Le Plantivore offre tous les goûts du Queyras en bouteilles et en pots

Depuis bientôt quarante ans, cette petite entreprise artisanale créée par Maurice Leroy et reprise par Jean-Pierre Labonde régale ses clients de liqueurs et de confitures aux saveurs de plantes et de fruits de montagne. On n’a jamais de succès par hasard

art de vivre

Quand le Queyras vous tient, il ne vous lâche plus ! Voilà sans doute ce qui a conduit un adolescent venu découvrir la terre queyrassine à s’y établir défi­nitivement. Il a donc accompli le chemin inverse des enfants du Queyras expatriés. Ces derniers, franchissant les lacets du lieu-dit l’Ange Gardien, qui ponctue la longue combe du Queyras pour frapper à la véritable porte d’entrée – et de sortie – de ce territoire, jetaient un dernier regard par des­sus l’épaule pour dire adieu à leur petite patrie. Lui, au contraire, en a fait son havre. Et a trouvé sur place sa vocation professionnelle.

Jean-Pierre Labonde a sans doute la vertu de s’ancrer sur le sol où il a posé le pied. Son premier contact avec le Queyras, c’est au centre de vacances le Fontenil, à Ristolas, qu’il a eu lieu. Plus tard, c’est dans ce même éta­blissement qu’il deviendra cuisi­nier. « Et, ensuite, j’en ai pris la direc­tion », dit-il, jovial. Client, salarié, dirigeant… il a ainsi fait le tour de la question. Avant que ne vienne le temps d’un nouveau projet professionnel, celui qui allait le conduire à reprendre la société coopérative artisanale du Queyras, qui développe la marque commerciale Le Plantivore.

« Je connaissais le créateur de cette entreprise, Maurice Leroy. Prendre sa succession a été naturel pour moi, raconte-t-il. Comme cuisinier, j’utilisais les plantes sauvages, car elles m’ont tou­jours intéressé. J’ai saisi l’opportunité qui s’offrait à moi. » Comme le disait Paulo Coelho, « il n’y a pas de hasard dans les rencontres ».

Cette décision est intervenue il y a huit ans. Combiner le goût pour les métiers de bouche, le désir des plantes sauvages, l’intérêt pour les circuits courts… autant de critères pour un mode de vie professionnel très tendance de nos jours.

Le génépi : grande liqueur artisanale. ©MF

L’emblématique génépi et la belle découverte du mélèze

Au moment d’aborder la cinquan­taine, Jean-Pierre Labonde détient quelques atouts en main. « Notre activité est en progression et nous allons entreprendre prochainement une extension des locaux, annonce-t-il. Ce sera une deuxième étape importante pour nous ; la première avait consisté en le déplacement depuis le Roux d’Abriès, lieu de création du Plantivore en 1984, à la Maison arti­sanale à Château-Ville-Vieille. Ici, l’endroit est au coeur du passage des visiteurs du Queyras. » En un même lieu, on trouve l’ate­lier de fabrication et la boutique de vente.

Concernant les liqueurs, elles sont au nombre de sept. « Le génépi est notre produit de référence, bien sûr, car il est la plante emblé­matique d’altitude dans le Queyras, rappelle Jean-Pierre. Mais le mélèze connaît un joli succès également », confie-t-il. L’hysope, le genièvre, la verveine, la Saint-Pierre, la Queyrassine (mélange de deux plantes) et le pastis de génépi complètent la gamme. Une dizaine de vins apéritifs sont aussi concoctés, dont la célèbre grande Gentiane jaune. Autant de sirops au nom évocateur « Amour de… », avec framboise, myrtille, griotte, noix… etc.

Si, d’aventure, un quel­conque embarras s’emparait de vous à la suite d’une consomma­tion excessive de ces élixirs, une infusion aux six plantes ne man­quera pas de vous soulager.

Alexia colle l’étiquette Médaille d’Or ! ©MF

Le Plantivore est également confi­turier et propose une vingtaine de fruits. En haut de l’affiche, pas d’hé­sitation pour la confiture de myrtilles, auréolée d’une médaille d’or au récent salon international de l’Agriculture. « C’est une fierté pour notre équipe bien sûr », se réjouit-t-il. Pour les confitures, les fruits sont issus de la culture pour une large part, car il n’y en a pas suffisamment dans la nature. Quelques-unes sont de la filière sauvage néanmoins. « Début mai, nous cueillons des fleurs, les cônes nais­sants de mélèze ; plus tard, les fleurs de sureau et de pissenlit ; enfin l’épine vinette et le cynorhodon à l’automne et en entrée d’hiver. » Des plantes utilisées pour les confi­tures, les apéritifs et les liqueurs.

Le Plantivore a atteint un tel savoir-faire et une telle notoriété que des chefs étoilés sont ses clients régu­liers. « Et nous sommes répertoriés au Collège culinaire de France ! », se félicite-t-il.

Cette petite entreprise qui ne connaît pas la crise ne se contente pas de fabriquer une palette alléchante de produits. Elle revêt la forme d’une société à mis­sion, c’est-à-dire qu’elle « affirme publiquement sa raison d’être, ainsi qu’un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux, qu’elle se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité », selon la loi Pacte édictée par les pouvoirs publics.

De quoi donner des gages tant auprès des institutions que des clientèles. Le parc naturel régional du Queyras accorde, en outre, le label « marque Parc du Queyras ».

Maurice Fortoul

Vente sur place et sur le site :  boutique.plantivore.fr , ainsi que dans certains commerces de bouche.

Photo de une : Toute l’équipe de Plantivore qui oeuvre pour proposer une gamme de produits aussi large qu’originale ©MF

L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

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