Comment le Mucem a passé le cap de la crise sanitaire sans avarie

Malgré 4 mois et demi de fermeture, jusqu'au 19 mai 2021, le Mucem a terminé l’année à un peu plus de 800 000 visiteurs, soit une moyenne quotidienne supérieure aux années précédentes, qui ont vu 1,2 million de personnes franchir les portes. Son président, Jean-François Chougnet, revient pour nous sur ces derniers mois sous covid, compliqués à gérer en matière d’accueil du public et de programmation culturelle.

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Comme tous les dirigeants de lieux accueillant du public, Jean-François Chougnet a vécu ces deux dernières années comme on subit une épreuve. Mais la situation sanitaire n’a pas empêché le président du Mucem de trouver quelques motifs de satisfaction dans le gestion d’une crise sans précédent.

Le succès de l’exposition Jeff Koons, la mise en place sans heurts du pass sanitaire, la distribution de test gratuits à l’entrée du musée durant tout l’été, la fidélisation de la clientèle régionale ou le taux de satisfaction du public « qui a explosé« , sont à mettre au crédit des équipes du Mucem, constamment mobilisées en dépit des incertitudes qui n’ont cessé de peser tout au long de l’année.

Parmi les évolutions encourageantes soulignées par Jean-François Chougnet, le rajeunissement continu de la clientèle, « de 5 à 7 ans sur les dernières années marquées par la crise sanitaire », précise-t-il. L’ âge moyen du visiteur type était de 42 ans avant la pandémie.

« Nous avons accueilli un nouveau type de public, à l’exemple de la tranche d’âge 25-35 ans »

Dans ce contexte peu favorable, il se félicite d’avoir réussi à équilibrer les comptes du musée. « Le contribuable a le droit de le savoir, plaide-t-il. Nous n’avons pas eu à faire appel au fonds spécifique qui avait été mis en place par le ministère de la Culture en 2020 et 2021, c’est important de le dire. »

Balade au Mucem

Selon lui, « tout cela nous a obligé à accélérer notre évolution numérique. Avec les fermetures forcées des musées, il a fallu penser à inventer un média, en réalité. On pense que c’est facile d’inventer un média, mais ça ne l’est pas ! Nous avons progressé en connaissances sur ce type d’offres. Le numérique ne va pas se substituer à la visite. Nous avons continué à faire les deux, et ce ne sont pas les mêmes usages, personnes, moments. L’histoire s’accélère dans le domaine, et ce n’est que le début, alors même que l’offre numérique reste plus que perfectible. »

« Avec près de 200 000 visiteurs pour l’expo sur Koons, le public a compris quel était notre projet »

L’année 2021 a également été marquée par l’exposition consacrée à Jeff Koons, du 19 mai au 18 octobre. Avec près de 200 000 visiteurs,  « l’événement a interpellé au départ dans le milieu, mais il a réussi et a tenu ses promesses, car le public a compris quel était notre projet : la contemplation, associé à l’idée de faire descendre un peu Koons de son piédestal. Les visiteurs l’ont très bien compris, les médias aussi. Nous avons eu une presse quasi-unanime, ce qui est très rare, avec une expo accessible qui avait beaucoup de niveaux de lecture, spontanée et plus savante. »

Pour conclure, le président du Mucem revient sur les deux dernières grandes expos ouvertes fin d’année 2021 et toujours en cours : « Salammbô » dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Flaubert, et surtout « VIH/Sida, l’épidémie n’est pas finie ! » qui retrace l’histoire sociale et politique de la maladie.

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