60e édition du Festival international de folklore de Château-Gombert: la fête provençale fait son grand retour
Du 5 au 12 juillet 2024, le village provençal de Château-Gombert, dans les quartiers nord de Marseille, vibrera de nouveau aux rythmes du monde entier à l’occasion de la 60e édition du Festival international de folklore. Amoureux et fervent défenseur du folklore, le directeur du festival se plaît à dire avec fierté que « le folklore est à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas et ceux qui le connaissent : ce sont des troupes, la plupart semi-professionnelles, et les artistes qui les composent ont un niveau de performance très élevé. »
Pendant 8 jours, les traditions culturelles célébreront l’amitié entre les peuples sur fond de soleil méditerranéen. C’est en 1965 que tout a commencé dans ce coin de Provence préservé, où l’âme des habitants garde intacte sa chaleur provençale. Sous l’impulsion de l’association présidée par Pierre Rollandin, le rendez-vous est devenu incontournable pour découvrir les danses et musiques populaires du monde entier.
Un festival qui ne pourrait exister sans les bénévoles du Roudelet
Pour cette édition anniversaire, « la programmation est très dense. Mais on a une chance inouïe, et je pense que c’est pratiquement unique en France, d’avoir un festival porté par 200 bénévoles. Ce sont trois semaines de travail pour certains bénévoles, en amont et pendant le festival » développe-t-il avant de préciser : « dès la clôture du festival, on commence à construire la nouvelle édition. Je ne vais pas dire que dans ma tête, on est déjà dans la 61e édition mais la prochaine édition est déjà bien avancée : c’est un an de travail. On a un comité d’organisation pour gérer le casting et toutes les problématiques administratives que ça peut engendrer. Les billets d’avion, les visas, l’hébergement. Comment nourrir tous ces jeunes ? Parce que si les troupes qui viennent sont toutes semi-pro, elles sont toutes jeunes. Nous, derrière, on rajoute de l’intergénérationnel dans l’organisation parce que nos bénévoles ont pour les plus petits, 5-6 ans, et les plus âgés, 92 ans. »
Pour accueillir les artistes, « on a un espace à nous et on travaille avec le lycée Diderot mais on a aussi la chance que les gens du village et des environs jouent le jeu en accueillant les artistes à la maison. On a des familles d’accueil qui, toute la semaine, vont accueillir des Mexicains et des Philippiens chez eux : c’est un espace où on peut s’attendre à dormir, petit déjeuner et participer à la fête avec nous. Et ça permet de créer des amitiés parce que le fait d’héberger à la maison, ça crée des liens, des possibilités après d’aller visiter les pays, ceux qu’on a accueilli et ceux qui vont être accueillis. On remercie ces familles-là et on est très reconnaissant. Il y a des anciens qui sont là depuis 25 ans, qui prennent des groupes à la maison chaque année » s’enorgueillit-il.
Zoom sur Frédéric Mistral et le spectacle d’ouverture
C’est ainsi sous le haut patronage du célèbre écrivain et fondateur du Félibrige, Frédéric Mistral, que sera donné le coup d’envoi de cette 60ème édition. Né en 1830 à Maillane, Frédéric Mistral a consacré sa vie à défendre et promouvoir la culture et la langue provençales. Il est notamment l’auteur du poème épique « Mireille » publié en 1859. Pour célébrer cet illustre fils du pays d’Arles, le festival lui rendra hommage avec un spectacle original intitulé « Si Mistral m’était conté » qui mettra à l’honneur son œuvre par le biais de chants, musiques, danses et récits traditionnels. Les valeurs défendues par le poète, comme la diversité culturelle et le dialogue entre les peuples, restent plus que jamais d’actualité.
C’est au Roudelet que cette création (entrée gratuite sur réservation) transportera le public à l’époque de Frédéric Mistral. Une belle manière de lancer les festivités tout en rendant hommage à celui qui a œuvré pour la sauvegarde du patrimoine provençal. En effet, « Frédéric Mistral a été le premier membre d’honneur du Roudelet. Mais avant ça, il a fait un discours où il a demandé à ce que dans tous les villages, dans toutes les villes, on maintienne les traditions de la France. Quand notre président d’honneur et président fondateur, Jean-Baptiste Julien Pignol, est revenu à Château-Gombert suite à ce discours, il a créé le Roudelet. Donc, le fil rouge du spectacle est la création, la vie et l’avenir du Roudelet grâce à Frédéric Mistral et à son discours. On propose une création totale faite par les chorégraphes et metteurs en scène du Roudelet avec les chants de Frédéric Mistral et des poésies mises en musique sur Frédéric Mistral autour de la création et du maintien des traditions. Le spectacle est présenté le 5 juillet en avant-première » commente notre interlocuteur.
Un riche programme de festivités pour tous et toutes
Au programme cette année, des feux d’artifices de performances sur scène. « Le format du festival ne change pas mais cette année, pour l’édition anniversaire, on a invité 6 groupes des plusieurs pays, ce qui fait 300 artistes en comptant les artistes du Roudelet. C’est la première fois que le le Kazakhstan vient au festival. Après, il y a des pays comme la Suisse avec lequel on est devenu très amis depuis une dizaine d’années et le Mexique. Et bien sûr, il y a toujours un pays de chaque continents avec la Bosnie-Herzégovine, les Philippines et l’Inde» poursuit-il.
