancer du poumon. Donc elles sont concernées également par cet examen. Pourquoi y a-t-il autant de femmes ?

Aujourd’hui, dans un service de chirurgie thoracique, il y a autant d’hommes que de femmes alors qu’avant mes pairs ne voyaient quasiment pas de femmes dans leur service. Donc aujourd’hui, c’est une maladie qui change et c’est lié principalement au changement des habitudes des femmes. Il y a eu des mauvaises habitudes qui ont été empruntées aux hommes et qui font qu’aujourd’hui elles ont les mêmes problèmes que les hommes.

Les Français sont un peu nuls en prévention

Ça ne marche pas les campagnes de prévention ?

Je serais moins caricatural. Ça marche lentement. Il faut répéter, répéter, répéter. D’abord parce que, nous les Français, on n’est pas très forts en prévention. Il faut changer notre culture et nos habitudes. Mais aussi parce qu’on touche une population particulière. Là on parle des fumeurs et des anciens fumeurs, des gens qui ont une addiction et on ne parle pas d’une addiction simple. La nicotine, c’est quelque chose d’extrêmement tenace. D’extrêmement addict. Et dont il est difficile de se débarrasser. Et toutes les campagnes n’ont pas forcément un succès du premier coup.

Il y a un canal de communication qu’il faut trouver pour cette population, éviter à tout prix le côté moralisateur. Des événements comme cette campagne « A plein poumons » – pour justement aider ceux qui doutent – permettent d’avoir des réponses pour vraiment enfoncer le clou sur la pertinence. On parle uniquement de ça, de bienveillance pour ces gens-là. On a une solution, on a une réponse à apporter. C’est comme quand vous lisez un bouquin, vous connaissez le meurtrier et que tout le long vous avez envie de dire « mais c’est lui, c’est lui ! » Eh bien là on sait qui c’est.

L’entourage, c’est fondamental pour sortir du tabac

Il faut simplement leur donner le courage de franchir ce pas pour aller entendre cette pertinence des soins. Et après, il y a la place également des accompagnants, de l’entourage, pour les aider à aller dans ces séances de sensibilisation ou juste d’aller voir ensemble un tabacologue ou le médecin généraliste. Des fois, tout seul, c’est compliqué. Des fois c’est l’entourage qui est présent et qui dit « tu devrais arrêter de fumer et viens on y va ensemble, c’est bien pour toi. » Il n’y a pas de recette magique toute faite. Il faut du temps et expliquer encore et encore.

Tabagisme passif = vigilance

Qu’en est-il des personnes qui ont été victimes de tabagisme passif pendant toute leur enfance, pendant leur vie, encore aujourd’hui parce qu’elles ont un conjoint qui fume à la maison, parce que des parents ont fumé pendant toute l’enfance de leur progéniture ? Est-ce qu’elles doivent également se faire surveiller, se faire dépister ?

On se rend compte que le tabagisme passif, quand on rencontre les patients qui ont un cancer du poumon, cela existe. C’est clairement beaucoup, beaucoup, beaucoup moins que le tabagisme actif. Mais on a du mal aujourd’hui à le capter de manière objective puisque c’est uniquement du déclaratif. Déjà, je vous rappelle que les patients éligibles à un dépistage, c’est uniquement sur ce qu’ils déclarent fumer. Donc là vous imaginez, déclarer le tabagisme passif en fonction du ressenti que l’on a de notre enfance, notre passé, c’est très difficile à identifier.

Aujourd’hui, ces gens-là ne sont pas considérés comme éligibles à un dépistage. Que le message soit clair, il ne faut pas qu’ils aient une crainte d’avoir un cancer du poumon et qu’ils demandent donc à passer cet examen. Néanmoins, clairement, je pense que ces gens-là, s’ils déclenchent un symptôme, tout de suite il faut le prendre au sérieux et aller voir leur médecin généraliste ou un pneumologue. Mais là on parle de symptômes, on n’est donc plus dans le dépistage, on est dans le soin.

Toux, crachats de sang : le cancer est déjà bien avancé

Rappelez-nous quels sont les symptômes.

Les symptômes sont malheureusement trop souvent trop tardifs et ils sont au niveau du thorax, au niveau de la respiration avec soit des crachats de sang, soit une toux qui est un petit peu différente d’une toux chronique. Ça peut être des douleurs thoraciques, ça peut être une difficulté à respirer, ce qu’on appelle une dyspnée. Mais je tiens vraiment à dire que, quand on a des symptômes, c’est souvent malheureusement témoin d’une maladie déjà avancée et c’est pour ça qu’aujourd’hui on souhaite dépister des personnes asymptomatiques.

