Le Luberon regarde vers l’avenir

Alors qu’il fête cette année son 45e anniversaire, le Parc naturel régional du Luberon a remis sa charte en chantier. Le nouveau document, préparé depuis 2019 en concertation avec les acteurs du territoire et ses habitants, couvrira la période 2024/2039

art de vivre

La charte des parcs naturels régionaux, véritable contrat moral entre la population, les élus et les gestionnaires des parcs, a une durée de vie de 15 ans. Elaborée puis adoptée sur le territoire concerné, elle doit être approuvée par le Premier ministre pour entrer en vigueur et permettre à ses auteurs d’obtenir ou de conserver le label « parc naturel régional ».

Créé en 1977, celui du Luberon est proche de l’échéance. Entamée en 2019, la révision de sa charte doit en effet s’achever cette année, pour entrer en vigueur en 2024 et fixer le cap du projet territorial jusqu’en 2039.

Une concertation avec les élus et les habitants du Luberon a déjà permis d’éta­blir une liste de six défis : fédérer les femmes et les hommes ; organiser le territoire pour faire de ses singulari­tés un atout ; préserver les biens communs, promouvoir un dévelop­pement éco-innovant valorisant les ressources et les talents locaux ; généraliser les modes de vie rési­lients et être un passeur de relais pour transmettre les cultures du ter­ritoire.

L’année 2022 devrait être consacrée à la finalisation de la rédaction de cette charte, qui présentera les actions et les façons de les mettre en oeuvre pour les 15 prochaines années. Une nouvelle carte du territoire sera également présentée aux élus et aux par­tenaires, qui devront formaliser leurs engagements.

Outre cette nouvelle charte, le parc du Luberon va poursuivre ou lancer un grand nombre de projets, dont certains concernent directement le monde agricole, comme la création d’outils de sensibilisation ou le rôle des chiens de protection. Ils infor­meront les habitants et les touristes afin qu’ils prennent conscience que ces chiens sont présents toute l’an­née. Ce projet a obtenu une sub­vention de la Fondation prince Albert II de Monaco d’un montant de 10 000 €.

Un travail collectif

Le parc va également élaborer des atlas forestiers à destination des communes et des élus de son terri­toire. Ces documents détailleront les enjeux écologiques, les espèces remarqua­bles, les statuts fonciers des espaces forestiers et le mode de gestion des forêts. Un schéma de lutte contre les pollutions du Calavon-Coulon est également en cours d’élaboration. Il permettra de mieux qualifier et quantifier les sources de pollution et leurs impacts, mais aussi de définir des objectifs de flux admissibles et un programme d’actions pour les réduire ou les supprimer.

Réflexions sur le pastoralisme et l’alimentation

Côté élevage, le parc participe à l’étude des zones pastorales, dans le cadre du programme « Alpages sentinelles Luberon-Ventoux », afin de mieux connaître le rôle du pastoralisme et de ses pratiques, celui des dyna­miques végétales et le poids du changement climatique sur l’évolution des milieux. Tout ceci en collaboration avec les gestionnaires des espaces naturels, les éleveurs et les bergers.

À l’origine du plus ancien projet ali­mentaire territorial du département, le parc du Luberon continuera à oeuvrer sur ces problématiques et à mener des actions pour développer l’alimenta­tion locale et les circuits courts. Il prévoit d’ailleurs la publication dans le courant de l’année d’un « Guide des pro­ducteurs locaux en vente directe », qui sera également accessible en ligne.

Les paiements pour services environnementaux arrivent

Parmi ses autres objectifs de l’année, le parc doit aussi travailler sur le déploie­ment et l’animation du dispositif des « paiements pour services envi­ronnementaux » (PSE), mis en place au plan national par les agences de l’eau, afin de rémunérer les agri­culteurs pour leurs actions qui contri­buent à restaurer ou à maintenir les écosystèmes naturels. Cela leur per­met également d’améliorer leurs pratiques agricoles puisqu’ils sont incités à moins employer d’herbicides et de fertilisants minéraux, à faire des économies d’eau, à enherber et à effectuer des rotations culturales sur leurs terres. Dans ce domaine, le parc du Luberon collabore avec la chambre d’agri­culture des Alpes-de-Haute-Provence, Agribio 04, le Crieppam, et le Conservatoire botanique national alpin. Douze agriculteurs exploitant un total de 913 hectares sont concernés par les PSE.

Alexandra Gelber

Légende photo : Valérie Peisson et Charlotte Carbonnel, vice-présidentes du parc naturel régional du Luberon, et Laure Galpin, la directrice, ont présenté les projets et les ambitions du Parc pour 2022. ©AG

L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

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