La transmission des exploitations n’est pas un long fleuve tranquille

Prévues en novembre mais reportées en raison de la crise sanitaire, les deuxièmes Rencontres de la transmission ont réuni une vingtaine de participants à Montclar (Alpes-de-Haute-Provence). Eleveurs bovin, ovin, caprin ou porcin, fabricants de fromages ou maraîchers dans la salle polyvalente de Montclar.

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Transmettre son exploitation quand l’heure de la retraite a sonné, le sujet est sensible sur un territoire où un agriculteur sur deux a plus de 55 ans et envisage de prendre sa retraite dans les dix ans à venir. Des exploitants et repreneurs potentiels concernés à court ou moyen terme avaient donc répondu à l’invitation de la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et de l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural (Adear 04), porteuse d’un dispositif d’accompagnement innovant qui s’adresse aux demandeurs d’emploi et aux personnes sans activité.

Un processus qui prend du temps

La réunion reposait notamment sur le témoignage du Gaec des Pélissones, qui conduit un élevage bovin et porcin avec atelier de transformation et vente directe à Seyne-les-Alpes, lui-même engagé dans un processus de transmission depuis 2019. Un des quatre associés, tous de la même famille, envisage en effet de prendre sa retraite, mais trouver un nouvel associé hors famille complique les choses. Les associés ont donc eu recours au Répertoire départ installation (RDI), ainsi qu’aux réseaux sociaux, pour trouver des candidats. Ils se sont fait accompagner par l’association Trame, qui propose des formations.

Coralie Gautier et Aurélie Valton (à droite au premier plan) ont animé ces 2es Rencontres de la transmission à Montclar. ©GM

Ils insistent sur l’utilité du stage, qui permet de vérifier la compatibilité du repreneur potentiel avec les associés, mais précisent que l’abandon du processus ne constitue pas forcément un échec. Ils rappellent également à quel point il est vital d’anticiper, car une transmission prend du temps.

Au cours du débat, la question du « droit à l’essai en Gaec » a également été abordée. Créé en Haute-Savoie il y a 30 ans et en cours d’expérimentation en Bretagne et dans quelques départements (Jura, Ain, Tarn et Saône-et-Loire), il permet de tester pendant un an la compatibilité des futurs associés, mais aussi la conduite technico-économique de l’exploitation  la vision stratégique des associés. Autre piste : la séparation du matériel et du foncier pour diminuer le prix des parts. Par exemple en créant un Groupement foncier agricole (GFA), dont le Gaec sera locataire. Sans oublier qu’un élevage ne se transmet pas comme une exploitation de maraîchage ou de fruits.

La Safer au cœur des débats

Le rôle de la Safer a été pointé du doigt sur un dossier, ce qui a permis de rappeler les limites financières de cet organisme, notamment quand le bâti alourdit considérablement le prix dans certaines zones du département telle que le Luberon ou le Val-de-Durance. Les petites structures, moins chères, intéressent également les candidats à la reprise aux moyens limités. En résumé, tous doivent prendre leur temps, car la pérennité de la nombreux Gaec et autres Cuma dépend avant tout d’un processus de transmission bien préparé.

Gilbert Mathieu

Contacts :

  • Maïté Martinez, animatrice du Pat04 au 07 85 08 97 91
  • Coralie Gautier, animatrice de l’Adear04 au 07 67 46 05 65
  • Laurent Reynaud, MSA04 au 04 92 40 11 07
  • Laurent Vinciguerra, Safer au 06 15 01 51 19
  • Flore Hourrier, plateforme Initiative au 06 98 22 27 02
L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

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