Le message c’est qu’il ne faut pas attendre d’avoir des symptômes pour consulter. La maladie dans le poumon est complètement asymptomatique puisque dans le poumon il n’y a pas de nerfs. Donc on peut avoir une boule qui se développe, une tumeur qui grossit à l’intérieur du poumon, en n’ayant aucun symptôme. C’est là où c’est beaucoup plus difficile de diagnostiquer un organe profond tel que le poumon qu’un grain de beauté. Si demain sur ma peau j’ai une boule de 3 cm qui pousse, je vais le voir, je vais la sentir, ça va me faire mal. Il y a des muscles, il y a des nerfs et puis je peux la palper. Dans le poumon, vous ne verrez rien. Le seul moyen de pouvoir le diagnostiquer, c’est d’utiliser les rayons X et donc de faire passer un scanner thoracique.

Un cancer dans la famille : parlez-en au médecin

Si j’ai vécu toute ma vie avec quelqu’un qui fume, que j’ai 55 ans ou 60 ans, est-ce que je dois quand même en parler à mon médecin ? Est ce que je dois voir un pneumologue ?

Non, il ne faut pas voir un pneumologue pour vérifier si c’est uniquement du tabagisme passif. En revanche, il faut simplement être plus vigilant si demain on a des symptômes. Et bien sûr alerter vos médecins sur cet antécédent sur le fait que vous ayez grandi dans un milieu avec beaucoup de tabagisme autour de vous.

En revanche, j’aimerais justement donner l’opportunité d’évoquer un point qui aujourd’hui est en discussion dans les sociétés savantes, c’est l’hérédité. Si jamais dans votre entourage, vos parents, vos frères et sœurs ont eu un cancer du poumon, et même si vous ne fumez pas, c’est quelque chose que vous devez bien rapporter à vos médecins, puisqu’aujourd’hui il semble quand même qu’il y ait de plus en plus de place à l’hérédité dans le cancer du poumon. Donc le message c’est : n’oubliez pas de mentionner les antécédents familiaux lorsque vous discutez avec vos médecins, que ce soit le médecin généraliste ou les spécialistes.

Le cannabis, c’est pire que le tabac

On le sait, donc on peut le dire, le tabac c’est une saloperie. Qu’en est-il du cannabis ? Puisque parfois on peut entendre dire que « le cannabis est moins dangereux, d‘abord j’en fume moins que des cigarettes classiques ». C’est vrai ?

C’est un faux débat. Aujourd’hui le cannabis est tout aussi toxique, sans parler des éventuelles répercussions mentales ou psychologiques. Je vais juste me concentrer au niveau respiratoire : il est souvent associé au tabac. Donc en fait on fume les 2 et les 2 ensemble font une synergie bien pire que le tabac tout seul. Donc on a aujourd’hui suffisamment de données pour dire que cannabis et tabac c’est terrible, voire même pire que tabac tout seul, avec des maladies qui sont souvent plus profondes puisqu’on tire plus fort. Et donc on ingère encore plus loin les toxiques.

Il n’y a pas que le cancer du poumon !

Et puis on peut le dire, il y a le cancer du poumon évidemment, mais il y a d’autres cancers comme des cancers de la gorge, des cancers de la vessie qui sont occasionnés aussi bien par le tabac que par le cannabis…

Les maladies liées au tabac sont extrêmement nombreuses. Et le fumeur ou l’ancien fumeur a le fantasme du cancer du poumon. Il se dit que de toute manière un jour il va le payer. Il y a un côté assez schizophrène du fumeur qui attend finalement la sanction alors qu’il ne se rend pas compte que les maladies liées au tabac peuvent toucher tous les organes et que c’est majoritairement les maladies cardiovasculaires qui sont les plus fréquentes et les plus souvent associées au tabac, mais également les maladies rénales, les maladies au niveau de la vessie, au niveau ORL qui sont très, très fréquentes avec le tabac.

Donc oui le tabac est une saloperie comme vous l’avez dit, parce que ça touche tout. Le fantasme va vers le cancer du poumon parce que c’est le plus meurtrier des cancers. C’est donc devenu notre combat puisqu’on a une arme qui fonctionne super bien. C’est prévention et dépistage.

La chirurgie suffit si le cancer est débutant

Que deviennent vos patients une fois opérés ? Ont-ils de lourds traitements à subir encore, comme des radiothérapies, des chimiothérapies, de l’immunothérapie ?

Ça va clairement dépendre du stade de la maladie. Plus la maladie est découverte tôt, plus elle est prise en charge précocement dans le développement du cancer, plus légers seront les traitements. Et dans la majorité des cas, lorsqu’un patient est opéré, seule la chirurgie suffit. Et derrière sera mise en place une surveillance, comme pour tous les cancers où on va vérifier que la maladie ne revient pas. Lorsque la maladie par contre s’est développée un peu plus, que dans le poumon elle a atteint des ganglions, on peut utiliser des traitements supplémentaires qu’on appelle des traitements adjuvants. Ce sont des médicaments qui vont toucher l’ensemble du corps humain pour cibler des petites cellules microscopiques qui pourraient éventuellement se promener ailleurs.

Ce sont presque des traitements préventifs. Et c’est donc l’avènement aujourd’hui des thérapies systémiques telles que l’immunothérapie et thérapies ciblées ou la chimiothérapie. Elles aussi ont fait d’énormes progrès et permettent à des gens qui ont une maladie plus avancée d’espérer des rémissions beaucoup plus longues qu’avant. Donc aujourd’hui, même si vous avez une maladie qui est découverte à un stade relativement avancé, on a quand même fait de grandes améliorations ces dernières années.

