La charte des parcs naturels régionaux, véritable contrat moral entre la population, les élus et les gestionnaires des parcs, a une durée de vie de 15 ans. Elaborée puis adoptée sur le territoire concerné, elle doit être approuvée par le Premier ministre pour entrer en vigueur et permettre à ses auteurs d’obtenir ou de conserver le label « parc naturel régional ».
Créé en 1977, celui du Luberon est proche de l’échéance. Entamée en 2019, la révision de sa charte doit en effet s’achever cette année, pour entrer en vigueur en 2024 et fixer le cap du projet territorial jusqu’en 2039.
Une concertation avec les élus et les habitants du Luberon a déjà permis d’établir une liste de six défis : fédérer les femmes et les hommes ; organiser le territoire pour faire de ses singularités un atout ; préserver les biens communs, promouvoir un développement éco-innovant valorisant les ressources et les talents locaux ; généraliser les modes de vie résilients et être un passeur de relais pour transmettre les cultures du territoire.
L’année 2022 devrait être consacrée à la finalisation de la rédaction de cette charte, qui présentera les actions et les façons de les mettre en oeuvre pour les 15 prochaines années. Une nouvelle carte du territoire sera également présentée aux élus et aux partenaires, qui devront formaliser leurs engagements.
Outre cette nouvelle charte, le parc du Luberon va poursuivre ou lancer un grand nombre de projets, dont certains concernent directement le monde agricole, comme la création d’outils de sensibilisation ou le rôle des chiens de protection. Ils informeront les habitants et les touristes afin qu’ils prennent conscience que ces chiens sont présents toute l’année. Ce projet a obtenu une subvention de la Fondation prince Albert II de Monaco d’un montant de 10 000 €.
Un travail collectif
Le parc va également élaborer des atlas forestiers à destination des communes et des élus de son territoire. Ces documents détailleront les enjeux écologiques, les espèces remarquables, les statuts fonciers des espaces forestiers et le mode de gestion des forêts. Un schéma de lutte contre les pollutions du Calavon-Coulon est également en cours d’élaboration. Il permettra de mieux qualifier et quantifier les sources de pollution et leurs impacts, mais aussi de définir des objectifs de flux admissibles et un programme d’actions pour les réduire ou les supprimer.
Réflexions sur le pastoralisme et l’alimentation
Côté élevage, le parc participe à l’étude des zones pastorales, dans le cadre du programme « Alpages sentinelles Luberon-Ventoux », afin de mieux connaître le rôle du pastoralisme et de ses pratiques, celui des dynamiques végétales et le poids du changement climatique sur l’évolution des milieux. Tout ceci en collaboration avec les gestionnaires des espaces naturels, les éleveurs et les bergers.
À l’origine du plus ancien projet alimentaire territorial du département, le parc du Luberon continuera à oeuvrer sur ces problématiques et à mener des actions pour développer l’alimentation locale et les circuits courts. Il prévoit d’ailleurs la publication dans le courant de l’année d’un « Guide des producteurs locaux en vente directe », qui sera également accessible en ligne.
Les paiements pour services environnementaux arrivent
Parmi ses autres objectifs de l’année, le parc doit aussi travailler sur le déploiement et l’animation du dispositif des « paiements pour services environnementaux » (PSE), mis en place au plan national par les agences de l’eau, afin de rémunérer les agriculteurs pour leurs actions qui contribuent à restaurer ou à maintenir les écosystèmes naturels. Cela leur permet également d’améliorer leurs pratiques agricoles puisqu’ils sont incités à moins employer d’herbicides et de fertilisants minéraux, à faire des économies d’eau, à enherber et à effectuer des rotations culturales sur leurs terres. Dans ce domaine, le parc du Luberon collabore avec la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence, Agribio 04, le Crieppam, et le Conservatoire botanique national alpin. Douze agriculteurs exploitant un total de 913 hectares sont concernés par les PSE.
Alexandra Gelber
Légende photo : Valérie Peisson et Charlotte Carbonnel, vice-présidentes du parc naturel régional du Luberon, et Laure Galpin, la directrice, ont présenté les projets et les ambitions du Parc pour 2022. ©AG
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