Pour la première fois depuis la réhabilitation du bâtiment, une grande exposition est consacrée à Marcel Pagnol au château de la Buzine, rendu célèbre par son roman « Le château de ma mère », porté à l’écran par Yves Robert il y a un peu plus de 30 ans. A l’initiative avec Nicolas Dromard, Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel et président du château de la Buzine, a accepté « d’aller une nouvelle fois fouiller » dans le fonds de dotation Marcel Pagnol, pour présenter au public une grande diversité d’objets et souvenirs personnels retraçant l’histoire de l’inoubliable auteur aubagnais.
« Dans cette exposition, nous avons voulu traiter uniquement l’aspect cinématographique de Marcel, ce qui était déjà un beau et immense projet à mener, explique Nicolas Pagnol, précisant que le bureau de mon grand-père est ainsi reconstitué et présenté au public pour la toute première fois. C’est un véritable travail que l’on a mené à trois, et je me suis contenté d’expliquer d’où venaient les pièces rassemblées, quelles en étaient les différentes histoires qui y étaient rattachées, en validant les choix opérés par Valérie Fedele et Nicolas Dromard. »
Une sincérité qui domine dans toutes ses œuvres
L’exposition, ouverte depuis début mars 2022, ne fermera ses portes que le 18 septembre. Elle a été créée et pensée pour être appréciée en famille. La volonté de « transmettre l’œuvre » de Marcel Pagnol aux plus jeunes a été au centre de toutes les attentions, durant les sept mois consacrés à l’élaboration de l’exposition. « Mon grand-père a toujours été apprécié pour sa grande sincérité, un peu à l’image de Molière, rappelle son petit-fils. Il a voulu porter haut et fort des thèmes précis, afin de s’adresser aux plus jeunes, à savoir la responsabilité, l’entraide, la famille, les amitiés, le respect de l’autre, le respect de soi. De magnifiques sentiments à transmettre aux enfants, en même temps qu’un émerveillement à devoir toujours garder, quoi qu’il arrive, sur sa vie et sur tout ce qui peut nous arriver… »
Un retour aux sources pour Marcel Pagnol
L’écrivain, réalisateur et producteur n’a jamais voulu suivre les modes pour trouver ses inspirations. Il a su « parler de nous en parlant de son histoire personnelle, résume Valérie Fedele, avec toujours les grandes liberté et indépendance qui le caractérisaient, que ce soit au théâtre, au cinéma ou dans la littérature. Marcel était un cinéaste total, ouvert à tout et à tous, enfants et plus grands. L’exposition a été conçue dans l’esprit de se mettre véritablement au service de la famille Pagnol, car Marcel est l’ADN de ce château de la Buzine. Il l’a rendu célèbre, avant d’être aujourd’hui de retour chez lui grâce à l’événement. »
« Il a construit ses propres studios, a écrit, produit, réalisé et distribué ! »
Même sans liens familiaux, Nicolas Dromard est intarissable sur Pagnol, dont il jouera la toute dernière pièce, « Fabien », cet été au festival d’Avignon. « Marcel Pagnol a été l’un des premiers à faire du cinéma parlant. Il se rapproche en cela et dans beaucoup d’autres domaines de Charlie Chaplin. Il a voulu écrire pour le cinéma, en théorisant la manière de travailler pour le parlant. Comme Chaplin, il a construit ses propres studios, a écrit, produit, réalisé et distribué. »
Si Orson Welles estimait que Raimu, le comédien favori de Pagnol, était en son temps « le plus grand acteur au monde », l’exposition à la Buzine vient également rappeler que l’auteur-cinéaste demeure l’une des plus grandes figures du septième art. Et l’une de nos plus grandes fiertés provençales.
Bruno Angelica
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