L’espoir pour traiter des cancers évolués

Vous voulez dire que vous avez fait des progrès chirurgicaux, évidemment. Mais quand on ne peut pas opérer cette maladie, c’est pas forcément foutu ?

Exactement, c’est pas forcément foutu. Aujourd’hui, on a des gens qui répondent très longuement à des traitements systémiques. On a encore beaucoup à apprendre, mais il faut que les médecins et les pouvoirs publics embrassent l’innovation, embrassent la recherche clinique. On a la chance d’être dans un beau pays où tout ça est gratuit et donc oui, on a des grandes pistes d’espoir pour que, lorsque la maladie est découverte à un stade plus avancé, on puisse la combattre plus longuement.

On peut peut-être imaginer un jour la transformer en maladie chronique. On n’en est pas encore là. Je vous rappelle les chiffres qui sont en défaveur d’imaginer une guérison pour tout le monde (NDLR : le taux médian de survie à 5 ans est seulement de 19%). Mais en tout cas je veux vraiment vous dire que oui, il y a des espoirs avec l’innovation médicale, mais qu’on peut avoir plus d’espoir avec la prévention et le dépistage. On sauvera plus de gens en arrêtant de fumer et en passant des scanners qu’en utilisant une énième immunothérapie ou thérapie ciblée.

Les solutions efficaces pour arrêter de fumer

Quelle est la recette la plus efficace finalement pour arrêter de fumer ? Un fumeur n’a pas forcément envie de s’entendre dire qu’il risque un cancer, même s’il le sait certainement. Qu’est-ce qu’on peut faire, qu’est-ce qu’on peut dire ? Comment l’amener à arrêter de fumer ?

C’est vrai, il n’y a pas de recette miracle et je pense que c’est pour chacun « la bonne cuisine ». Donc il y en a pour qui un substitut nicotinique, avec des patchs, avec des cigarettes électroniques, avec des gommes à mâcher, pourra suffire. D’autres iront plutôt sur des thérapies comportementales, un soutien psychologique, des coachings. On a l’application de Tabac Info Service qui est formidable, qui permet d’accompagner les personnes dans ce sevrage tabagique, d’aller voir un tabacologue. Si vous avez l’opportunité de pouvoir consulter avec un tabacologue, je vous y encourage car ce sont des métiers rares. Il vous sera probablement de bon conseil.

Après, ces campagnes peuvent sensibiliser la population et il faut répéter, répéter, répéter. Je pense qu’il faut expliquer plusieurs fois et l’entourage, comme je le disais tout à l’heure, a probablement un rôle important. Parce que des fois, on ne le fait pas forcément pour soi. Il y a un côté un peu schizophrène dans le tabagisme. On sait que c’est mauvais, mais on continue parce que c’est une addiction très forte. Mais des fois, pour les autres, on le fait.

La pollution dans le collimateur

Le tabacologue, ce qui est intéressant, c’est qu’il accompagne les personnes sur la durée, c’est ça ?

Exactement. Et il va vous donner des pistes, des armes pour réussir à rester sevré longtemps. Parce que cette addiction, vous allez malheureusement mettre du temps à vous en séparer.

On est dans une grande ville, Marseille, où il y a pas mal de pollution. On ne serait pas complet si on n’évoquait pas le rôle de la pollution atmosphérique dans un nombre croissant visiblement de cancers du poumon. Que pouvez-vous nous dire de cette cause de cancer ?

C’est quelque chose de nouveau qu’on a découvert depuis quelques années avec les particules fines et en effet, on voit l’arrivée de cette pollution comme facteur de risque au cancer du poumon. C’est encore plus vrai dans certains pays d’Asie où il y a des grandes villes très polluées. Aujourd’hui, on ne peut pas inciter les gens qui vivent dans des grandes villes à aller se faire dépister. Ce n’est pas du tout le message. Simplement on va être très vigilant dans l’avenir à identifier les patients qui ont subi cette pollution pour pouvoir être plus fin dans le diagnostic et d’être également dans la prévention de ces gens-là d’une façon ou d’une autre. En 2025, c’est reconnu comme un facteur de risque et ce n’est pas un critère pour être éligible à un éventuel dépistage.

Conférence publique et gratuite le 23 avril à Marseille

Le Dr Ilies Bouabdallah sera le modérateur de la conférence publique et gratuite mercredi 23 avril à 18h00 au Pharo à Marseille : « A pleins poumons contre le cancer : tabac, cannabis, pollution, dépistage, progrès de la médecine ». Rendez-vous amphi Gastaut à Aix Marseille Université, jardin du Pharo (Emile-Duclaux), 58 boulevard Charles Livon, 13007 Marseille. Entrée libre. Parking public en face du jardin. Vous pourrez interroger les médecins de l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, de l’Institut Paoli-Calmettes et de l’Hôpital Européen.

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