Après une année 2020 fortement marquée par la pandémie, le retour a une certaine normalité sanitaire en 2021 se retrouve dans l’activité « recherche et sauvetage » du CrossMed, qui enregistre une hausse de 25% par rapport à 2020 sur ses deux centres opérationnels de La Garde (Var) et d’Aspretto (Corse-du-Sud), situés dans la zone de compétence du préfet maritime de la Méditerranée.
37 personnes décédées
On relève ainsi 4154 opérations de « recherche et sauvetage » coordonnées ou suivies sur l’année 2021. Elles ont concerné 9384 personnes, dont 1651 ont été secourues et 5031 simplement assistées. Le bilan fait également état de 37 personnes décédées, dont 12 plongeurs et 9 baigneurs, et de 6 personnes disparues.
Comme chaque année, la majorité des interventions ont eu lieu durant la saison estivale (de mai à septembre), qui a concentré 76% des opérations. Quelque 94% se sont déroulées en zone côtière, c’est-à-dire à moins de 12 milles nautiques du littoral. Enfin, 89 % des opérations ont concerné la navigation de plaisance, les loisirs nautiques ou les activités de loisirs sans flotteur, dont la baignade et la plongée en apnée.
L’analyse qualitative de l’activité montre que l’augmentation importante du nombre d’opérations est principalement liée à une diversification des offres de loisirs sur le littoral, ainsi qu’à un accès plus aisé à de nouvelles pratiques.
Ainsi, pour le seul domaine de la plaisance, ce bilan souligne l’effet du développement de services de location de particuliers à particuliers, avec des locataires moins formés, moins expérimentés, et moins attentifs à la météo et aux consignes de sécurité, de même qu’à l’état des matériels obligatoires pour prendre la mer dans de bonnes conditions.
Activité saisonnière
Mais si l’activité du CrossMed reste majoritairement saisonnière, le nombre d’opérations sur l’année augmente également hors période, avec un étalement des vacances au-delà du pic estival.
S’agissant de la répartition géographique des interventions coordonnées ou suivies par le CrossMed, on note que 2376 opérations (soit 57% du total) ont concerné les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes et 786 opérations les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault et le Gard, alors que 743 opérations ont concerné la Corse, dont 519 pour la Corse-du-Sud.
Quelques enseignements émergent toutefois de ce bilan annuel. Ainsi, dans près de 70% des opérations, l’alerte est donnée par téléphone au 196, le numéro d’appel gratuit accessible de n’importe quel téléphone. Ce numéro, qui tend à se populariser, doit continuer à faire l’objet d’une publicité pour être connu du plus grand nombre, notamment des pratiquants de loisirs nautiques en frange côtière. Il est complémentaire du canal 16 de la VHF, qui reste le moyen à privilégier en mer.
Il fait noter que la responsabilité humaine reste dans la majeure partie des cas à l’origine des événements de mer : inexpérience, inconscience, défaut de maîtrise technique, manque de préparation et surestimation des capacités physiques. Lorsqu’ils n’en sont pas la cause principale, ces éléments interviennent a minima comme facteurs aggravants. Résultat : les opérations liées aux loisirs nautiques, bon marché ou réputés accessibles à tous, croissent d’année en année et ont encore doublé en 2021 par rapport à 2020.
Missions primordiales
En parallèle de ces opérations de recherche et de sauvetage, le CrossMed assure d’autres missions primordiales pour la sécurité maritime et l’action de l’État en mer, en lien avec les administrations concernées. Il est par exemple chargé de la surveillance de la navigation maritime et de la prévention des accidents, avec le suivi du trafic maritime dans deux zones sensibles, les bouches de Bonifacio et le canal de Corse.
Il assure également la protection de l’environnement, avec notamment le suivi des mouillages et la surveillance des pollutions, en coordonnant les interventions visant à faciliter la constatation. C’est également le CrossMed qui recueille les informations en vue de réprimer et traiter les rejets à la mer de substances polluantes. Il a en charge la diffusion des renseignements de sécurité maritime comme les avertissements de navigation ou les avertissements météo.
En 2022, prévention des conflits d’usage et attention portée à la location de bateaux
Sur la base de ce bilan, les points d’attention de la préfecture maritime de la Méditerranée pour l’année 2022 porteront sur la prévention des conflits d’usage des véhicules nautiques à moteur et des embarcations rapides, la régulation des nouveaux usages et des nouvelles pratiques sportives en mer, la question de la location de navires de plaisance et de la responsabilité associée, ainsi que l’application de la réglementation particulière sur les mouillages en Méditerranée. Dans ce cadre, des messages de prévention, des campagnes de communication et des opérations « sécurité en mer » seront organisées sur le littoral méditerranéen par les administrations de l’action de l’État en mer, sous l’autorité du préfet maritime de la Méditerranée.
Situé à La Garde, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Méditerranée est un service opérationnel et spécialisé du ministère de la Mer, relevant organiquement de la direction interrégionale de la mer Méditerranée (DIRM Med), dont le siège est à Marseille. Il est placé sous l’autorité opérationnelle du préfet maritime de la Méditerranée et se compose d’un centre principal à La Garde et d’un centre secondaire situé sur la base navale d’Aspretto (Ajaccio) en Corse-du-Sud.
Presse Agence
Plus d’informations sur les missions du CrossMed : https://www.dirm.mediterranee.
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