Les Sentinelles de l’info : Macron – Le Pen, remake à suspense

Personne n’en voulait, mais aucun (ou aucune…) n’a réussi à l’empêcher : on rejouera donc le match le 24 avril pour la première fois depuis le début de la Ve République la confrontation ultime de l’élection présidentielle réunira les deux mêmes protagonistes en 2022 qu’en 2017. Comme beaucoup d’analystes, Herve Nédélec, Herve Vaudoit  et Yves Blisson, réunis par Isabelle Piras dans le studio de radio JM pour Les Sentinelles de l’Info, émission d’information en partenariat avec M Provence, considèrent pourtant que cette affiche n’a rien à voir avec la précédente, il y a cinq ans.

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D’abord, et c’est essentiel, un des deux candidats à la fonction suprême sort d’un mandat compliqué, rythmé par des crises à répétition : gilets jaunes, Covid, guerre… Le plus jeune président de la République, dont l’irruption en 2017 était en soi un facteur d’attractivité,  est dans le rôle cette fois-ci du tenant du titre.

Plus que son bilan chiffré, difficile à rejeter systématiquement, c’est sur un trait de caractère , souligné par Hervé Nédelec, que s’appuient ses opposants :  une forme d’arrogance,  illustrée par de petites phrases, qui pourrait lui coûter cher et dont il essaie d’ailleurs de se départir dès le début de cette campagne de deuxième tour.

Quels handicaps pour Le Pen ?

Du côté de Marine Le Pen, lâchée par la plupart de ses soutiens emblématiques , notamment à Marseille, au cœur de l’automne, le challenge est désormais d’endosser l’habit présidentiel et de poursuivre une entreprise de banalisation qui lui a réussi jusqu’à présent grâce aux gaffes inespérées et aux excès d’Eric Zemmour.

Mais il lui faudra aussi, et ce ne sera pas simple, faire oublier ou tout au moins minimiser l’importance de liens sulfureux avec la Russie ( rencontre avec Poutine, emprunt auprès d’une banque tchéco-russe…) des éléments rappelés par Hervé Vaudoit et qui résonnent comme un glas dans le sinistre contexte international.

Quels thèmes pour le second tour ?

Il serait tentant, dans ce deuxième tour  annoncé comme beaucoup plus indécis que celui de 2017 de se focaliser sur les réserves de voix des deux prétendants et de sortir les calculettes.   Mais il est dans doute plus pertinent, au grand dam des partis traditionnels sortis du jeu et incapables de peser sur le scrutin, de concentrer notre attention sur les thématiques de campagne.

Yves Blisson rappelait que la crainte de « fin du monde » ( conflit mondial , épuisement des ressources de la planète) est peut être moins préoccupante au  quotidien que la réalité des «  fins de mois » pour beaucoup d’électeurs.

Mélenchon, le troisième homme

Enfin, dans ce match, c’est finalement le troisième qui détient sinon toutes les clés, du moins une partie du trousseau…. Jean -Luc  Mélenchon, dont l’excellent résultat à Marseille a été souligné par les intervenants, sera très observé dans les prochains jours: parviendra t il à peser sur le programme d’Emmanuel Macron, appellera t il directement a voter pour le président  sortant en jouant la carte éculée du « front républicain »?

La dizaine de jours à venir s’annonce palpitante.

 

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