Le pâturage des lavandes, une méthode ancestrale qui a prouvé son efficacité

société

Le pâturage des lavandes et lavandins était jadis une pratique courante dans les exploitations. Surtout celles qui s’appuyaient sur les trois piliers que sont l’élevage, les grandes cultures et les lavandes et lavandins. Les troupeaux passaient alors entre les raies pour à la fois désherber les parcelles et nourrir les bêtes. Puis les exploitations se sont spécialisées, abandonnant petit à petit ces techniques jugées passéistes.

Depuis quelques années, on assiste toutefois à un retour de ces pratiques de pâturage. Les agriculteurs qui s’y remettent justifient cette volte-face par un argument imparable : un entretien efficace des lavandes et lavandins, que les bêtes n’abîment pas en les pâturant, pour peu que les plants aient au moins deux ans d’âge.

Le rôle essentiel des brebis dans le process

La période du pâturage des lavandes et lavandins varie en fonction de la disponibilité des brebis, mais se concentre le plus souvent sur le printemps et l’automne. Au printemps, elle peut s’étaler de mi-mars à début mai, en fonction de l’espèce cultivée, de la situation géographique et de l’enherbement de la parcelle.

Les brebis peuvent être amenées dès le développement des adventices. La sortie des brebis est, quant à elle, décidée par les exigences de propreté du lavandiculteur. Soit il souhaite n’avoir aucune fleur mangée et accepte que sa parcelle soit salie. Soit il souhait avant tout une parcelle propre et permet que quelques boutons floraux soient mangés, ce qui permet d’ailleurs une maturité plus homogène et une culture plus vigoureuse, sans que les rendements ne soient réellement impactés.

Des précautions à prendre

Sur les stades de culture les plus propices, les avis divergent. Certains éleveurs conseillent de retirer les brebis lorsque les feuilles de lavandes et lavandins sont bien tendres, que le bouton floral est encore dans la feuille et que la teneur en huile essentielle est faible, puis de les ramener quand les fleurs bleuissent et que la concentration en huile essentielle monte. D’autres éleveurs estiment en revanche que les brebis peuvent rester jusqu’à ce que la hampe florale atteigne 6 à 8 cm.

Quoi qu’il en soit, le pâturage des lavandes et lavandins par les brebis est une pratique très intéressante pour contrôler le développement des adventices, limiter le travail manuel et nourrir les troupeaux.

Sarah Parent et Marine Plancquaert, CA04

L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin

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