Les navettes sortent du four pour la Chandeleur

C'est l'une des plus anciennes traditions marseillaises. Les navettes seront à l'honneur vendredi 2 février 2024, jour de la Chandeleur. En attendant la bénédiction de l’archevêque de Marseille, le temps est aux préparatifs pour le Four des Navettes, boulangerie fondée en 1781 et qui produit toute l’année. Au cours de cette journée particulière, les célèbres biscuits blonds longs d'une vingtaine de centimètres seront bénis par le cardinal Aveline, à la suite d’une procession, partant du Vieux-Port jusqu'à l'abbaye Saint-Victor, au bout de la bien nommée rue Sainte.

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La navette, star du patrimoine marseillais 

 

Si pour beaucoup, Chandeleur rime avec crêpes, pour les Marseillais, ce sont les navettes, biscuits secs parfumés à la fleur d’oranger qui sont célébrés le 2 février. Entouré de légendes, ce drôle de gâteau en forme de barque serait apparu en 1781, sous le savoir-faire du boulanger Aveyrous, fondateur du Four des navettes de Saint-Victor. Si sa recette est tenue secrète, les spéculations qui l’entourent sont en revanche bien connues des Phocéens. On lui prête d’abord la signification de barque, qui aurait transporté les Saintes Marie Salomé, Marie Jacobé et leur servante Sara, chrétiennes persécutées fuyant la Palestine, sur les côtes provençales. Mais pour certains, la navette serait symbole de fécondité, sa forme évoquant cette fois un sexe féminin.

Les navettes : une tradition porte-bonheur

 

Tout commence en fin de nuit sur le quai des Belges (Vieux-Port) pour remonter vers l’abbaye Saint-Victor (7e arrondissement). Dès 5 h du matin, les festivités débutent avec la procession de la vierge noire qui, le restant de l’année, trône dans les cryptes de l’abbaye. En présence du maire, l’archevêque bénit ensuite la ville, les cierges et la mer. Après la messe de la Chandeleur à 6h15, l’archevêque se rend au Four des Navettes. Il y bénit dans une cohue indescriptible les fameux biscuits, les fours, le personnel, puis les mangeurs. Dehors, la queue des gourmands s’étire sur des dizaines de mètres dans les effluves enivrants de fleur d’oranger.

Mais alors pourquoi bénir les navettes ? Fortement ancrée dans le patrimoine marseillais, cette tradition est perçue comme porte-bonheur. Il suffit de conserver une navette bénie par l’archevêque, ainsi qu’un cierge vert, une chandelle, jusqu’à la prochaine Chandeleur, fête associée à la lumière. Et soyez rassurés, le biscuit peut se conserver toute une année !

Deux rives, deux navettes

 

Fort du succès de ses célèbres barquettes, le Four n’est pas le seul à produire ses navettes dans la ville. De l’autre côté du Vieux-Port, José Orsoni les confectionne lui aussi, ses  Navettes des Accoules. Deux savoir-faire, et une recette que le pâtissier révèle : à base d’oeufs, eau, sucre, beurre et farine. Une histoire de famille, puisant à la fois dans des origines corses et provençales. De la rue Sainte au Panier, une chose est sûre, les navettes de Marseille ont le vent en poupe.

 

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