Les Alpes-de-Haute-Provence œuvre pour une alimentation saine, durable et locale

Le département des Alpes-de-Haute-Provence a réuni fin septembre les acteurs de la filière agricole et agroalimentaire ainsi que les collectivités territoriales et les opérateurs qui ont mis en œuvre des Projets alimentaires territoriaux. Le sujet de fond : la promotion d’une alimentation saine, durable et locale

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L’objectif de cette rencontre était d’ébaucher une stratégie territo riale concernant le « système alimentaire départemental » en dressant tout d’abord un bilan de ce qui existaient déjà et des besoins. Il était aussi question de voir s’il serait judicieux pour le Département de répondre l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par la Banque des territoires « visant à soutenir tout processus, démarche, méthode, solution d’ingénierie, technique, technologique ou services nouveaux ou considérablement améliorés, par rapport à ceux précédemment élaborés, visant à répondre aux objectifs d’accélération d’une alimentation durable et favorable à la santé ».

Quatre PAT dynamiques

« Nous ne pourrons répondre à cet AMI qu’ensemble, expliquait Jean-Michel Tron, vice-président délégué à l’agriculture. Nous avons besoin du territoire dans sa globalité. Nous avons la volonté d’aller dans cette direction mais pour cela nous devons fédérer. Quand l’État déploie ce genre de dispositifs cela doit nous alerter et nous rendre vigilants car nous ne savons pas si, plus tard, il ne faudra pas les avoir intégrés pour obtenir des financements. Il faut rester ambitieux pour rester à la manœuvre et ne pas subir. »

L’idée de cette réunion était de se projeter et d’aller plus loin que ce qui existe déjà sur le territoire mais également de voir si cette AMI est la solution ou s’il serait plus judicieux de se lancer dans un Projet alimentaire territorial (PAT) départemental à l’instar de celui des Hautes-Alpes.

C’est pourquoi la matinée a débuté par la présentation des quatre PAT départementaux : Communauté de communes Alpes-Provence Verdon, commune de Jausiers, Provence Alpes Agglomération et enfin le plus ancien celui du parc naturel régional du Luberon.

Tous ont présenté la genèse de leur projet, leurs ambitions, les initiatives déjà lancées pour ceux qui ne sont plus dans la phase d’incubation mais également les besoins à court, moyen et long termes qu’ils ont identifié pour pouvoir poursuivre leurs actions.

Y aller ou non ?

« Nous ne voulons pas récupérer les travaux déjà menés, c’est un partenariat, nous nous devions de prendre notre place,précisait Jean-Michel Tron. Nous devons avoir une lecture départementale de ces questions. Il faut partir du local pour remonter à l’échelle départementale. L’idée n’est pas de concurrencer mais de renforcer ces projets. »

Les présentations se sont poursuivies avec celle de la démarche RéGAL pour Réseau de gouvernance alimentaire locale qui permet aux producteurs locaux de fournir la restauration scolaire notamment les collèges, l’une des compétences du Département. Celui-ci a d’ailleurs œuvré pour que les producteurs locaux puissent répondre aux marchés publics. L’un des objectifs du Département est de labelliser l’ensemble des établissements pour qu’ils deviennent des partenaires officiels de la démarche RéGAL d’ici un ou deux ans.

À l’issue de tous ces exposés le vice-président du Département a demandé à l’assemblée de réflé chir pour savoir s’ils souhaitaient se lancer dans la réponse à l’AMI sachant que le prochain appel à candidatures était pour le tout début du mois de décembre, l’incertitude planant sur une éventuelle nouvelle salve en 2023. Les projets de démonstrateurs territoriaux retenus dans cet AMI devront être réplicables sur d’autres territoires.

Deux à dix millions d’euros alloués

Ils doivent être mis en œuvre par des groupements ou des consortiums qui comprennent obligatoirement au moins une collectivité territoriale. Les lauréats bénéficient d’une période d’incubation de 18 mois pour préciser leurs projets grâce à des études complémentaires et peuvent bénéficier d’une enveloppe de 300 000 € maximum pour les financer.

Pour la phase opérationnelle, deux à dix millions d’euros peuvent leur être alloués pour les projets. Ces montants ne peuvent pas repré senter plus de 50 % des investissements effectués. Cela signifie que les projets doivent être compris entre quatre et 20 millions d’euros.

Tous les acteurs présents étaient d’accord sur la nécessité de s’unir, d’avancer sur ces questions afin de structurer le territoire en s’en donnant les moyens mais beaucoup étaient dubitatifs quant au délai de réponse à l’AMI. Jean-Michel Tron les a donc invités à réfléchir à toutes les éventualités et à la possibilité d’organiser rapidement une réunion technique.

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L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

 

 

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