Les bonnes recettes aixoises contre le cancer colorectal

La cité du Roy René accueillera une conférence ouverte au public jeudi 30 mars à 18h. Les traitements de ce cancer parmi les plus fréquents bénéficient d'importants progrès. Comment l'affronter, être soigné pour le surmonter, mais également les méthodes pour le prévenir. Le Pr Jean-François Seitz (APHM) et les Dr Laurent Girodengo (Hôpital Privé de Provence) et Yves Rinaldi (Hôpital Européen) délivrent connaissances et conseils à suivre chaque jour.

Santé

Evidemment, ce sont des visites dont on se passerait bien. Consulter un oncologue digestif vous inscrit dans une perspective forcément inquiétante, sinon alarmante. Toutefois, ces dernières années ont vu arriver une palette de traitements bien plus efficaces, notamment contre le cancer colorectal. C’est ce qu’explique le docteur Laurent Girodengo à l’Hôpital Privé de Provence, à Aix-en-Provence, qui accueillera la conférence ouverte au public ce jeudi 30 mars à 18h*.

De mortelle, la maladie devient chronique

« D’une part, les progrès ont permis d’élargir de manière importante les espoirs de guérison de patients avec une maladie avancée, métastatique, en articulant les différentes armes à notre disposition : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, endoscopie interventionnelle. D’autre part, ces progrès ont abouti, en cas de maladie non guérissable actuellement, à transformer une maladie mortelle en quelques mois en maladie chronique. Ce qui permet ainsi d’espérer une solution à venir en fonction des avancées de la recherche. »

Pourtant, l’épée de Damoclès de la récidive n’est jamais à écarter. « Les récidivants existent mais restent l’exception après la chimiothérapie adjuvante« , tempère l’oncologue digestif.

150 000 Français en cours de traitement

Le cancer du côlon est devenu l’un des plus fréquents, avec 43 000 nouveaux cas annuels. En France, actuellement 320 000 personnes l’ont contracté et en sont guéries, ou bien suivent un traitement, soit curatif soit palliatif pour 150 000 d’entre elles. 17 500 patients décèdent chaque année et, malgré les avancées thérapeutiques, ce chiffre ne baisse pas.

Le vieillissement de la population est bien sûr une cause de dégénérescence du gros intestin. Mais le mode de vie joue également énormément. Ainsi le tabac augmente de 20% le risque de cancer colorectal en favorisant l’apparition de polypes pré-cancéreux. Et l’alcool « arrose » ces petits champignons vénéneux qui prolifèrent dans le côlon : il les fait grossir. Donc pas de tabac et pas plus de deux verres de vin par jour, pas tous les jours, si on veut éviter de trop tenter le diable…

3 steaks par semaine, et pas au barbecue !

Si la viande rouge apporte du fer, de la vitamine B et des oligoéléments, il ne faut point en abuser : maximum 500 grammes par semaine, soit 3 steaks ou équivalent tous les 7 jours. Remplacez alors la barbaque saignante par la viande blanche et les oléagineux. Et méfiez-vous des grillades cuites au barbecue, cela doit rester l’exception des soirées d’été. Si votre palais s’en régale, votre intestin s’en désole.

Le surpoids est un autre allié redoutable du cancer, « dès que l’IMC est supérieur à 22« , souligne le Dr Yves Rinaldi (gastro-entérologue à l’Hôpital Européen à Marseille). Caramba ! Un indice de masse corporelle à 22, c’est un homme qui mesure 1,75 et pèse seulement 67kg. A 1,81m et 77kg, vous dépassez 23.

Noix, lait, fruits et légumes : c’est tout bon

Lors de la conférence aixoise, les médecins rappelleront les éléments protecteurs pour le cancer colorectal, comme pour d’autres maladies : consommation de 400 grammes de fruits et légumes par jour car les fibres alimentaires protègent le tube digestif. Rapportée par le Dr Rinaldi, une récente étude a démontré que la prise de 11g de fruits à coque (noix, noisettes, amandes) par jour réduirait de 40% le risque de rechute pour un cancer du côlon. Il préconise encore trois produits laitiers quotidiens (lait et fromages non gras), « le calcium est un précurseur en termes de protection du cancer du côlon. »

Retrait d’un polype, et c’est reparti !

Le professeur Jean-François Seitz, gastro-entérologue au CHU Timone (Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille), viendra porter la bonne parole à Aix jeudi. Il évoquera la nécessité de pratiquer un test de dépistage (gratuit, indolore, à faire à la maison en trempant un bâtonnet dans ses selles) à partir de 50 ans et tous les deux ans. « Quant le test est positif, qu’il révèle du sang dans les selles, le patient sera invité à faire une coloscopie. Une fois sur deux le gastro-entérologue va enlever un polype et ainsi éviter la survenue d’un cancer. » En moyenne un polype met dix ans pour se transformer en cancer redoutable. D’où l’intérêt de se faire dépister régulièrement.

Rendez-vous à Aix ce jeudi avec les experts

Ne prenons pas ce risque de cancer à la légère. Le Pr Seitz rappelle qu’il « meurt presqu’autant de femmes du cancer du côlon que du cancer du sein; et plus d’hommes meurent de ce cancer que de celui de la prostate. » Autant dire que cela vaut le coup de venir s’informer en direct auprès des meilleurs spécialistes pour éviter le pire.

*Conférence organisée par MProvence en partenariat avec le Centre régional de dépistage des cancers (CRCDC) Sud-Paca et la Fédération francophone de cancérologie digestive : « Dépistage, prévention, progrès thérapeutiques : nouvelles approches pour vaincre le cancer colorectal. » Avec le Pr Jean-François Seitz, Dr Laurent Girodengo, Dr Erwan Bories, Dr Jean Saisse. Jeudi 30 mars à 18h, Hôpital Privé de Provence, 235 avenue Nicolas de Staël à Aix-en-Provence. Entrée libre. Parking. Inscription recommandée sur masanteprovence@gmail.com

Avec le soutien institutionnel de Bayer et la collaboration de France Bleu Provence.

 

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