Le Liban tente de relever le défi d’une bonne saison touristique estivale

Le ministre libanais du tourisme attend des revenus touristiques d'environ 3,5 mrds$ durant la saison estivale 2022. Une ressource très convoitée dans ce pays en pleine crise socio-politico-économique.

Economie

« Malgré les tensions politiques, la stabilité est toujours bien présente… Des infrastructures sont disponibles dans de nombreuses villes, qui attirent le tourisme entrant« , assure Walid Nassar. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine en arabe Alhurra TV, le ministre libanais du tourisme se veut confiant. Il attend des revenus touristiques d’environ 3,5 mrds$ (3,3 mrds€) durant la saison estivale.Fin juin 2022, il évoquait déjà un chiffre compris entre 3 et 3,5 mrds$ parlant d' »un été prometteur« .

Selon les statistiques officielles, sur les six premiers mois de l’année 2019, ils étaient 923 820 à se rendre au Liban et plus que 199 700 sur la même période en 2020.

Plus de 4 millions de touristes visitait ce pays sur les neuf premiers mois de l’année avant la pandémie. Ce nombre ne devrait pas, selon Walid Nassar, dépasser les 1,2 million du début de l’année à fin septembre 2022. Et encore, à condition que ses prévisions s’avèrent juste.

Un taux de change favorable aux touristes étrangers

Le Liban a lancé en novembre 2021 une campagne de promotion mettant en avant un nouveau slogan controversé: « On t’aime dans ta folie », tiré d’une chanson de la star libanaise Fayrouz.

A son origine, Walid Kanaan, directeur de création de l’agence TBWA, justifiait pourtant son accroche avec emphase: « C’est notre pays, un pays fou… fou dans sa vie nocturne, fou dans sa gastronomie et sa générosité. Et peu importe à quel point la situation au Liban est folle, on ne peut que dire “on t’aime dans ta folie”. A l’époque, Najib Nikati, Premier ministre libanais, ne s’était pas privé d’une pique. « Si les ministres permettent ‘’on t’aime dans ta folie’’ – le Liban n’est pas fou… peut-être est-ce la façon dont il a été géré qui a conduit à cela« , commentait-il.

Voici deux ans que le pays du Cèdre vit dans un état de crise socio-politico-économique permanente. Cette situation demeure peu propice pour attirer des touristes. Leurs devises s’avèrent pourtant essentielles pour remplir les caisses vides d’un pays en cessation de paiement depuis mars 2020 et dont la monnaie nationale à perdu 91,96% de sa valeur face au dollar par rapport à 2020. La bonne nouvelle, c’est que ce taux de change est largement favorable aux touristes étrangers.

« Les institutions touristiques ne font aucun profit »

Les revenus touristiques très convoités représentent aujourd’hui quelque 10% du PIB contre près de 25% (8,6 mrds$ en 2019) avant la crise sanitaire. Plusieurs hôtels ont fermé leurs portes, notamment à Beyrouth. « Mais plus de 120 maisons d’hôtes ont ouvert à travers le pays et les prix des services touristiques sont concurrentiels » par rapport aux pays voisins, rassure Walid Nassar.

« Les défis les plus importants auxquels est confronté le tourisme entrant dans le pays sont le manque d’électricité, qui oblige les services publics à acheter du carburant pour les générateurs à des prix élevés… les institutions touristiques ne font actuellement aucun profit« , reconnaît-il cependant.

Selon le ministre libanais, « les touristes connaissent la réalité du Liban, et pourtant, ils continuent de visiter le pays. » 334 000 ont été accueillis en juin 2022 et 220 000 en mai 2022. Ce contingent est constitué « à 75% de Libanais de la diaspora », précise-t-il se fiant aux réservations déjà enregistrées. Ces derniers font leur retour après avoir boudé la destination les deux étés précédents.

« Les autres sont des étrangers venant principalement d’Égypte, d’Irak, de Jordanie et des pays du Golfe« , poursuit Walid Nassar.

 

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