La cérémonie d’ouverture le 6 juillet lancera les festivités, suivie d’un repas régional. Puis durant 8 jours, les groupes folkloriques comme l’ensemble Musika et les 52 Blues Avenues enchanteront les spectateurs. « On organise les folk apéros, soit en fin de soirée, soit à l’heure de l’apéritif. On est parti sur le thème blues rock parce qu’il y a une tradition de blues rock et on veut mettre à l’honneur des groupes amateurs avertis, régionaux, qui n’ont pas l’habitude de se produire sur de grosses scènes de festivals. Ce sont des moments très conviviaux. Les 52 blues avenues feront la clôture de la soirée d’ouverture, on ne dit pas que ce sont des papys du rock, mais ils jouent des trucs très sympathiques comme du BB King, du ZZ Top, des morceaux des années 60. On aura aussi un set de l’ensemble Musika, trompette et piano, qui est très original. Puis Jazzenkassy et Attention les oreilles, dans le même style. Et on termine la programmation des folk apéros, avec le groupe Love Road qui fera l’ouverture la soirée irlandaise » confie-t-il.
60 ans de dialogue culturel et d’ouverture
Côté programmation, « le dimanche 7, on présente tous les groupes de chaque pays sur la scène du théâtre. C’est le rassemblement de tous les danseurs et tous les bénévoles… Il y a des gens qui sont là depuis le premier festival, mais ce sont tous des danseurs, et le spectacle proposera des chorégraphies originales. Puis, il y une soirée très particulière, parce qu’il y a quelques années qu’on ne fait plus le dîner-spectacle du 9 où la Suisse et le Mexique seront à l’honneur. On ira ensuite gentiment sur le 11 et le 12 pour le Bal des Nations et le Gala de clôture. » Le souper des Nations qui précède la Gala permettra aux troupes de faire découvrir leurs saveurs culinaires. Autant d’occasions pour petits et grands de voyager à travers la danse, la musique et la gastronomie. « Et au milieu de ça, on a une date très importante, qui est la soirée irlandaise, où on aura les Golden Goat avec un musicien et la troupe de danse de l’école de Joanne Doyle, une des premières danseuses et solistes de Riverdance. »
Le festival ne serait pas intergénérationnel sans le Festi-Jeu du jeudi 11. « Le Festi-Jeu est ouvert aux enfants : c’est le moment où les troupes invitées partagent leur culture du jeu avec notre jeune public. Car si les enfants ne découvrent pas le festival, ils ne peuvent pas découvrir le folklore et nos traditions. Ils ne peuvent pas découvrir ce qu’on fait au sein de nos activités. Donc, si on veut attirer de la jeunesse, ça passe par des propositions originales comme le Festi-Jeu » développe-t-il.
Une politique tarifaire volontariste
Fidèle à sa devise « unis par la culture », le festival continue d’accueillir les habitants comme les visiteurs internationaux dans la bonne humeur et le partage pour fêter l’amitié entre les peuples, perpétuant l’œuvre de Frédéric Mistral en faveur des cultures provençale et méditerranéenne. A cet effet, côté tarifs, « il y a de nombreuses propositions gratuites sur réservation. Pour celles qui sont payantes, on a une politique de tarifs raisonnables. Pour les spectacles, le plus cher, c’est 19 euros. Après, il y a un dîner spectacle à 40 euros. Sinon, on a des spectacles à 5 euros pour les enfants. Et, il y a beaucoup de choses gratuites. Tous les folk apéros sont gratuits. L’avant-première de Frédéric Mistral, c’est gratuit. Il faut réserver parce qu’on a une jauge qui n’est pas extensive non plus. On n’a que 700 places. La soirée irlandaise, elle aussi est gratuite parce qu’on a la chance qu’elle nous soit offerte par la mairie 13-14. On a préféré avoir une politique tarifaire très raisonnable pour pouvoir donner l’occasion à tous les foyers de venir à au moins une soirée, voire toutes les soirées. Et ce, malgré le coût qu’un festival comme celui-là peut avoir. Mais on est là aussi pour faire plaisir au public, faire plaisir aux artistes qu’on accueille. » Bien que le lieu ne soit pas très accessible en bus, le visiteur peut compter sur le covoiturage et profiter des belles soirées du festival à la nuit tombante.
Après le Festival, le Roudelet en tournée pour défendre son art
« Après le festival, notre troupe part du 5 août au 10 août. On va en Pologne pour finir dans les Pyrénées représenter nos traditions de Provence. Quand on se déplace, on porte nos traditions, on les met en valeur et on devient ambassadeur de la Provence. Et on est fiers de porter nos couleurs à l’étranger. Dans nos chorégraphies, on garde les pas techniques traditionnels mais on s’appuie sur des musiques actuelles. Suivant les demandes des organisateurs, on propose plus ou moins de la tradition pure. Ceci dit, nos chorégraphies, de toute façon, sont toutes modernes. Même s’il y a un côté historique derrière, il faut que ça bouge, il faut que ce soit dynamique et que ce soit visuellement beau. La tradition, ce n’est pas le côté passéiste figé auquel on pense souvent. Elle revêt un aspect moderne même si nos chorégraphies sont des danses de tradition militaire, elles demandent un certain entraînement quand on voit des jeunes lever les jambes, sauter deux mètres de haut… Il y un vrai sport derrière. » conclut Denis Pantaléo.
Rendez-vous est donc donné du 5 au 12 juillet dans le village de Château-Gombert pour fêter dignement les 60 printemps de ce rendez-vous incontournable ! DVDM
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